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Le Pays N° 5218 du 16/10/2012

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Elections au Burkina : Halte à la concurrence déloyale !
Publié le mardi 16 octobre 2012   |  Le Pays




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A l’approche des élections, on ne comprend plus rien. S’il est vrai que les ministres et les directeurs généraux ont le droit d’être éligibles, il est tout aussi vrai qu’ils profitent de la chose publique pour battre leur campagne. En fait, il est difficile de faire la part des choses parce qu’il y a trop d’amalgames à ce niveau. Les ministres et les directeurs généraux usent de leur statut pour se donner de la visibilité. Du coup, l’égalité de chances des candidats prônée par le Code électoral est mise à mal. Les appels téléphoniques, les déplacements à l’intérieur du pays de ces candidats et bien d’autres choses se font aux frais de l’Etat, au nom des avantages conférés par la fonction occupée. Certains ministres ou directeurs généraux jouent sur leurs calendriers d’activités élaborés dans le cadre de leurs missions. Ainsi, ils se « débrouillent » pour réaliser beaucoup d’activités dans leurs fiefs électoraux à l’orée des élections. Ce qui n’est pas sans effet sur les électeurs qui sont toujours au stade du vote des personnes et non des programmes. S’il se trouve que ces représentants de l’Etat n’ont pas une bonne aura auprès de la population, une manoeuvre est vite trouvée pour les imposer. C’est ainsi que ces individus, de par leurs statuts, travaillent à acquérir une certaine popularité avant même le début officiel de la campagne électorale, en inaugurant des infrastructures ou posant des premières pierres. Tout cela, bien sûr en leur nom, alors qu’il s’agit d’activités inscrites dans le budget de l’Etat. Pendant ce temps, les opposants attendent la campagne électorale pour aller à la conquête de l’électorat, conquête qui ne se fait pas sans espèces sonnantes et trébuchantes. Malgré les subventions accordées par l’Etat, des inégalités subsistent toujours. A la veille des élections, la plupart des opposants ne savent plus sur quel pied danser parce qu’ils tirent déjà le diable par la queue. Eh oui ! Au Burkina, n’est pas dirigeant qui veut. Quand la campagne est déclarée, pendant que les gadgets des candidats du parti au pouvoir envahissent les places publiques, on a de la peine à trouver ceux des candidats de l’opposition. De la manière dont on ne voit pas leurs gadgets, c’est de cette même manière qu’ils sont invisibles puisque l’autre camp occupe tout le terrain. Parfois, cet envahissement de l’espace électoral par les candidats du parti au pouvoir se comprend aisément puisqu’ils bénéficient souvent de la largesse de soi-disant « admirateurs ». En fait, la différence est trop criarde entre l’opposition et le parti au pouvoir en ce qui concerne les moyens à employer pour battre campagne. Et il faut y remédier. Pourquoi ne pas instituer un observatoire indépendant qui va passer à la loupe tous les agissements des candidats et de leurs partis ? Là, il ne s’agira plus de surveiller le déroulement des élections mais de s’impliquer dans le travail qui doit être exécuté en amont. D’ailleurs, l’Autorité supérieure et de contrôle d’Etat (ASCE) peut s’en saisir puisqu’il peut s’agir d’une dilapidation de la chose publique. Le phénomène existe depuis toujours mais jusque-là, aucune solution n’a été trouvée. C’est à croire que les opposants se complaisent dans leur situation. Sinon, le sursaut qui doit faire boule de neige devrait venir d’eux. Comme quelqu’un l’a dit, « le manque de moyens est un moyen ». Alors, candidats de l’opposition, soit vous trouvez des stratégies pour mettre fin à cette concurrence déloyale, soit vous resterez indéfiniment opposants.

Sidzabda

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