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L’Observateur Paalga N° 8469 du 1/10/2013

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Révolte militaire à Kati : les étoiles de la discorde
Publié le mercredi 2 octobre 2013   |  L’Observateur Paalga


Capitaine
© Autre presse par DR
Capitaine Amadou Sanogo (Photo d`archives)


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Je ne travaillerai pas un pistolet sur la tempe», disait, en haussant les épaules, le nouveau président malien Ibrahim Boubacar Kéita quand on évoquait l’urgence de la situation au Mali. Aujourd’hui, par ces temps qui courent, si le pistolet de l'Azawad n'est pas sur sa tempe, c'est celui de la garnison militaire de Kati qui s'en approche.

Quand il s’exprimait ainsi, c’était après les premiers affrontements entre l’armée malienne et les rebelles touarègues et l’attentat-suicide, avec des morts à la clé, revendiqué par Aqmi. Aujourd’hui, non seulement l’armée a été encore attaquée pour la deuxième fois, mais des tirs de bérets verts ont sorti les habitants de Kati de leur torpeur le matin du lundi 30 septembre. Les croquants ne sont autres que des éléments de l'ex-putschiste, le capitaine Sanogo, promu à titre exceptionnel au grade de général quatre étoiles.

Les mutins, qui disent avoir fait le sale boulot le jour du coup d'Etat du 22 mars 2012, s'estiment aujourd'hui grugés et écartés des bonifications du putsch. N’eût été l’audience avec le président français, François Hollande, IBK aurait rejoint Bamako depuis. Quand ça tonne en effet à quelques encablures de la présidence à Kati, ville garnison située à une vingtaine de kilomètres de la capitale, il est évident que l’urgence recommande des mesures idoines, à commencer par un retour précipité à la maison.

Lors de la nomination d’Amadou Haya Sanogo au rang de général de corps d’armée en août dernier, une clameur de désapprobation s’était levée tant aux niveaux national qu’international. Si fait que lors d’une audience du président intérimaire Dioncounda Traoré avec Blaise Compaoré, la question des raisons de cette promotion fulgurante lui avait été posée par les journalistes.

Il avait tenté une réponse, évoquant, entre autres, le souci d’apaisement et la volonté de régler certaines situations afin qu’une fois installé, le prochain président malien, qu’est Ibrahim Boubacar Kéita, ait les coudées assez franches pour s’occuper de l’essentiel. Mais jusque-là, la pilule ne semble pas passer. Si au sein de la Grande Muette, des voix se font bruyamment entendre contre ces petits arrangements entre hauts gradés et hauts dirigeants politiques, qu'en sera-t-il alors du côté de l'opinion publique, dont la majorité désapprouve cette prime accordée aux putschistes ?

Rien que le 27 septembre dernier, une association dénommée «Appel pour le Mali» (APMA) est montée au créneau en demandant au nouveau président, IBK, l’annulation du grade de «complaisance» accordé au capitaine Amadou Haya Sanogo, «pour l’honneur du Mali et sa crédibilité aux yeux du monde entier».

Aux dernières nouvelles, le général Amadou Haya Sanogo, dont on n'avait pas les nouvelles pendant la mutinerie, a tenté, dans la soirée du lundi 30 septembre 2013, de raisonner ses frères d’armes en colère, arguant qu’il n’est pas à la base de sa promotion. Peine perdue, les "laissés-pour-compte" préfèrent avoir affaire à Dieu qu'à ses saints : ils attendent de pied ferme le président IBK, qui a d'ailleurs décidé d’écourter sa mission en France pour rentrer gérer les problèmes domestiques.

Au moment où nous tracions ces lignes, on ne savait toujours pas si l'hôte de l'Elysée était de retour au bercail. Pourra-t-il satisfaire aux exigences des militaires ? Rien n’est moins sûr ; ce qui est sûr par contre, c'est qu'en voulant "donner des coudées franches" à IBK par cette promotion de Sanogo dans le but d'assagir les putschistes, Dioncounda a plutôt mis son successeur dans une situation embarrassante.

Issa K. Barry

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