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Affaire Thomas Sankara : 25 ans après, la mobilisation continue
Publié le mercredi 17 octobre 2012   |  Autre presse


25é
© aOuaga.com par A. Ouedraogo
25é anniversaire de l`assassinat du Président Thomas Sankara.
Lundi 15 octobre 2012. cimetière de Dagnoin. Ouagadougou.


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Partis politiques, société civile, citoyens lambda, ils étaient quelques centaines à répondre présents à l’appel du comité national d’organisation de la cérémonie commémorative du 15 octobre 2012 au cimetière de Dagnoën. Dépôt de gerbe de fleurs sur la tombe de Thomas Sankara et celles de ses 12 compagnons d’infortunes, lecture du message de la veuve Mariam ont constitué les temps forts de la cérémonie commémorative. Plus tôt dans la matinée, le collectif des avocats, des représentants de la société civile burkinabè et française, des représentants des députés du groupe ADJ (Alternance Démocratie Justice) et une représentante du parti communiste français ont animé une conférence de presse sur la nouvelle stratégie adoptée pour que la lumière soit sur la disparition de l’homme du CNR.

15 octobre 1987-15 octobre 2012, voilà 25 ans que la capitaine Thomas Sankara, l’homme du conseil national de la révolution burkinabè a tiré sa révérence. Mais, l’homme continue d’être populaire. « Thomas Sankara, un idéal immortel », c’est sous ce thème que les sankaristes (partis politiques, société civile) ont célébré ce 25e anniversaire. Un quart de siècle après, « sa pensée reste d’actualité », rappelle le président du comité national d’organisation de la cérémonie commémorative, Jonas Hien. Dans l’« unité », les partis politiques sankaristes du Burkina ainsi que des représentants de la société civile ont marqué ce 15 octobre en déposant des gerbes de fleurs sur la tombe de leur idole et celles de ses 12 camarades qui reposent depuis lors au cimetière de Dagnoën à Ouagadougou.

Dans un discours très applaudi, le président du comité d’organisation a appelé les partis d’obédience sankariste à l’unité. « Si nous ne voulons pas continuer à nous apitoyer sur notre sort, nous avons intérêt à aller à l’unité, seule gage du devenir du sankarisme », a-t-il lancé. Reste à savoir si cet appel sera entendu. En tout cas, ce ne sera pas pour les élections couplées du 02 décembre prochain. Pourtant, « nous devons faire en sorte que le président Thomas Sankara soit encore et toujours vivant, non seulement par notre détermination plus prononcée à faire rayonner son idéal à travers le monde, mais aussi à travers notre unité d’action », a soutenu Jonas Hien, président de la fondation Thomas Sankara, par ailleurs président du comité national d’organisation du 15 octobre 2012. Ainsi donc, il exhorte les responsables des partis sankaristes à « à se retrouver, à dialoguer, à faire des concessions, des sacrifices, à penser à la veuve et aux enfants de Thomas Sankara, aux veuves et enfants de ses compagnons d’infortunes afin de consolider l’action sankariste dans l’unité ».

Mariam Sankara a envoyé un message au comité d’organisation à l’occasion de cette journée. Un message dans lequel, elle fustige le pouvoir actuel et demande au peuple burkinabè à poursuivre la lutte pour que vérité éclate sur la mort de son époux.

La célébration de ce 25e anniversaire a connu la présence remarquée de représentants de la société civile française avec des inconditionnels de Sankara tel que Bruno Jaffret, auteur d’une biographie de Thomas Sankara. Au titre du front de gauche, la responsable Afrique du parti communiste français, Sylvie Jan était aux côtés des Burkinabè pour commémorer ce 15 octobre.

Plus tôt dans la matinée, une conférence de presse a eu lieu au centre national de presse Norbert Zongo pour faire le point de l’évolution de la partie judiciaire de l’affaire Sankara et présenter la nouvelle stratégie de lutte pour l’aboutissement du dossier. Les partis politiques et la société s’associent pour mener le combat. La société civile a initié une campagne de pétition pour recueillir 10 000 signatures pour « réclamer justice pour Thomas Sankara, justice pour l’Afrique ». Ce texte a déjà dépassé 100 000 signatures.

Par ailleurs, ils appellent les « journalistes à se lancer dans des investigations, les historiens à se lancer dans de nouvelles recherches, les documentaristes à produire de nouveaux films, afin que l’on arrive à connaître toute la vérité sur l’assassinat de Thomas Sankara ».

Pour appuyer cette action, une demande de commission d’enquête parlementaire a été déposée à l’assemblée nationale française par le front de gauche ce mois d’octobre 2012. Elle l’avait déjà été l’an dernier par le groupe des verts qui soutient à nouveau cette démarche. « Dans cette histoire, il y a de façon probable l’implication de la France mais pour savoir exactement ce qui s’est passé, il faut mener une enquête au plus haut niveau dans les meilleures conditions », soutient Sylvie Jan, député française représentant le front de gauche à cette conférence de presse. Pour réussir ce pari, « nous avons besoin du soutien des députés burkinabè (…) car, ce n’est pas seulement une question de justice pour Sankara, pour le peuple burkinabè, c’est aussi une question de dignité pour la France puisque notre passé doit être connu, analysé, pour tirer les enseignements et pour construire pleinement des rapports nouveaux », ajoute Sylvie Jan.

Moussa Diallo

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