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Le Pays N° 5453 du 1/10/2013

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Chefferie coutumière au Burkina: l’immixtion criminelle du politique
Publié le mardi 1 octobre 2013   |  Le Pays


Chefferie
© Autre presse par DR
Chefferie coutumière au Burkina


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Quand prendront fin les tensions auxquelles l’on assiste dès qu’il y a intronisation d’un chef coutumier au Burkina ? Bien malin qui saura y répondre, tant le phénomène est devenu récurrent. En effet, après Diapaga, Boussouma, Guenon…, c’est le tour de Tenkodogo d’entrer dans la danse des intronisations à polémique. Et même si, fort heureusement, on ne déplore aucune perte en vie humaine, la tension reste toujours vive entre les partisans des deux camps qui se regardent désormais en chiens de faïence et peuvent à tout moment « se rentrer dedans ». C’est tout simplement désolant. Mais comment en est-on arrivé à cette situation qui, il faut le dire, n’existait pas dans le temps ? Les chefs coutumiers sont, depuis des lustres, considérés comme les garants, les dépositaires de la tradition. Ils étaient censés incarner des valeurs morales cardinales si fait qu’ils étaient très respectés et craints. Ils n’apparaissaient que pour prendre des décisions importantes pour leur communauté. Jadis, rarement l’intronisation d’un chef avait posé problème au point de provoquer des pertes en vies humaines. En un mot, tout se déroulait normalement. Mais aujourd’hui, la chefferie coutumière s’est beaucoup mêlée à bien des choses, notamment à la politique. Pire, elle est devenue un véritable fonds de commerce pour les hommes politiques qui n’hésitent pas un seul instant à mettre les moyens pour avoir des chefs acquis à leurs causes. Quand certains chefs ne se transforment pas eux-mêmes en militants politiciens, ils en deviennent les meilleurs copains et n’hésitent pas souvent à contraindre les populations à donner leur voix à telle personne plutôt qu’à telle autre. Ainsi naissent les dissensions, les fractures surtout lorsque ces politiciens sont des poids lourds. Tapis dans l’ombre, ils n’hésitent pas un seul instant à tirer sur les ficelles et, souvent, mènent leur guerre par personnes interposées. Le résultat : des contestations à n’en point finir, des affrontements sanglants avec à la clé des morts. Ce qui est triste, c’est que ce sont les mêmes populations qui en pâtissent comme c’est toujours le cas. Mais le hic dans tout cela, c’est le silence coupable des autorités qui, malgré les nombreux exemples, ne savent toujours pas anticiper. Elles assistent passivement à cette « épidémie » qui, faut-il le rappeler, prend des proportions inquiétantes, et n’interviennent malheureusement qu’à la dernière minute pour jouer les pompiers. Trop, c’est trop ! Il faut que les autorités prennent sérieusement le problème à bras-le-corps et ce, une bonne fois pour toutes pour qu’on n’assiste plus à ces situations dramatiques qui mettent en péril la cohésion sociale. On en vient à se demander s’il ne serait pas opportun que l’Etat tienne des assises nationales où les chefs coutumiers, la société civile, les hommes politiques et bien d’autres acteurs s’asseoiront autour d’une même table pour trancher le nœud gordien afin de mettre fin à cette situation devenue infernale. Il faut aussi que les chefs coutumiers se démarquent de la politique politicienne pour revêtir leurs habits de garants de la tradition pour le bien de leurs communautés. Cela est possible et le cas du Ghana en est un bel exemple.

Sidzabda

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