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Le Pays N° 5218 du 16/10/2012

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Sénégal/Côte d`Ivoire : Le fair-play de Macky Sall
Publié le mardi 16 octobre 2012   |  Le Pays




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e match Sénégal-Côte d’Ivoire comptant pour le dernier tour qualificatif pour la CAN 2013 en Afrique du Sud était très attendu. C’est le genre de derby africain qu’aucun amoureux du ballon rond ne souhaite rater. Malheureusement, la soif de gagner et la passion l’ont emporté sur le fair-play, le respect de l’adversaire et de la vérité du terrain. En attendant les éventuelles sanctions de la Confédération africaine de football, le président sénégalais en personne a pris les devants pour présenter les excuses de son pays aux Ivoiriens et à tous les amoureux du sport roi qui ont suivi le match en direct à la télévision. C’est une réaction rapide et exceptionnelle. Elle traduit un sens de responsabilité aiguë même si cela ne dédouane pas le Sénégal des sanctions qui sont prévues en la matière. Il faut seulement espérer qu’elles seront clémentes. Les Sénégalais nous ont rarement habitués à de tels comportements. Ce faisant, ils ont terni l’image d’un grand pays de football. Les Lions ont gagné le cœur de beaucoup d’amoureux du ballon rond par leur talent et surtout par leur rage de gagner. Ceux qui ont perdu face aux hommes du capitaine Drogba en avaient certes, mais pas assez pour terrasser ces vieux éléphants qui jouent ensemble depuis 10 ans au moins. Le Sénégal est exactement dans la situation de la Côte d’Ivoire des années 2000 qui marquaient les premiers pas en équipe nationale des produits des centres de formations de football : talentueux mais pas assez expérimentés pour gérer un match ou soutenir la pression. Dans le cas d’espèces, les Sénégalais se sont mis la pression tout seuls, car il fallait un miracle pour renverser la vapeur à Dakar. Celui-ci n’a pas eu lieu et les larmes de désespoir se sont transformées en larmes de colère évacuées dans la violence. Les forces de sécurité, débordées dans un premier temps, ont pu limiter la casse. Supporters et joueurs ivoiriens en ont été sains et saufs. Il n’y a pas eu de drame sur le stade, heureusement. Pendant un instant, l’on a tous pensé à un certain Asec d’Abidjan/ Ashanti Kotoko du Ghana ou un douloureux Ghana/Côte d’Ivoire qui a viré à l’émeute et à la chasse à l’homme. On a également en mémoire les débordements du match Soudan/Egypte qui ont rapidement glissé sur le terrain politique, empoisonnant les relations entre les deux pays. En Afrique, tout ce qui touche aux affaires de l’équipe nationale quitte trop rapidement la sphère sportive. Il y a trop d’interférences politiques parce que les victoires de l’équipe nationale confortent souvent le bilan de certains gouvernements ou de certains régimes. Il faut que cela change. Au-delà des excuses de Macky Sall, il faut désormais prendre des dispositions pour que la violence soit bannie des stades africains. Les supporters, trop souvent conditionnés par l’enjeu et par une surmédiatisation de certains matches décisifs, basculent facilement dans la violence, manipulés par des éléments surexcités. C’est aux forces de sécurité de les maîtriser quand cela arrive, et aux politiques de faire comprendre aux supporters que le foot reste un jeu, malgré tout.

Abdoulaye TAO

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