Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Mutations N° 38 du

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Autres articles


Comment

Politique

Blaise Compaoré promet de ne pas modifier l’article 37
Publié le samedi 12 octobre 2013   |  Mutations


Meilleures
© Le Quotidien par DR
Meilleures pratiques dans les TIC : un forum de partage a ouvert ses portes à Ouagadougou
Vendredi 11 octobre 2013. Ouagadougou. Le président du Faso, Blaise Compaoré, a ouvert les travaux du 4e forum panafricain de partage des meilleures pratiques dans le domaine des technologies de l`information et de la communication (TIC) placé sous le thème "Données numériques pour le développement-Data4Dev 2013"


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Profitant de ces entrevues avec les responsables religieux, Blaise Compaoré a affirmé pour la première fois qu’il ne se représentera pas à la présidentielle de 2015.
Le samedi 14 septembre, le président Blaise Compaoré a dit pour la première fois de haute voix à ses interlocuteurs qu’il est non partant pour la présidentielle de 2015. C’était à l’occasion de l’audience accordée à la délégation de l’une des confessions religieuses. C’est possible qu’il ait répété la même chose à toutes les trois confessions qui ont été reçues entre vendredi et samedi. Il a expliqué qu’il n’a aucune intention de modifier l’article 37 pour briguer un autre mandat. Pour preuve, il met quiconque au défi de lui rapporter des propos qu’il aurait tenus dans ce sens. Son silence sur la question
ne devrait pas non plus être interprété comme une caution de ce que disent ses proches. Pour lui, il n’en est rien du tout. Ce qui le préoccupe plutôt, c’est comment assurer la stabilité du pays, même après son départ. « Je ne veux pas qu’en 2016, le pays se retrouve dans une crise », aurait-il lâché devant des interlocuteurs médusés. Il tente de convaincre que si le pays négocie mal le virage de 2015, il va tomber immédiatement dans une crise politique. Il dit qu’il n’a pas beaucoup confiance aux politiques pour juguler les éventuelles crises. L’architecture institutionnelle actuelle du Burkina Faso serait inopérante pour faire face aux crises. C’est pourquoi le sénat apparait à ses yeux comme une institution capable de combler les lacunes institutionnelles. Blaise Compaoré confesse qu’il n’a pas confiance aux hommes politiques. C’est la raison pour laquelle, il veut faire appel aux autorités les mieux écoutées de la Nation, à savoir les religieux et les coutumiers dans cette institution. Pour lui, pour que le message des autorités morales porte, il faut que ces derniers soient dans une institution de la République. En somme, il pense que le sénat serait l’antidote des crises politiques et sociales parce qu’il aurait en son sein des autorités religieuses et coutumières. Quelle lecture peut-on faire de ce discours du président ?
D’abord, on peut dire que c’est un discours de plaidoyer en faveur de la mise en place du sénat. Il tient coûte que coûte à cette institution qu’il est prêt à user de tous les arguments pour le faire passer. Devant ses interlocuteurs, il adopte en conséquence un discours qui plait. En langage politique, ça s’appelle de l’opportunisme. Blaise Compaoré est conscient que la réticence des religieux à aller au sénat est en partie dictée par la crainte d’être instrumentalisés pour modifier l’article 37 de la constitution. Cette crainte est si présente que les protestants avaient demandé lors des travaux du Comité de suivi que « l’équivoque soit levée sur l’article 37 pour assainir les réflexions qui seront menées sur le processus de mise en place du sénat ». Les leaders protestants avaient donc demandé que Blaise Compaoré se prononce clairement sur la question. Les catholiques s’étaient déjà exprimés là-dessus depuis 2010. Leur position est que le président doit respecter les termes actuels de la constitution qui l’interdisent de briguer un autre mandat. Seuls les musulmans n’avaient donné leur avis.
La deuxième lecture de la question, c’est que Blaise Compaoré a enfin compris qu’il ne pouvait plus faire autrement que de donner les gages de sa bonne foi sur ce sujet si brûlant de l’article 37. En prenant l’initiative de déclarer qu’il jette l’éponge en 2015, il crée la confiance nécessaire vis-à-vis de ses interlocuteurs qui seront disposés à l’accompagner dans son projet de sortie de scène.
Pour le moment, ce n’est pas assez pour donner de la confiance aux Burkinabè. Pourquoi ne s’adresserait-il pas directement à son peuple pour dire ses véritables intentions ? N’est-il pas plus digne d’entendre sa parole ? Tant qu’il ne fera pas une déclaration officielle sur cette question, la majorité des Burkinabè resteront sceptiques sur ses véritables intentions sur son obstination à mettre en place le sénat.
Abdoulaye Ly

 Commentaires