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Sidwaya N° 7510 du 27/9/2013

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Population et développement dans l’espace CEDEAO : Le Burkina Faso à la seconde étape de la transition démographique
Publié le lundi 30 septembre 2013   |  Sidwaya




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En marge du Forum des jeunes et de la pré-conférence des OSC africaines sur la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD+20), la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest a aussi réuni des experts en santé, population et genre de ses Etats membres, les 27 et 28 septembre 2013, à Addis Abeba, en Ethiopie. Il s’est agi, là aussi, de faire l’état des lieux des résultats atteints sur les grandes questions prioritaires de la CIPD, mais aussi de se préparer pour l’après 2014.

« Nous pouvons quand même nous glorifier de savoir que maintenant, nous disposons de meilleures données afin de pouvoir faire des analyses appropriées. Par exemple, par rapport à la mortalité maternelle, la survie des enfants, la promotion de la femme, les questions de genre, etc., des progrès ont été réalisés, même s’il reste encore beaucoup à faire », a affirmé le conseiller technique en population et développement au Bureau régional Afrique de l’Ouest et du Centre du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), Laurent Assogba. Il a tenu ces propos au cours de la revue du programme d’action pour la sous-région ouest-africaine de la Conférence internationale sur population et le développement (CIPD+20), organisée à Addis Abeba, en Ethiopie.
Le plus important, a-t-il poursuivi, « c’est qu’avec la baisse de la mortalité en général et un certain ralentissement de la fécondité, nous sommes en train d’aller vers ce qu’on appelle un dividende démographique, c’est-à-dire une étape de population où on a une très forte proportion de personne en âge d’activité qui arrive sur le marché du travail ». Toutefois, M. Assogba a fait savoir que la transition doit être bien préparée, par de gros investissements afin de réunir tous les facteurs de production et d’assurer une bonne formation des jeunes. Pour lui, les Etats doivent s’organiser pour que ces jeunes qui arrivent sur le terrain de l’emploi puissent être des forces de production, des moteurs du développement plutôt que des forces de contestation. Il ne s’agit seulement pas d’envoyer les enfants à l’école, mais il faut aussi qu’à l’issue de leur formation, ils aient les capacités et les moyens de produire, a précisé le conseiller technique de l’UNFPA.
A l’occasion de cette revue de la CEDEAO, le Burkina Faso est passé à la barre. Les progrès et les défis au plan national ont été présentés par le directeur des politiques de population, Kassoum Bikienga et un démographe à l’Institut supérieur des sciences de population (ISSP-Université de Ouagadougou), Dr Hamidou Koné. Il ressort de leur communication que le se situe encore dans la seconde étape de la transition démographique, marquée par un potentiel de croissance, découlant d’une fécondité stable à un niveau élevé et à une mortalité en baisse. En effet, selon les résultats de la 4e Enquête démographique et de santé réalisée en 2010, la fécondité des femmes burkinabè demeure encore élevée, en dépit d’une tendance à la baisse : de 6,9 en 1993, il est passé à 6,2 en 2003 puis à 6,0 en 2010. A ce rythme, l’effectif de la population atteindra 18 400 000 en 2015 et la population de 2006 (14 017 262 habitants) doublera en 2029.
Karim Bikienga a expliqué que le poids démographique actuel tend à anéantir les efforts de lutte contre la pauvreté que le pays ne cesse de déployer pour honorer ses engagements de la CIPD. Ces politiques ont eu un impact mitigé sur le niveau de vie des ménages, a-t-il déclaré. En effet, au cours de la période 2000-2009, la croissance économique réelle a été en moyenne de 5,2%. Mais, a-t-il nuancé, en raison du taux de croissance démographique élevé (soit 3,1% l’an entre 1996 et 2006), l’augmentation du PIB par tête s’est située à seulement 2% (SCADD, 2011-2015).

Des femmes meurent encore en couche

Aussi, la structure par âge de la population burkinabè révèle une forte proportion de jeunes. Les personnes de moins de 20 ans représentent 57 % de la population, indique l’Enquête générale de la population et de l’habitation de 2006. La jeunesse, par essence, pose des équations émergentes à résoudre par des politiques et programmes adaptés. Pour le DPP, Kassoum Bikienga, il importe de trouver la stratégie adéquate pour inciter les jeunes et les adolescents à fréquenter les services de santé, de rendre opérationnelle l’insertion des thèmes émergents en particulier l’éducation sexuelle dans les programmes scolaires, d’étendre les programmes d’éducation sexuelle aux jeunes non scolarisés qui constituent la majorité de cette tranche d’âge. Il a aussi affirmé la nécessité de développer des programmes de formation pertinents en lien avec les potentialités d’emploi et d’innover dans les stratégies de création d’emplois.
En matière de santé maternelle, droits et santé de la reproduction, les experts burkinabè ont souligné des avancées notables. Ils ont relevé que le Rapport de mortalité maternelle (RMM) a connu une baisse ; son niveau est passé de 484 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes en 2003 à 341 pour 100 000 naissances vivantes (EDS, 2010). Le taux de prévalence contraceptive moderne est passé de 9 % en 2003 à 15 % en 2010.
Selon toujours l’EDS 2010, dans l’ensemble du pays, 95% des femmes ont consulté un professionnel de santé durant la grossesse de leur naissance la plus récente. La couverture en soins prénatals est un peu plus élevée en milieu urbain (98%) qu’en milieu rural (94%). Examinée par région administrative, en dehors du Sahel (86 %), du Sud-Ouest (91%), de l’Est (92%), de la Boucle de Mouhoun (94%) et des Cascades (94%), les proportions sont toutes égales ou supérieures à 95%. La proportion des naissances dont l’accouchement a été assisté par un prestataire formé est de 67,1% pour l’ensemble du pays en 2010 (93,9% en milieu urbain contre 61,8% en milieu rural).
Pour eux, des acquis sont également perceptibles dans le domaine de l’autonomisation des femmes. A ce titre, ils ont rapporté les statistiques de l’accès de l’autre moitié du ciel à des postes de responsabilité et de décision : 4 femmes ministres sur 30 ; 17 femmes députées sur 111, 3 femmes gouverneurs sur 13, 2 femmes présidentes d’institution sur 11 ; 23 femmes maires sur 351 ; 6400 femmes conseillères municipales sur 17800 ; 3 femmes hauts-commissaires sur 45 ; 6 femmes ambassadeurs sur 28 ; 3 femmes consuls sur 13. Des chiffres qui rappellent que le chemin vers l’égalité et l’équité entre les sexes reste encore long.
Les initiatives pour combler les gaps relevés, à les entendre, doivent être soutenues par des politiques et programmes de développement durable, impliquant la maîtrise de la croissance démographique, la prise en compte des questions de migration, de promotion de l’urbanisation et du développement des villes secondaires, de développement des infrastructures (routes, barrages hydro-agricoles, universités, instituts de formation technique et professionnel…), de promotion du genre, etc.

Koumia Alassane KARAMA

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