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Sidwaya N° 15152 du 2/10/2013

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Eau et assainissement en Afrique : l’Agence panafricaine EAA fête ses 25 ans
Publié le jeudi 3 octobre 2013   |  Sidwaya


Eau
© Autre presse par DR
Eau et assainissement en Afrique : l’Agence panafricaine EAA fête ses 25 ans


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L’Agence intergouvernementale panafricaine Eau et assainissement pour l’Afrique (EAA), anciennement Centre régional pour l’eau potable et l’assainissement (CREPA) a 25 ans. Les responsables de la structure ont donné une lecture de son parcours le 27 septembre 2013 à Ouagadougou et annoncé un Forum de haut niveau sur l’eau et l’assainissement pour tous, qui aura lieu du 21 au 23 novembre 2013 à Abidjan, en Côte d’Ivoire. C’était lors d’une conférence de presse tenue à Ouagadougou dans les locaux de l’agence.

L’Agence EAA est née en 1988 sous l’appellation de CREPA. Il a donc 25 ans en 2013. Pour le Secrétaire exécutif, Idrissa Doucouré et son équipe, ce quart de siècle d’existence vaut bien une halte pour un bilan de parcours et de nouvelles projections pour offrir à tous les Africains, un meilleur accès à l’eau potable, à l’hygiène et à l’assainissement. Ils ont convié la presse le 27 septembre 2013 à Ouagadougou pour revisiter avec les hommes des médias, le chemin parcouru et ouvrir de nouvelles perspectives. L’EAA qui accompagne les Etats dans la formulation, la mise en œuvre et le suivi de politiques et stratégies dans le secteur de l’eau et de l’assainissement, donne une estimation d’environ 390 millions d’Africains qui n’ont pas accès à une eau potable et 687 millions à des installations sanitaires adéquates.
Selon Idrissa Doucouré, c’est en 2011 que des réformes ont été engagées et ont conduit au changement et à la restructuration du Centre régional pour l’eau potable et l’assainissement (CREPA) en Agence intergouvernementale panafricaine, Eau et assainissement pour l’Afrique (EAA), afin d’accroître ses ambitions et « faire beaucoup plus et mieux ». A cette date en effet, le CREPA l’ancêtre de l’agence qui regroupait alors 17 pays africains et n’avait pour mission que de fournir des réponses aux problèmes technologiques, a été renommé EAA. Elle regroupera désormais 32 pays et aura une envergure intergouvernementale (avec la création de trois organes spécialisés : le Groupe d’entreprise et d’investissement, la Fondation EAA et le Centre de recherche et de compétence). Ses missions s’élargissent et ses compétences se renforcent, a expliqué le premier responsable de l’agence, M. Doucouré, le Secrétaire exécutif d’EAA qui a d’emblée souligné le rôle que joue son agence dans l’accompagnement à l’élaboration des projets gouvernementaux et la capacité de mobilisation de ressources de sa structure dans ses domaines de prédilection que sont l’eau et l’assainissement. Le chantier est encore vaste, étendu comme l’est le continent-mère dont seulement 32 Etats sur les 54 sont couverts par l’EAA, mais, relève Idrissa Dacouré, « le parcours est assez réconfortant, même encourageant car à ce jour, plus de 3 000 acteurs ont été formés sur le continent ».

