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Investiture du président Bassirou Diomaye Faye du Sénégal : Il n’y aura pas d’état de grâce pour le chamboulement «systémique» !

Publié le mercredi 3 avril 2024  |  Aujourd`hui au Faso
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© AFP par John WESSELS
Le plus jeune président du Sénégal prête serment devant ses pairs africains
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Là, dans cette cuvette du Centre international de conférence Abdou Diouf (CICAD) de Diamniadio, et devant une brochette de chefs d’Etat et de gouvernements, le 5e président du Sénégal, Bassirou Diomaye Diakhar Faye a prêté serment face aux grands juges du Conseil constitutionnel.

Rideaux sur les 12 années de Macky Sall, voici venus les jours de BDF, élu le 24 mars 2024 avec 54,28% des voix exprimées. Vote-sanction, vote-référendum ! Et devant ses désormais homologues du Nigeria, Bola Tinubu, Nana Akufo Addo du Ghana, Adama Barrow de Gambie, le général Mamadi Doumbouya de Guinée, Umaro Sissoco Embaló de Guinée-Bissau… ainsi que les représentants des 3 pays de l’AES (Mali-Burkina-Niger), c’est un BDF posé, concentré, avec le phrasé calme quoique la voix chantonnante du terroir, c’est donc un «bleu» calme, qui a prononcé son discours d’investiture, dont certaines parties auront fait crever l’applaudimètre !

Poids de la charge, hommage componcté au peuple sénégalais «attaché à la paix et aux valeurs républicaines», hommage aux martyrs de la démocratie, qui ont payé un lourd prix pour l’avènement du changement que les électeurs ont appelé de leur vote en l’élisant lui BDF. Un changement que BDF veut «systémique », c’est-à-dire, une table rase, afin de «construire un Sénégal juste et prospère».

Le 5e président s’est engagé également à travailler à l’émergence «d’un Sénégal nouveau» marqué par la stabilité « ressource précieuse» s’il en est. Culte du travail, éthique de la gestion et amour de la patrie, cette triplicité sera son leitmotiv quotidien.

Sur le plan africain, il y a les défis sécuritaires, le désir souverainiste, et aux partenaires habituels, le Sénégal reste ouvert. On a senti dès ce 2 avril 2024, un BDF qui habite déjà la fonction du moins par ce discours aux antipodes de ceux électoraux qui distillaient des thérapies de chocs et les bravades !

En 12 minutes de discours devant cet aréopage de chefs d’Etat, «le bleu», BDF a fait bonne impression. Discours pondéré où affleurait néanmoins ce «dégagisme» qui est l’épine dorsale du programme du PASTEF et qui a cours dans la sous-région notamment au Mali-Burkina-Niger, dont on dit que le nouveau président aurait de la sympathie pour. On attend maintenant l’équipe qui devra accompagner le jeune président qui veut déconstruire le Sénégal et ériger une nouvelle bâtisse. Et qui dit gouvernement parle de son premier ministre. Le «changement systémique» gravé en marbre dans le programme du PASTEF, c’est avec ou sans Sonko premier ministre ?

Seul un Ousmane Sonko, qui a porté le projet PASTEF dans sa tête (avec BDF) peut appliquer ce changement «qualitatif de toutes les statistiques», synonyme de bouleversement systémique au Sénégal. Et rien de tel que d’être bombardé premier ministre.

Cependant, nous sommes de ceux qui estimons que Sonko comme primus inter parès du gouvernement, cela peut fonctionner 2 ans, mais un tel attelage BDF-Sonko, à la tête de l’Exécutif ne peut pas parcourir tout le quinquennat. A moins de créer un poste de vice-président pour le «caser». Mais même là, c’est toujours l’Exécutif ! Et il y aura toujours ce bicéphalisme.

S’il tient vraiment à Sonko à la primature, ce sera pour 2 années, mais peut-on défénestrer ce dernier au bout de 24 mois quelle que soit la raison ? Sonko a les qualités pour le job, lui et le président s’entendent bien, se comprennent, mais c’était AVANT LE POUVOIR ! Maintenant qu’ils l’ont, c’est différent ! Pour BDF, c’est réglé, il est président et avec son caractère, il peut rester effacé laissant Sonko, comme premier ministre, secouer le cocotier. Mais jusqu’à quand ? Car le pouvoir est tel qu’il ne se partage pas. Il y a un peu du diabolique dans le pouvoir suprême, qui peut diviser 2 frères utérins !

Nous restons arc-boutés à un Sonko à l’Assemblée nationale, avec un passage obligé d’une dissolution de la présente législature. Mais enfin, peut-être qu’avec ces 2 (BDF et Sonko) qui ont agréablement surpris en s’emparant du pouvoir en duo, ils le feront en tenant le gouvernail de l’Exécutif. Il y a une exception à tout ! Et c’est peu dire qu’avec toutes ces urgences, la jeunesse qui ronge son frein pour des lendemains meilleurs et des compatriotes qui sont las d’attendre, il n’y aura pas d’état de grâce, pour cet oint électoral du PASTEF, fut-il pour un chamboulement systémique !
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