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Organisation du Hadj 2012 : Entre « tout va très bien » et « rien ne va », qui croire ?
Publié le jeudi 18 octobre 2012   |  Autre presse


Pèlerinage
© Autre presse
Pèlerinage a la Mecque


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Ils sont plus de 4000 inscrits au Burkina cette année en vue de l’accomplissement du 5e pilier de l’islam. Depuis le 14 octobre dernier, les pèlerins burkinabè au Hadj 2012 ont commencé à atterrir à Djeddah. Les vols se poursuivent jusqu’au 19 octobre. Entre « tout va bien » des uns et « rien ne va » dans l’organisation des autres, difficile de se faire une idée réelle de la qualité de l’organisation.

Elles étaient 12 agences de voyage autorisées à enregistrer des pèlerins pour le Hadj 2012. Au final, elles ont pu « recruter » plus de 4000 candidats à l’accomplissement du 5e pilier de l’islam, le pèlerinage à la Mecque. Ce pilier n’est exigé que du musulman nanti. Chacun aura déboursé près si non plus de trois millions de francs CFA pour s’offrir ce privilège. Le transporteur officiel des pèlerins du Burkina cette année a pour nom Air Burkina. Après une première programmation des vols à destination de Djeddah à partir du 10 octobre avortée, la direction générale d’Air Burkina, en accord avec le comité de suivi du hadj et des 12 agences de voyage, programme finalement le départ des pèlerins du 14 au 19 octobre. Pour, dit-on, changer d’avion au regard du nombre record d’inscrits. Sur une prévision de 3500, ils sont plus de 4000 candidats cette année. Ainsi donc, de l’Airbus A310, on passe au Boeing 747 qui a une plus grande capacité. Effectivement le premier vol est parti le 14 octobre avec le premier contingent de pèlerins. Depuis lors, chaque jour un vol quitte Ouagadougou pour Djeddah en Arabie Saoudite. Au total, huit vols partiront du Burkina Faso, soit six à Ouaga et deux à Bobo.

Le mercredi 17 octobre, nous avons effectué un tour sur le site pour constater l’organisation pratique. D’abord, ce n’est pas la salle d’embarquement habituel de l’aéroport de Ouagadougou. Sans doute pour être plus pratique et ne pas encombrer l’aéroport. C’est dans la cour abritant le siège de l’UCOBAM et de la SOBEFEL que les formalités policières ont lieu. La grande salle de la SOBEFEL sert de salle d’embarquement. Cette grande salle, est cette année, climatisée. « C’est l’évolution dans l’organisation du hadj 2012 », ironise M Dicko, un encadreur des pèlerins au titre d’une agence de voyage. Ça atténue la galère des pèlerins. Dans la cour, quelques tentes sont dressées pour le « confort » des pèlerins. L’extérieur est pratiquement un marché. On y vend du tout ou presque. Et les gérants de parking se frottent les mains. Des accompagnateurs et même certains candidats au pèlerinage ont élu domicile sous des arbres en attendant leur jour de départ.

« Dieu merci, nous avons pu emmener tous les pèlerins ici et tout se passe très bien jusque là. Dieu merci, cette année, on n’a pas eu de difficulté pour l’obtention de visa pour les 600 candidats inscrits à notre agence », se réjouit le premier responsable de cette agence, Ibrahim Ouédraogo. Certes, on ne parle pas de problème de visa. En tout cas, jusque là. Mais les difficultés organisationnelles ne manquent pas. Dans la cour où les pèlerins attendent pendant plusieurs heures, ils ne disposent même pas d’aire de prière. Chacun se débrouille comme il peut. Inimaginable quand on sait la valeur de la prière collective pour le musulman par rapport à la prière en individuel.

Aucun vol effectué à l’heure indiquée

Autre difficulté, c’est le non respect des heures de vol. « Depuis le début, aucun vol n’a eu lieu à l’heure prévu », regrette M Dicko qui ajoute que le second vol a dû quitter à 3h du matin au lieu de 15h30 comme dit dans le programme. Lui ainsi que d’autres encadreurs déplorent également le manque de coordination entre les agences de voyage chargées de l’organisation du hadj. Par ailleurs, le népotisme dans le choix des organisateurs n’est un secret pour personne. Ce qui complique la tâche des organisateurs « compétents ». Difficile de comprendre de telles pratiques sur un terrain où l’on se dit dévouer à la cause de Dieu. « Je crois que la rivalité ne doit pas nuire à l’organisation. Chacun doit travailler pour le meilleur. On a des expériences dans le domaine mais les gens n’ont pas bien purifié leur cœur. Si on travaille pour Dieu, il faut d’abord purifier son cœur. Il faut choisir des gens compétents. Mais, je constate que dans l’organisation, les gens mettent des gens parce que simplement c’est leurs parents ou leurs amis », affirme l’encadreur Dicko, amère. Un de ses camarades encadreurs qui a requis l’anonymat lance « rien ne va ».

Pendant que nous quittions les lieux autour de 15h, les futures Adja (femme El Hadj) étaient alignées pour l’embarquement de leurs bagages. Les hommes quand à eux attendaient encore. Pendant que certains se restauraient, d’autres dormaient. La joie de partir en terre sainte est perceptible, mais aussi l’angoisse de l’attente et de l’inconnu vers lequel ils se dirigent est grande.

Ceux qui attendent sous les tentes et les arbres se consolent avec la lecture de communiqué émanant du ministère de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité qui assure les pèlerins qu’il y aura deux vols le jeudi afin d’évacuer l’entièreté des pèlerins de Ouaga afin de commencer les vols de Bobo dès ce vendredi. Ce communiqué qualifié de bonne nouvelle est repris en Mooré, Dioula et Fulfuldè.

Tout en appréciant positivement la mise en place d’un comité de suivi du hadj par l’Etat, M Dicko assène : « il faut aussi un comité de coordination au niveau des agences, qui étudiera le terrain, relèvera les insuffisances et fera des rapports annuels » afin de situer les responsabilités et partant améliorer l’organisation du hadj au Burkina. Vivement qu’il soit entendu pour le bonheur des fidèles musulmans candidats au hadj.

Moussa Diallo

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