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Le Pays N° 5463 du 16/10/2013

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Mort d’un jeune à Dagnoen : Révoltés, des habitants saccagent une boîte de nuit
Publié le mercredi 16 octobre 2013   |  Le Pays


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© Autre presse par DR
Mort d`un jeune à Dagnoen: Révoltés, des habitants saccagent une boîte de nuit


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Suite aux évènements survenus à la boîte de nuit « Le Kremlin » après la mort d’un jeune dans le quartier Dagnoen à Ouagadougou, nous sommes repartis sur les lieux le lundi 14 octobre 2013.Constat.Des tessons de bouteilles et des débris de caisses de boisson, des tables et chaises calcinées, une partie des murs endommagée, le coffre-fort défoncé et vidé de son contenu, des réfrigérateurs vandalisés, du matériel de consommation réduit en cendres, etc.Ce sont là les dégâts encore visibles à notre arrivée aux environs de 9 heures, le lundi 14 octobre dernier au maquis et boîte de nuit dénommé « Le Kremlin ». Visiblement, tout a été saccagé. L’ampleur des dégâts ne pouvait laisser personne indifférent. Plusieurs personnes ont marqué un arrêt sur les lieux pour constater de visu les dégâts. Difficile, en revanche, de trouver un interlocuteur pour recueillir des témoignages. Finalement, c’est auprès d’Ablassé Ganamtoré, un riverain, que notre requête a reçu une réponse favorable. A l’en croire, c’est dans la soirée du dimanche 13 octobre, aux environs de 18 heures, que des jeunes, au nombre d’une centaine environ, sont arrivés au maquis et ont commencé à saccager tout sur leur passage. Par la suite, a-t-il indiqué, d’autres personnes sont venues pour profiter de la situation. Ce deuxième groupe, qu’il a assimilé à des pilleurs, a tout cassé et a tout pris y compris à la boulangerie située dans le voisinage. « Rien n’est resté dans le maquis. Ils ont également cassé tout à la boulangerie et emporté la farine de blé, le pain, les bouteilles de gaz. Ils ont tout pris, ils n’ont même pas laissé quelque chose. Ils ont tout ramassé et jeté ce qui ne pouvait pas être emporté. Je ne peux pas tout citer, c’est trop », a relevé notre interlocuteur du jour. Mais qu’est-ce qui a été à l’origine de ces dégâts collatéraux ?
Selon nos sources, il s’agit de la mort d’un jeune vendeur de brochettes devant le maquis, qui aurait mis le feu aux poudres. Ce jeune, du nom de Patrice Compaoré, aurait été poignardé à mort dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 octobre par un individu qui demandait à être servi gratuitement. Le jeune boucher, qui a refusé d’obtempérer, aurait été invité à le suivre dans le quartier pour qu’ils se règlent les comptes. Ce qui fut fait et c’est lors de cette confrontation que le boucher aurait trouvé la mort, poignardé, selon les informations reçues par le sieur Ganamtoré qui s’est dit, par ailleurs, convaincu que les propriétaires du maquis n’avaient rien à voir avec le problème. D’autres sources indiquent que les populations se sont révoltées parce que le maquis avait rouvert ses portes au lendemain du meurtre. Toute chose qui a provoqué le courroux des jeunes du quartier qui ont manifesté violemment leur mécontentement.

Qu’en est-il exactement ?

Pour apporter une réponse à cette question, le propriétaire du Kremlin, Inoussa Ganemtoré, a animé une conférence de presse pour donner sa version des faits. « Nous avons deux Kremlin : le Kremlin bar qui est situé juste au feu de l’Institut des sciences, IDS, et le Kremlin VIP qui se trouve à 150 m de la Maison de la femme. C’est le Kremlin bar qui est concerné par les casses. Le samedi, aux alentours de 3h du matin, la sécurité du bar m’a appelé pour m’informer qu’il y a eu un drame dans le six-mètres du Kremlin. J’ai automatiquement demandé à ce qu’on ferme le bar et je suis passé pour faire le constat de la fermeture. Le lendemain, j’ai convoqué le personnel du bar pour leur dire que le bar restait fermé jusqu’à nouvel ordre et qu’on allait prendre le temps d’observer et écouter avant de décider de sa réouverture. A ma grande surprise, le soir, autour de 18h30-19h, on m’appelle pour dire que des jeunes du quartier sont en train de démolir le bar. Je ne sais pas exactement ce qu’ils me reprochent mais, apparemment, ils attendaient un quelconque événement pour entrer en jeu parce qu’il y a environ sept à huit mois de cela, il nous revenait que ces jeunes racontaient dans les kiosques qu’ils attendaient le moindre incident pour tout casser dans le bar. J’ai demandé à un huissier de justice de faire le constat et d’évaluer les dégâts et la suite, on verra. Le Kremlin VIP était aussi menacé mais les forces de l’ordre sont arrivées à temps pour éviter le pire. Le message que j’ai à passer, c’est de demander à écouter les versions qui circulent en ville où on entend du tout. D’aucuns racontent que le monsieur qui est décédé travaillait au Kremlin, qu’il a été poignardé dans les toilettes. Ce n’est pas vrai ; raison pour laquelle nous avons tenu à rencontrer la presse pour expliquer les faits. Jusqu’à l’heure où je vous parle, je ne peux pas vous dire si les forces de l’ordre ont une idée de ceux qui ont saccagé le bar parce qu’elles ne m’ont rien dit. Tout ce que je peux vous dire, c’est que les dégâts sont énormes ; ils ont tout pillé, tout saccagé. La boîte est assurée, mais en assurance-incendie. Je ne sais pas quand est-ce que nous allons rouvrir. »

Selon Inoussa Ganemtoré, contrairement à ce que les gens racontent, le bar était fermé à l’issue des événements. « Même quand il y a un décès dans le quartier, nous fermons le bar et nous allons présenter nos condoléances. Pour ce cas, nous nous apprêtions à aller saluer la famille quand les casses ont commencé. » Il reconnaît cependant n’avoir pas été présent à l’enterrement du jeune aide- boucher qui a été poignardé. Inoussa Ganemtoré a, en outre, confié à la presse que le bar a été ouvert il y a 4 ans de cela. Depuis l’ouverture, il a déclaré ne pas avoir de problèmes avec le voisinage jusqu’à la deuxième année où son staff et lui ont voulu organiser l’anniversaire de la boîte. Après la première réfection, il y a donc eu les premières casses. L’affaire est allée à la mairie et à la gendarmerie et, selon lui, ils se sont compris par la suite et l’anniversaire a été célébré.
Inoussa Ganemtoré a insisté sur le fait que le drame ne s’est pas produit au bar Kremlin mais dans ses alentours. Aussi ne comprend-il pas pourquoi des jeunes s’en sont pris à son bar. Il a affirmé par ailleurs ne pas connaître « le délinquant » (selon ses propres termes) qui a poignardé le jeune aide- boucher. Et d’ajouter que jusqu’à l’heure où il convoquait la rencontre avec la presse, ce dernier n’avait pas encore été appréhendé.
Ganemtoré s’est dit touché par ce qui est arrivé et a invité la population au calme car, pour lui, la solution n’est pas de casser, détruire ou voler. Il a invité également les autorités à soutenir le secteur privé. « Nous employons 84 personnes et, avec ce qui est arrivé, que vont devenir leurs familles ? », s’est inquiété le propriétaire du Kremlin.

Saïdou ZOROME et Christine SAWADOGO

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