Valorisation des résultats de la recherche au Burkina Faso: Acquis et perspectives #aOuaga

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Valorisation des résultats de la recherche au Burkina Faso: Acquis et perspectives

Publié le mercredi 9 octobre 2013 | Le Stratege

© aOuaga.com par A O
Recherche et innovations : un symposium international se penche sur la valorisation des résultats
Mardi 24 septembre 2013. Ouagadougou. Le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, a présidé la cérémonie d`ouverture d`un symposium international de trois jours sur la valorisation des résultats de recherche et des innovations en Afrique. Photo : Isaïe Konaté, ministre de la Recherche scientifique et de l`Innovation

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- 7/10/2013

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Activités gouvernementales 2013

Après cinq années de mise en œuvre, le Projet <>, initié par le ministère en charge de la recherche scientifique et de l’innovation et soutenu financièrement par le Centre de Recherche pour le Développement International (CRDI), va prendre fin en Juin 2014.

Il était coordonné par le secrétariat permanent du Forum national de la recherche scientifique et des innovations technologiques (SP/FRSIT). L’un des derniers actes a consisté en un symposium international tenu à Ouagadougou du 24 au 27 septembre 2013. Le moins qu’on puisse dire, c’est que ce projet pilote a contribué à poser des bases pour la mise en place de mécanismes durables pour la valorisation des résultats de recherche.

La recherche scientifique contribue fortement au développement économique, social et culturel de tout pays.Toutefois, pour cela, il faut que les résultats de recherches soient connus, adoptés et valorisés pour le bien être de la population. C’est pour atteindre cet objectif que le projet Valorisation des Résultats de Recherche et des Innovations (VRRI) fut initié en 2008.

Le CRDI ayant constaté l’expérience du Burkina Faso dans un début d’organisation pour la valorisation des résultats de recherche avec la tenue régulière du FRSIT depuis 1994, a décidé d’accompagner le Burkina Faso dans cette initiative. Difficile d’avoir meilleure tribune dédiée à la promotion et à la valorisation des résultats de recherche, d’invention et d’innovations. Ce projet pilote a permis de créer un environnement favorable, rapprochant les différents acteurs du domaine de la recherche et les utilisateurs, chercheurs, innovateurs, inventeurs, décideurs politiques, médias, le secteur privé à travers la maison de l’entreprise et la Chambre de Commerce et de l’Industrie du Burkina Faso, puis la population. Il a permis à tous de parler le même langage.

Mieux, ce projet pilote, après la création d’un ministère « plein » dédié à la recherche scientifique et à l’innovation, dirigé par un chercheur, le Pr Gnissa Isaïe Konaté, a favorisé la promotion de l’utilisation intensive des résultats de la recherche scientifique et technologique et a contribué à l’émergence de structures pérennes de valorisation, avec au plus haut niveau, La Direction générale de l’Agence nationale de valorisation.

Ainsi en cinq ans, le projet VRRI a permis de dresser un état des lieux des résultats de la recherche et des innovations. Tous les domaines sont couverts : les Sciences agricoles (agriculture et élevage), de la santé, de l’environnement, les sciences exactes et appliquées (machinisme, énergie, technologie alimentaire), les sciences sociales, économiques, politiques et juridiques, bref, aucun domaine n’a été occulté.

Désormais, on peut sans risque de se tromper, affirmer d’une part que la recherche génère des résultats de haut niveau sur diverses thématiques, et d’autre part, la valorisation desdits résultats en utilisant les divers types et mécanismes qui existent en la matière, au profit des utilisateurs, pour le développement du pays, est une réalité avec le projet VRRI, notamment à travers la mise en incubation des technologies.

La valorisation n’est pas que l’affaire du chercheur

En matière de valorisation des résultats de recherche, il faut impliquer tous les acteurs. De ce fait, le projet VRRI a organisé des rencontres d’échanges, des séances de formation aussi bien au profit des chercheurs et innovateurs que des hommes de médias.

