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Le Quotidien N° 888 du 9/10/2013

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Mairie de l’arrondissment N°11 de Ouagadougou : Un citoyen burkinabè crie son indignation
Publié le mercredi 9 octobre 2013   |  Le Quotidien




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L’auteur de cette lettre ouverte, riverain de l’arrondissement 11, montre son indignation quant à l’empressement avec lequel l’autorité a augmenté le nombre d’arrondissements, sans prendre la peine de construire préalablement des locaux pour les futures mairies. Par ailleurs, il s’insurge contre le maire de l’arrondissement, tenu pour responsable de laisser flotter un drapeau “délabré et déchiqueté“ sur le toit de sa mairie.

Monsieur le maire,
Je suis un citoyen burkinabè vivant dans votre arrondissement et je viens par la présente vous faire part de mon indignation. En effet, les circonstances de la vie m’ont conduit, le mardi 8 octobre 2013, à venir dans vos locaux. J’y étais aux environs de 8 heures pour l’établissement d’actes de naissance. Quelle ne fût pas ma surprise de constater à mon arrivée que le bâtiment, jadis magasin de la SONAGESS à Karpala, fait aujourd’hui office de mairie où vous siégez royalement avec le conseil municipal. Eh bien, voici déjà la première anomalie. En redécoupant la ville de Ouagadougou, en douze (12) arrondissements, l’Etat s’est basé sur le principe de la décentralisation afin de rapprocher les populations de l’administration. Des dispositions légales ont été adoptées, mais les bâtiments abritant les nouvelles mairies tardent de sortir du sol. Pourquoi mettre la charrue avant les bœufs ? Le site actuel que vous occupez n’est pas loin d’un dépotoir, il n’est pas aussi clôturé et rien ne montre que c’est une mairie. Quelle merde ! C’est une honte pour nous tous fils et filles du pays des hommes intègres et particulièrement les habitants de cet arrondissement et de surcroit le conseil municipal qui siège dans ce « magasin». Aussi, voudrais-je que le gouvernement prenne ses responsabilités, en alliant la pratique à la théorie. Il ne sert à rien de créer les institutions sur les papiers sans trouver, au préalable, des bâtiments appropriés et du matériel conséquent car, cela sonne comme un manque de vision et de pragmatisme. Dans ce pays, on crée des universités sans amphithéâtres, on crée des institutions sans bâtiments et au finish ce sont les enfants du peuple qui souffrent. God save Burkina Faso !

La deuxième anomalie et pas la moindre se trouve sur le toit de cette « mairie insolite ». En effet je ne reconnais pas le drapeau fixé sur le toit. Pauvre Burkina Faso ! Qu’as-tu fait à tes enfants à telle enseigne qu’ils bafouent ton drapeau ? Le drapeau fixé (sûrement sur le support d’une antenne télé) est dans un grave état : il est en lambeaux. Je n’ai pas pu résister à cette image macabre et j’ai essuyé une larme sans me rendre compte, tellement j’étais déçu. Mon capitaine Thomas SANKARA doit se retourner dans sa tombe en voyant cela car c’est lui qui nous a donnés ce drapeau, le 4 août 1984 lorsque le pays appelé la Haute-Volta, est devenu le Burkina Faso, pays des hommes intègres. Monsieur le maire, sachez que comme tout bon citoyen, je suis outré, consterné, indigné. Triste image qui frise les nerfs ! Combien coûte un drapeau? Et quelle éducation civique voulons-nous donner à nos enfants. J’ai honte, très honte. Le drapeau est notre fierté, c’est le signe de reconnaissance et d’appartenance à une Patrie et nous nous identifions, à travers, ses belles couleurs très symboliques. Au moment donc où nous demandons aux compatriotes de porter haut le drapeau à l’extérieur du pays, nous, nous le piétinons ici. C’est décevant.
Monsieur le maire, s’il vous plait, éclairez ma lanterne :
-Savez-vous dans quel état est le drapeau fixé dans notre mairie ? Si oui, pourquoi un tel mépris à son égard ? Si non, pourquoi?
Les réponses à ces questions ne doivent souffrir d’aucune ambigüité et pour ma part cela résulte d’une mauvaise gouvernance. Tous les locataires de cette mairie devraient avoir honte. Je préfère une mairie sans drapeau qu’une mairie avec un drapeau déchiré. J’ose espérer que cette image macabre ne traduit pas la ruine de mon pays que j’aime tant. Le fait de laisser notre drapeau flotté sur un support de fortune et de surcroit déchiré est un acte d’incivisme qu’il faudra condamner et sanctionner, avec la plus grande énergie. Gouverner c’est savoir observer, savoir organiser, planifier, prévoir, s’investir pleinement sans relâche, se sacrifier pour le pays, enfin gouverner c’est agir simplement et de façon utile tout en évitant la politique des beaux discours. J’ose espérer que cette note sera accueillie comme une contribution, modeste soit-elle d’un citoyen soucieux du développement de sa commune et de son pays. En tout cas, personne ne viendra se marier, dans une mairie au drapeau délabré, donc…
Tout en vous souhaitant bonne réception, je vous prie, Monsieur le Maire, de recevoir mes sentiments distingués .

Fait à Ouagadougou,
le 8 octobre 2013
Emile LALSAGA, professeur
certifié des lycées et collèges

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