Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Le Pays N° 5453 du 1/10/2013

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Autres articles


Comment

Politique

Algérie : Bouteflika, toujours maître du jeu
Publié le mercredi 2 octobre 2013   |  Le Pays


Le
© Autre presse par DR
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika


 Vos outils




Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, a marqué son retour au devant de la scène politique algérienne, en présidant dimanche 29 septembre, le Conseil des ministres du tout nouveau gouvernement nommé le 11 septembre dernier.
A 76 ans, le président Bouteflika dont la santé est de plus en plus délicate, reprend du service après une longue convalescence suite à un Accident vasculaire cérébral (AVC) qui l’avait tenu longtemps loin des rênes du pouvoir.
Il faut donc dire que cette reprise en main des affaires par le président, rassure la grande majorité des Algériens qui se faisaient énormément du souci pour sa santé et, partant, pour ses capacités à conduire son mandat à terme. Bouteflika a, par son retour, coupé en même temps l’herbe sous les pieds de ceux qui ont vu dans sa longue absence, la fin probable de sa carrière politique. Si on peut dire que ce retour réjouit ses partisans, on ne peut cependant pas en dire autant de l’ensemble de la classe politique algérienne.

Se décidera-t-il à prendre une retraite bien méritée en avril 2014 ? Voudra-t-il, au contraire, jouer les prolongations ?

En effet, ce retour d’Abdelaziz Bouteflika laisse perplexes nombre d’hommes politiques, obligés de revoir leurs stratégies ou de recomposer leurs alliances dans la perspective de la course au fauteuil présidentiel qu’il est censé libérer en avril prochain. Inquiétude d’autant plus justifiée qu’il n’a fait, jusque-là, aucune déclaration sur ses futures intentions politiques. Se décidera-t-il à prendre une retraite bien méritée en avril 2014 ? Voudra-t-il, au contraire, jouer les prolongations ? Nul ne peut, pour le moment, esquisser la moindre réponse. L’homme lui-même semble plutôt préoccupé par ses responsabilités actuelles. Il y a lieu de s’interroger quand même sur ce silence intriguant que Bouteflika fait planer sur son avenir politique. Pourquoi, à moins d’un an de la fin de son mandat, entretient-il ce suspense sur son départ ? La raison de ce silence tient sans doute au fait que le maître d’Alger n’a pas encore trouvé l’homme qui le remplacera pour assurer la stabilité de l’Algérie, dans un Maghreb secoué, d’un bout à l’autre, par le vent de la contestation d’une jeunesse en quête de nouveaux repères et qui n’hésite plus à bousculer le vieil ordre établi.

La fracture générationnelle est de plus en plus profonde et la génération montante, de plus en plus déboussolée et en proie au chômage et à l’absence de perspective d’avenir

Il est vrai que dans ce contexte, Bouteflika a besoin d’un homme qui fasse l’unanimité au sein de son parti et à qui l’armée est prête à donner son onction. Le choix de cet homme doit se faire en tenant bien sûr compte de la nécessité d’injecter du sang neuf au sein de la classe dirigeante car celle qui est aux commandes en ce moment est plus que vieillissante ; la fracture générationnelle est de plus en plus profonde et la génération montante, de plus en plus déboussolée et en proie au chômage et à l’absence de perspective d’avenir. La grande question est la suivante : « comment et avec quel homme gérer l’après- Bouteflika ? » Car, il faut dire que, si jusque-là, la stabilité a toujours été l’atout majeur de l’Algérie, les choses pourraient vite prendre une autre tournure et le pays se verrait vite rattrapé par les fantômes du printemps arabe dont l’armée qui gouverne en sous main avait réussi à le préserver.
En attendant, Bouteflika reste toujours seul maître du jeu et personne ne peut dire quand il annoncera la redistribution des cartes.

Dieudonné MAKIENI

 Commentaires