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Burkina Faso : Fumoir à gaz amélioré, une innovation écologique de chercheurs burkinabè

Publié le mercredi 22 mars 2023  |  Libre Info
Fumoir
© Autre presse par DR
Fumoir à gaz amélioré
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La question de la protection de l’environnement est devenue un sujet incontournable. Au Burkina Faso, des chercheurs de l’Institut de Recherche en Sciences Appliquées et Technologies (IRSAT) ont mis en place un fumoir amélioré qui fonctionne avec du gaz. En plus de faciliter le travail du fumage, cette trouvaille contribue à la protection de l’environnement, notamment en limitant l’utilisation du bois et du charbon de bois.

Un panier rempli de poisson fumé sur une longue table, une balance, un réfrigérateur, une glacière et un grand fumoir dressé. Nous sommes au quartier Dapoya de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso à quelques jets de pierres du marché populaire Sankar Yaaré.

Habillées de blouses bleues et les cheveux enveloppés dans un foulard blanc, toutes les femmes membres de la Coopérative des transformatrices de poisson de Ouagadougou, sont en pleine activité de fumage de poisson local. Là, il n’y a ni feu ni fumée, comme c’est le cas dans plusieurs lieux de fumage dans la ville de Ouagadougou. C’est un fumoir amélioré qui est utilisé en ces lieux.

Cet outil innovant a été conçu par des chercheurs burkinabè de l’Institut de recherche en sciences appliquées et technologies (IRSAT). Le fumoir est fabriqué avec du métal et se présente sous la forme d’une armoire. Il est alimenté par du gaz butane avec très peu de bois, juste pour créer de la fumée.

Visiblement joueuse, Mme Christine Angèle Bougoumpiga affirme que ce dispositif était vraiment attendu. « Avec cela, nous ne sommes plus en contact avec le feu et la fumée qui nous causent souvent des problèmes de santé », indique Mme Bougoumpiga qui est la présidente de la coopérative des transformatrices de poisson de Ouagadougou.

À l’intérieur du fumoir, on voit, au-dessus du dispositif en place, un thermomètre permettant de contrôler la température pendant le fumage. Le fumoir a une capacité de 100 kilogrammes par vague de fumage de fumage de poisson. « Avec une bouteille de gaz de 12 kg si on peut fumer 200 à 300 kg de poissons, il n’y a rien de tel », ajoute Mme Bougoumpiga.

Avant d’obtenir cet outil moderne, les femmes fumaient leurs poissons avec du bois et du charbon à l’aide de matériel recyclé. Certaines femmes utilisaient même des combustibles dangereux tels que les sachets plastiques et les cartons.

Tout en me montrant les différentes étapes du fumage, Mme Bougoumpiga et ses collaborateurs expliquent que cet outil leur permet d’économiser du temps, de l’argent et permet surtout de préserver leur santé. Avec quelques bouts de bois, elles fumaient une dizaine de kilogrammes de poissons.

« En l’absence de ce dispositif, il fallait acheter du bois en quantité et à un prix élevé », explique Mme Maïmouna Ouédraogo, membre de la coopérative. Mme Ouédraogo se réjouit particulièrement du fait que ce fumoir contient un dispositif interne permettant le filtrage des différents liquides pendant le fumage.

En cette fin de matinée, ce sont 50 kg de poisson venu essentiellement des provinces environnantes qui sont en plein fumage. Une fois le fumage terminé, les clients les achètent sur place.

Un des concepteurs du fumoir explique son fonctionnement
Pr Serge Igo est l’un des concepteurs du fumoir à gaz amélioré. Expert en énergie, Pr Serge Igo est actuellement Directeur de Recherche en Physique des Matériaux et Energétique à l’Institut de Recherche en Sciences Appliquées et Technologies (IRSAT) du Centre National de la Recherche scientifique et Technologique (CNRST). Pour mon reportage, il a décidé de m’accompagner pour rencontrer les femmes bénéficiaires du projet.

Habillé en blouse, il m’explique que ce fumoir a été conçu dans le cadre d’un projet FONRID pour pallier les insuffisances constatées sur certains fumoirs à gaz existant sur le marché.

L’équipement qui a contribué à concevoir vise d’abord à améliorer l’activité de fumage du poisson, et cela passe par l’amélioration de la qualité des équipements de fumage. Comme le fumoir ne consomme que très peu de bois (juste pour la fumaison), cela va contribuer, selon lui, à la protection de l’environnement en limitant notamment la coupe abusive du bois.

« C’est un fumoir mobile qui comporte un certain nombre d’innovations. Vous voyez que les brûleurs ne sont pas dans la chambre de fumage, pour éviter que les gaz de combustion ne contaminent le poisson » précise-t-il.

Pr Igo, âgé de 46 ans, dit ne pas être à sa première invention. Il est auteur d’un brevet d’invention de l’OAPI et a réalisé et coordonné plusieurs grands projets de développement au Burkina Faso. Il fut entre autres Secrétaire Général du Ministère de l’Energie.
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