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L’Observateur Paalga N° 8475 du 9/10/2013

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Bobo-Dioulasso : La détresse des industriels
Publié le jeudi 10 octobre 2013   |  L’Observateur Paalga




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La plupart des unités industrielles de la ville de Sya tournent actuellement au ralenti ; une situation qui pourrait empirer dans les semaines à venir si rien n’est fait pour résoudre cet épineux problème d’écoulement des produits sur le marché. C’est pour constater les faits, prodiguer ses encouragements et faire dans le même temps des propositions de solutions aux industrielles en détresse que le président du groupement professionnel des industries (GPI), Mamady Sanoh, a effectué hier une sortie de terrain.

C’est un homme au visage pâle et au regard interrogateur qui a sillonné hier quelques sociétés industrielles en difficulté de la ville de Bobo-Dioulasso. Le président du GPI, Mamady Sanoh, et sa suite étaient là pour s’enquérir de la situation et constater de visu l’état actuel de ces unités de production qui ont cessé de tourner à plein à régime. A l’origine de cette situation, de sérieuses difficultés d’écoulement des produits sur le marché.

C’est le cas à la SOFIB d’El Hadj Barro Dianguinaba, où une importante quantité d’aliments pour le bétail continue de chercher preneurs en vain. «Le marché est actuellement inondé par des aliments bétail importés de pays voisins et vendus moins cher. Pour la simple raison que les importateurs arrivent toujours à contourner les procédures douanières en la matière. L’année passée au mois de juin déjà, on avait pu écouler toute la production, qui est de l’ordre de 15 000 tonnes. Nous sommes en octobre cette année et on n’a toujours pas vendu la moitié de notre production. Il y a problème et nous craignons pour notre avenir», a expliqué avec amertume le chef d’usine de la SOFIB, Salif Barro n°2.

A la Sofapil Winner, la situation est loin d’être reluisante pour cette autre unité industrielle, réputée pour la qualité irréprochable de ses produits mais toujours confrontée à des difficultés de conquête du marché ; ce qui, d’ailleurs, l’a contraint depuis 2005 à abandonner la production des allumettes et à maintenir sa production de piles à un niveau raisonnable. Aujourd’hui la société emploie au total 140 permanents et 70 journaliers ; des chiffres qui auraient pu doubler selon la première responsable de la société mais à la seule condition que le marché fût assaini.

Car a expliqué la directrice générale, Fati Traoré, «nous évoluons aujourd’hui en deçà de nos capacités, et c’est dommage au regard de ces énormes investissements que nous avons faits non seulement pour accroître la production mais aussi pour créer des emplois supplémentaires permanents. Au lieu de 3 millions de piles par mois, nous n'en faisons même pas la moitié aujourd’hui. Parce que nous subissons actuellement une concurrence déloyale sur le marché. Ce qui nous oblige aussi à ne pas faire des recrutements».

A la Sap Olympic, les problèmes sont encore les mêmes, créant ainsi des stocks de 720 millions de produits finis dans les magasins. A toutes ces difficultés des industriels de la ville de Sya, un seul dénominateur commun: la fraude ; un mot qui a été usité par la quasi-totalité des responsables d’unité industrielle présents à cette rencontre avec la délégation du GPI. Une rencontre au cours de laquelle les participants ont à l’unanimité reconnu que la situation de mévente actuelle qui ronge les différentes sociétés s'explique par cette concurrence déloyale née de la fraude et dont ils font l’objet.

Et du coup certaines d’entre elles seraient déjà au bord du gouffre. Ce qui aurait pour conséquences les licenciements si ce n’est tout simplement la mise de la clé sous le paillasson. Pour le président du GPI, qui a reconnu que «le tissu industriel burkinabé s’effrite et la situation est inquiétante», il faut faire quelque chose et vite. C’est dans ce cadre que Mamady Sanoh a proposé, au terme de sa sortie, la mise en place d’une commission qui se chargera de recenser les difficultés qui entravent le fonctionnement normal des entreprises.

Il s’agira ensuite d’élaborer un document qui sera soumis aux autorités pour susciter une rencontre bilatérale entre décideurs politiques et chefs d’entreprises. Une démarche qui devra contribuer à sauver la zone industrielle de Bobo, car, pour Mamady Sanoh, «personne n’oserait s’aventurer dans l’industrie au Burkina quand celles qui existent déjà sont en difficulté».

Jonas Apollinaire Kaboré

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