Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

On a voté hier 6 mai au Tchad : Le scénario sénégalais n’est pas duplicable au pays de François Tombalbaye

Publié le mardi 7 mai 2024  |  Aujourd`hui au Faso
On
© Autre presse par DR
On a voté hier 6 mai au Tchad : Le scénario sénégalais n’est pas duplicable au pays de François Tombalbaye
Comment


Plus de 8 millions d’électeurs ont froufrouté hier 6 mai 2024 dans les isoloirs pour choisir le président de la République. 10 candidats ont cette ambition, mais 2 en réalité en ont les qualités et les moyens : le sortant militaire, Mahamat Deby fils du défunt maréchal Idriss Deby Itno et son premier ministre, Succès Masra, chef des Transformateurs et subsidiairement l’opposant Pahimi Cendrillon de la fable, et plausible faiseur de roi.

Une présidentielle qui ne peut que forcément se dérouler dans une ambiance calme, les forces de l’ordre ayant quadrillé tout le pays, donc déréchef, une atmosphère qui fait bougonner opposants et boycotteurs qui crient à une parodie d’élection.

Sous transition militaire, et en passe de basculer dans un régime issu des urnes, le Tchad vit un moment historique, même si les élections se suivent et se ressemblent dans ce pays depuis l’après-père de l’indépendance François Tombalbaye jusqu’à Deby père.

Comme toujours, le scrutin s’est déroulé dans le calme, et sans doute l’ANGE, l’Administration électorale délibérera également fissa et dans le même calme. Car, le pays est gouverné !

Même s’il faut reconnaître que ce calme imposé est une sérénité fourrée, et cette élection l’est aussi, d’autant qu’en dépit du dialogue inter-Tchadiens et de la nomination de Succès Masra comme chef du gouvernement, par le deal de Kinshasa, malgré tous les gages, les reflux politiques et communautaires demeurent tenaces. Et les oppositions politiques brutales et fatales. Yaya Dillo, l’opposant en a payé le prix fort, par sa vie.

Une élection n’est jamais gagnée d’avance, et en l’espèce, en voyant la campagne menée par Succès Masra, on peut caresser le secret espoir qu’il y aura alternance avec l’alternative du patron des Transformateurs. Certains même se mettent à rêver d’un scénario à la sénégalais. C’est bien et c’est légitime. Mais, il ne faut pas charrier, le cas du Sénégal n’est pas duplicable pour plusieurs raisons, contentons-nous d’en énumérer les plus saillantes et pertinentes. Faut donc pas rêver.

Le Tchad n’est pas le Sénégal, et aucun militaire n’a jamais pris le pouvoir au Sénégal. La démocratie est devenue une culture au pays de la Teranga.

C’est une Transition militaire nimbée de civil avec un général qui s’est emparé du sceptre de son maréchal de père, et qui veut s’absoudre par des urnes. Au Sénégal, depuis Senghor à BDF, c’est une dévolution civile par les urnes.

Il n’y a pas d’Ousmane Sonko au Tchad, et même si la comparaison avec Succès Masra est facile, la trajectoire, le contexte, le poids de la jeunesse et celui des intellectuels n’a aucune mesure entre le Sénégal et le Tchad.

Le Tchad est accoutumé aux régimes militaires, ce qui n’est pas le cas du Sénégal. Un civil peut-il diriger le Tchad ? la question n’est pas superflue. Au Sénégal, c’est une tradition. On le constate, si le Sénégal a constitué un contre-exemple dans la sous-région où la démocratie est mise en question, au Tchad, ce sera une démocratie issue des urnes, soit mais militaire. Il ne peut y avoir donc de remake sénégalais. Pour tous ces motifs, il est probable que tout changera pour que rien ne change au Tchad après cette présidentielle d’hier 6 mai 2024. Le général «Kaka» se succédera à lui-même avec un score confortable face à 1 candidat, pardon, 9 candidats relégués au rang de comparses.
Commentaires