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Sidwaya N° 7512 du 1/10/2013

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Les turpitudes de l’opposition politique burkinabè !
Publié le mercredi 2 octobre 2013   |  Sidwaya




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L’opposition burkinabè est en proie à une crise. Si elle n’est pas totalement ouverte, elle est tout au moins latente. L’affaire, que les ténors de l’opposition ont tenté de cacher comme la poussière sous un tapis, a été révélée in fine, le 30 septembre 2013, par le quotidien « L’Express du Faso », qui a publié des extraits du rapport d’une Assemblée générale (AG), tenue le 17 juillet 2013. Organisée pour faire la lumière sur la question du reliquat ayant servi à la prise en charge des délégués des bureaux de vote lors des élections couplées du 2 décembre 2012 et celles complémentaires du 17 février 2013, l’AG aurait été transformée en une foire aux empoignades verbales. L’ancien Chef de file de l’opposition (CFOP), Maître Bénéwendé Sankara, aurait été affublé de tous les noms d’oiseaux. Philipe Ouédraogo du PDS/Metba a relevé que « le CFOP sortant a dit que l’argent avait déjà été restitué au MATS et qu’il avait déjà fait son bilan », « qu’il y a une différence entre le reliquat réel et ce qui est disponible… » et « qu’il n’est pas normal que le reliquat soit logé dans les comptes de l’UNIR/PS. Un compte spécial aurait pu être créé à cet effet ». Jean Hubert Bazié de la Convergence de l’espoir, après avoir cité Thomas Sankara disant à ceux qui parlaient d’expérience, « qu’il peut s’agir d’expérience dans le vol », a indiqué « qu’il y a des fonds pour l’administration du CFOP-BF et des fonds alloués aux partis pour les activités… » De son avis, « l’appui institutionnel est inacceptable, autrement, on cautionne un détournement ». Comme on le voit, les échanges ont été vifs et sans quartier, contrairement aux appels du pied de Zéphirin Diabré qui avait invité les uns et les autres à plus de modération dans leurs interventions. Tout porte à croire que les « amis d’hier » ont été incapables de surmonter les vieilles rancœurs. L’occasion faisant le larron, les uns ont profité pour matraquer les autres. Au- delà de ces considérations interpersonnelles, il convient de souligner qu’il y a eu un manque de communication entre les leaders de l’opposition burkinabè. Pire, « le nouveau CFOP a fait observer que s’il savait que l’argent n’était pas retourné, il n’aurait pas envoyé le directeur de cabinet au niveau du MATS, car le pouvoir peut soupçonner qu’il y a des problèmes autour de ce reliquat ». Comment comprendre que d’« honorables gens », qui n’ont de cesse taillé à l’Etat un "costard de filou", en viennent à se comporter de la sorte ? Y a-t-il eu une volonté manifeste de détourner ces fonds, comme ledit si fort Jean Hubert Bazié ? Dieu seul et les principaux mis en cause, dont les états de services font perdre en conjectures, le savent très bien. De toute façon, l’intention en vaut l’acte. Et que dira-t-on de ceux qui voulaient que le magot soit distribué entre les partis politiques ? Leur attitude donne le sentiment que l’opposition est d’une engeance peu recommandable. Ce, d’autant plus que si l’argent avait été partagé, il n’était pas aussi certain qu’il arriverait à bon port, aux mains des braves gens mobilisés pour des poignées de pièces de FCFA dont ils n’ont, pour bon nombre, jamais vu la couleur. On pense et à bon droit que les bénéficiaires, se prélaveraient de l’argument d’appui institutionnel à leur formation politique de base, pour dépenser les fonds. Avec ces derniers développements qui vont se répandre lentement et sûrement, dans des cercles autres que ceux de l’opposition, il faut s’attendre à la réaction des populations utilisées aussi souvent comme des moutons de panurge. Désormais, les délégués monnaieront leur mobilisation au cash et au préalable. Et la marge de manœuvre des politiques va aller rétrécissant. De fait, combien sont-ils les Burkinabè qui sont tombés des nues quand ils ont appris que 4 partis politiques, parmi lesquels les 3 plus grosses pointures de l’opposition vont se partager 500 millions de F CFA au titre des financements publics ? Quid de la rhétorique de la vie chère et des priorités nationales qu’ils n’ont de cesse utilisée pour contrecarrer le projet de création du Sénat. C’est à croire que les opposants deviennent amnésiques, lorsqu’il s’agit de protéger leurs intérêts. Rien à faire, nombreux sont les compatriotes qui accusent et accuseront le coup, dès qu’ils en sont informés. Avant qu’il ne soit trop tard, s’il ne l’est déjà, il importe que l’opposition fasse son autocritique, sinon sa propre mue. Le mieux conviendrait que l’élite politique qui tient les manettes de la barque de l’opposition fasse montre de son indépendance vis-à-vis de l’argent, qui chaque jour que Dieu fait, déstabilise des unions, ici et là dans le monde. Le Burkina n’a pas oublié l’exemple de l’Opposition burkinabè unie (OBU) qui, à en croire un de ses dirigeants, aurait reçu 30 millions de FCFA du pouvoir pour bâtir « une opposition forte et constructive ». On connaît la suite. L’institution du Chef de file de l’opposition politique qui, ces derniers temps, avait semblé gagner un certain dynamisme, pourra-t-elle échapper à cette tragi-comédie ?

Adama BAYALA

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