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Blaise veut-il d’une opposition armée?
Publié le vendredi 11 octobre 2013   |  Mutations


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© Présidence par DR
Le président du Faso, Blaise Compaoré, a fait le bilan de son séjour aux Etats-Unis le 27 septembre 2013 aux journalistes burkinabè de sa délégation


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Depuis le déclenchement de la controverse provoquée par la question du sénat, l’opposition politique et une frange considérable de la société civile n’ont cessé de démontrer qu’en attendant d’être une force de proposition reconnue, elles ne constituent pas moins une force de contestation. La capacité de mobilisation dont l’opposition a fait montre ces derniers temps indique qu’elle arrive à capitaliser la colère et les préoccupations d’un grand nombre de burkinabé qui ont des choses à reprocher à la gouvernance du régime en place. Ses manifestations jusque là citoyennes et non violentes battent le rappel de citoyens qui ont une certaine conscience
de leurs droits et de leurs devoirs dans la cité. Ils sont nettement différents de ceux qui participent généralement à des rassemblements sans connaitre l’objet ni les motivations réelles de ces dites activités.
Ne serait-ce que pour cela, l’opposition politique au régime en place devait être mieux considérée et traitée avec les égards qui siéent. Pourtant, depuis plus d’une décennie, cette opposition est marginalisée. Elle n’a jamais ou presque été associée à la recherche de solution aux problèmes du pays de manière formelle ou informelle. A chaque fois, le pouvoir qui est suffisamment renseigné sur les principes défendus par cette opposition fait tout pour le rebuter en prenant des décisions ou en tenant des discours inconvenants. Lors de la constitution du Conseil consultatif sur les reformes politiques (CCRP), cette opposition avait conditionné sa participation à l’exclusion de l’article 37 de la constitution relatif à la limitation des mandats présidentiels des sujets de discussion. Elle n’a pas été écoutée et elle a décidé donc de boycotter le cadre.
Au temps fort de la crise de 2011, d’aucuns s’attendaient naturellement à ce que le Chef de l’Etat consulte le chef de file de l’opposition pour échanger au tour de la situation nationale et explorer les issues possibles. Il n’en a rien été de tout cela. Pourtant, des individus qui ont contribué par leurs actes de violence à mettre la république sens dessus-dessous ont eu le privilège d’être reçus à Kossyam au palais présidentiel. C’est à croire qu’il faut avoir des comportements et des méthodes contraires aux règles de la république pour être un interlocuteur du président Compaoré. Alors que le bon sens aurait voulu que le Président du Faso qui s’est illustré dans la conduite de plusieurs médiations dans la sous-région applique le minimum de ses procédures usuelles pour écouter au moins son opposition de vive voix. La plupart des rebellions armées qui sont passées sous l’autorité de sa médiation ne tirent-elles pas leur origine des traitements méprisants que les régimes en place ont opposé à ces composantes?
Les expériences sont légion qui montrent qu’un pouvoir ou un régime fut-il fort ne peut pas et ne doit pas continuer à ignorer royalement les points de vue de son opposition. Et aujourd’hui plus que jamais, cette opposition politique du Burkina -qui n’est plus l’ombre d’elle-même-doit être impliquée à la recherche de solution pour sortir le pays de l’impasse dans laquelle elle se trouve. Et cela doit venir du sommet de l’Etat. A moins qu’à ce niveau on ait opté pour la posture de l’indifférence et du mépris de l’adversaire en face tant que ce dernier continuera à utiliser des méthodes démocratiques et républicaines pour mener sa lutte. En claire, on peut se demander si Blaise attend d’avoir en face une opposition armée avant de se remettre à l’évidence. Il faut tout de même éviter de pousser son vis-à vis jusqu’à bout.
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