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Législatives anticipées en France vues d’Afrique : Coopérer avec… le diable

Publié le vendredi 28 juin 2024  |  Aujourd`hui au Faso
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© Autre presse par DR
Palais de l’Elysée : l’intégralité du discours du président de la République , Emmanuel Macron, à l’occasion de la conférence de presse sur le partenariat de la France avec l’Afrique
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Ce dimanche 30 juin 2024, se tiennent en France des législatives anticipées, avec la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin 2024, consécutive à la bérézina de son parti aux Européennes et à la percée de l’extrême droite.

Un renvoi des députés par Emmanuel Macron qui aura surpris plus d’un Français y compris dans son propre camp. Il n’est pas jusqu’à certains analystes qui estiment que Jupiter s’est fait hara-kiri politiquement. Il est vrai qu’il y a beaucoup de problèmes, mais fallait-il aller jusqu’à congédier les honorables députés, alors qu’il n’est pas certain que le parti macroniste… sorte vainqueur des joutes électorales de ce dimanche? «Le pouvoir appartient au peuple, c’est la démocratie…», répond invariablement Macron. Sauf que ces législatives anticipées ne se présentent pas sous de bons auspices pour Macron : les projections des intentions de vote de ce dimanche donnent toutes le RN gagnant avec ses satellites.

A l’image de toute l’Europe, l’extrême-droite veut s’emparer du pouvoir. A J-2, les sondages qu’il faut prendre avec prudence, ces sondages donnent des indications que les horloges du pouvoir oscillent vers la galaxie de Marine Lepen selon IFOF-Fiduciat à la date du 27 juin 2024, on a la configuration suivante :

RN : 36% ;

Nouveau Front populaire : 29,5% ;

Ensemble : 20,5%.

Alors élections imperdables pour le RN dont la figure totémique émergente, Jordan Bardella est pressenti pour entrer à Matignon ? En cas de «majorité absolue», martèle ce dernier.

A partir du 30 juin 2024 au soir, la France pourrait basculer dans une cohabitation inédite, tanguante et historique. Les deux têtes de l’Exécutif seront des «adversaires politiques», et même que le RN voudrait des ministères de souveraineté tels l’Hôtel de Brienne, le Quai d’Orsay, Bercy…

Quelles conséquences avec le RN au pouvoir en France sur l’Afrique ? Les choses seront au moins claires : le RN ne veut pas de l’Afrique. «J’aime les Africains, mais quand ils restent chez eux !», disait le patriarche Jean-Marie Lepen.

Avec un Jordan Bardella, premier ministre, on sait que l’Afrique n’est pas sa tasse de thé. La France d’abord. Plus «de milliards versés, plus de hordes de migrants clandestins, de militaires envoyés en Afrique», avait lâché Eric Zemmour lors des Universités de Reconquête.

Dans certains pays de l’ex-précarré français, ça tombe bien, le divorce avec la France est consommé, et c’est une bonne base pour discuter, partir sur des règles consensuelles. Ce sera le cas avec le Mali, le Burkina et le Niger qui ont formé l’AES. Ce sera également un changement de paradigme auquel il faudra s’attendre même dans les autres pays colonisés par la France.

On dit que pour dîner avec le diable, il faut se munir d’une longue cuillère. Pour coopérer avec le diable, en l’occurrence ici le RN, i lfaudra se munir de précautions adéquates.

Pas de militaires en Ukraine, a lâché Marine Lepen, et le président comme chef suprême des armées est un poste bonifique. Quid des corps expéditionnaires tricolores prépositionnés en Afrique comme en Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Tchad… ?

Plus de boat people moderne vers la France et l’espace Shcengen, plus d’argent en aide budgétaire, plus de soldats pour protéger un régime ou lutter contre le terrorisme… En retour, des Africains souverains, plus respectés qui savent qu’aller en France ou en Europe ne sera plus aisé. En l’espèce, il y a au moins une clarification à coopérer avec le diable !
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