Concernant les médias, le séminaire de formation des journalistes scientifiques tenu à Bobo-Dioulasso en mai 2012 et l’atelier tenu à Koudougou en janvier 2013 sous le thème « interface chercheurs en sciences humaines et sociales, médias et organisation de la société civile : un dispositif actif pour la valorisation des résultats de recherche » ont été très instructifs. Et, des recommandations pertinentes en sont sorties. L’on notera, entre autres celles-ci pour ce qui nous concerne :

- Créer une plate-forme de collaboration en ligne pour les chercheurs et les journalistes et y publier les répertoires des chercheurs et des journalistes,
- -Créer une newsletter périodique pour publier les nouveautés en matière de résultats de la recherche.

- -Identifier un point focal dans chaque institut de recherche pour relayer l’information vers les médias.

- - Mettre à jour régulièrement les sites Web des différents instituts de recherche.
- - Elaborer et mettre en œuvre d’une stratégie globale de communication sur les résultats de la recherche au niveau du CNRST.
- -Mettre à jour régulièrement les catalogues qui existent sur les travaux des chercheurs
- - Mettre en place des services de communication dans les instituts de recherche qui n’en ont pas
- -Renforcer les compétences des chercheurs en matière de diffusion de l’information dans les médias grand public.

- -Rappeler la nécessité de consacrer 10% des budgets de financement des projets pour la prise en charge des actions de communication, conformément aux recommandations de la politique nationale de communication.

Du projet VRRI, à ce stade de la mise en œuvre de ses activités, des résultats significatifs enregistrés, on pourrait tirer les leçons ci-après :

- la valorisation des résultats de recherche apparait comme un nouveau métier qu’il faut apprendre à maîtriser;
- la valorisation des résultats de recherche ne peut pas être le seul fait des chercheurs et des innovateurs. Il faut une implication de plusieurs autres acteurs dont les autres départements ministériels, le secteur privé… ;
- les résultats de recherche et les innovations sont une source de création d’emplois pour les femmes beaucoup impliquées dans l’innovation et les jeunes.

- Une des leçons importantes du projet et du symposium est que la diaspora burkinabè peut contribuer à la valorisation, au Burkina Faso, des résultats de recherche qu’elle a créés à l’extérieur. Elle montre également un intérêt à exploiter les résultats pour la mise en place d’entreprises. C’est d’ailleurs le motif qui a prévalu pour l’organisation d’un panel sur les opportunités d’emplois offertes par la recherche aux jeunes à l’occasion du symposium international de Ouagadougou;

- le projet a permis de sensibiliser les chercheurs sur leur rôle dans le développement du pays.

- Sans l’implication des opérateurs économiques, le combat de la vulgarisation des résultats de recherche et des innovations sera difficile à gagner. Et jusque-là, l’implication véritable de cette catégorie d’acteurs est toujours attendue.

Ce symposium international sur la valorisation des résultats des résultats de recherche et des innovations tenu du 24 au 27 septembre à Ouagadougou a permis de capitaliser les acquis de cette expérience pilote, en réunissant chercheurs, inventeurs, innovateurs et personnes ressources autour d’ateliers thématiques et d’expositions de produits innovants.

Malgré la fin du projet VRRI, l’ambassadeur du Canada auprès du Burkina, Ivan ROBERTS, tout en se réjouissant des résultats obtenus, a assuré de la poursuite d’appuis multiformes du Canada à la recherche.

Et, c’est sans doute, le CRDI qui devrait s’en occuper, puisqu’étant la branche s’occupant de la recherche scientifique de la coopération canadienne. C’est donc dire, pour paraphraser le ministre de la recherche scientifique et de l’innovation, Pr Gnissa Isaïe Konaté, que le combat pour la valorisation des résultats des résultats de recherche et des innovations ne fait que commencer au Burkina Faso qui vient d’adopter la stratégie nationale de valorisation des résultats de recherche et de l’innovation !

Moussa Diallo

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