Un quart de siècle et des défis toujours accrus

En un quart de siècle d’existence, elle a pu mobiliser et investir dans la réalisation de ses projets et programmes 70 milliards de F CFA et favoriser un investissement de 550 milliards de F CFA dans le secteur de l’eau et de l’assainissement. Mais depuis quelques temps, les efforts sont consentis pour atteindre une vitesse de croisière : l’année 2013 clôturera ses comptes sur une mobilisation record de ressources de l’ordre de 300 milliards de F CFA, a projeté le Secrétaire exécutif. L’équipe de l’EAA dit par ailleurs s’apprêter pour le Forum de haut niveau qui aura lieu du 21 au 23 novembre 2013 à Abidjan. Le Secrétaire exécutif est conscient que ce qui est déjà réalisé en 25 ans, (25 millions de personnes ont désormais accès à l’eau potable et à l’assainissement) dans les 32 pays que couvre sa structure est beaucoup et peu de chose à la fois au regard de l’immensité des engagements qui restent à prendre auprès de la vingtaine de pays restants en rade et des 300 millions d’Africains qui manquent toujours d’eau potable contre 640 millions encore privés d’assainissement. L’ambition affichée à moyen terme est d’atteindre 50 millions d’Africains entre 2011 et 2015, ce qui n’est pas la mer à boire, mais l’EAA s’est dotée récemment de réformes en 2011 lui permettant de voire venir l’échéance sans grande appréhension. Dans le plan stratégique 2011-2015, il n’est plus seulement question d’eau et d’hygiène. La centaine de projets comprend désormais une nouvelle dimension à savoir, la promotion de logements sociaux intégrant les infrastructures d’eau et d’assainissement appropriées car, « nous ne pouvons plus nous contenter d’aller poser un canari, y mettre un robinet et repartir. Il nous faut répondre aux vrais besoins des populations », a estimé Idrissa Doucouré, qui pense que des approches plus complètes en termes de programmes intégrés sont nécessaires pour pérenniser les interventions d’EAA.

Trouver des modes de financement innovants

La mobilisation de ressources reste cependant le talon d’Achille de cet agenda 2011-2015. Pour y remédier, l’EAA a développé de nouvelles stratégies de mobilisation des ressources : « l’inclusion de modèles économiques et financiers aux modèles traditionnels caritatifs » en est une, et l’autre tablera sur « l’appropriation du financement des services par les communautés, la multiplication et la diversification des sources de financement …Pour la seule période 2011-2013, nous avons mobilisé près de 300 milliards, contre les 550 autres en 23 ans », a soutenu M. Dacouré. Et cela, sans occulter l’ambition de mettre en avant la coopération Sud-Sud afin que les solutions aux problèmes de l’Afrique soient trouvées par les Africains. Cette réflexion sera le point d’orgue du Forum de haut niveau sur l’eau et l’assainissement pour tous (FHN), organisé depuis maintenant trois ans par l’agence.
Le Burkina Faso est l’un des tout premiers pays (en 1989-90) à abriter des programmes-pilotes de EAA sur certains de ses sites. Par exemple, l’agence a construit des milliers de latrines autour de Ouagadougou et en province, a expliqué Yéréfolo Mallé, représentant régional d’EAA pour l’Afrique de l’Ouest. Actuellement dans la région du Centre-Est, a-t-il poursuivi, le programme ECOSAN est en pleine exécution au profit des paysans à travers les produits de l’assainissement hygiénisé. Le pays a signé avec l’EAA un contrat-programme pour l’atteinte des OMD et l’agence a expérimenté l’un de ses programmes intégrés (eau, assainissement, logement) à travers notamment la construction de logements sociaux, une cinquantaine déjà à Bassinko en attendant le démarrage de 500 autres. Ainsi, sur les 70 milliards investis depuis la création de l’Agence en 1988, au moins 1 à 2% sont restés au "pays des hommes intègres". Dans le cadre des OMD, « le Burkina Faso est en très bonne voie en ce qui est de l’eau par rapport à ses propres objectifs fixés. Les chiffres de 2012 en notre possession sont assez encourageants, 64/78 en milieu rural et 84/89 en milieu urbain ce n’est pas mal », a estimé M. Mallé. Là où le Burkina a du souci à se faire selon lui, c’est du côté de l’assainissement avec une réalisation de moins de 30 sur les 55% envisagés, surtout en milieu rural. Mais avec l’approche intégrée du type ECOSAN, EAA espère venir à bout des résistances socioculturelles car, conclut Yéréfolo Mallé, « nous sommes convaincus que c’est par de telles approches que nous allons venir à bout des problèmes d’eau et d’assainissement ».

Thomas Dakin POUYA

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