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L’heure de la mutualisation

Publié le lundi 20 mars 2023  |  Sidwaya
L’heure
© Autre presse par DR
L’heure de la mutualisation
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Les images sont saisissantes et se laissent interpréter aisément. Les ministres burkinabè et malien de la Défense, le colonel-major Kassoum Coulibaly et le colonel Sadio Camara, posant fièrement sur le perron de la présidence à Ouagadougou. Ces deux personnalités venaient de sortir de l’entretien accordé par le Président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré, à la délégation malienne. Autre lieu, autre image forte. Les chefs d’Etat-major généraux du Burkina, le colonel-major David Kabré et du Mali, le général de division, Oumar Diarra, tout confiants, après un entretien sur les questions sécuritaires à Ouagadougou. Ces deux images illustrent parfaitement l’union des Maliens et des Burkinabè face aux groupes armés terroristes. Rien de tel que la solidarité face à l’adversité, surtout quand on a affaire au même ennemi.

L’envoyé spécial du président de la Transition malienne, le colonel Sadio Camara et le chef d’Etat-major des armées maliennes l’ont dit et redit. Les Africains doivent prendre leur destin en main. Porteurs de cette vision d’une Afrique qui puise dans ses tréfonds et convaincus qu’elle a dans ses entrailles des remèdes à ses maux, les Présidents Assimi Goïta et Ibrahim Traoré travaillent à faire de ce rêve une réalité. Loin d’être gagné, ce combat se mène au quotidien. C’est pourquoi, Bamako et Ouagadougou, qui regardent dans la même direction, multiplient les rencontres en vue de lendemains meilleurs. Cette lutte commune et de longue haleine nécessite des échanges permanents et des rapprochements fraternels. L’espoir est permis, avec des patriotes décidés à jouer leur partition dans cette guerre de libération du joug de l’ancienne puissance coloniale. Laquelle a du mal à comprendre les nouveaux enjeux d’une Afrique qui a fini par se rendre à l’évidence et qui, sans le dire, expérimente la célèbre formule « Naan lara an sara » (Si nous nous couchons, nous sommes morts) du défunt Joseph Ki-Zerbo. « On ne développe pas, on se développe », disait d’ailleurs cet historien burkinabè, ardent défenseur du développement endogène et panafricaniste convaincu. Dans ce mouvement, les dirigeants maliens et burkinabè devront faire face à des citoyens pas toujours convaincus des actions entreprises face à l’Occident. Ils seront toujours sceptiques quant à la capacité de deux Etats en voie de développement à pouvoir résister aux assauts répétés de puissances déterminées à les garder dans leur pré-carré. Il y a aussi les indécis, ceux qui ont du mal à se décider. Ces citoyens prendront le train en marche comme le disait Thomas Sankara afin qu’ensemble, nous arrivions à quai. Désormais, ils doivent se réveiller et se mettre au rythme de la mutualisation, du partage des expériences en matière de lutte contre le terrorisme. En la matière, chaque pays viendra avec son savoir-faire en évitant les écueils des larges regroupements soupçonnés d’être dominés par des mains extérieures qui guident les actions vers leurs propres intérêts.

Main dans la main, nous pouvons libérer nos pays pour engager la vraie bataille, celle du développement. Les deux pays, le Mali et le Burkina, mènent sans tambour ni trompette, mais avec fermeté, le nouveau combat qui vise l’auto-prise en charge sur les questions existentielles. Parmi lesquelles, la défense du territoire en priorité. Conscients que bien de secteurs où les deux pays doivent avancer ensemble demeurent. Vaine sera cette noble bataille, si à l’intérieur les Burkinabè ne mutualisent pas leurs efforts pour être forts et soudés aux côtés de leurs frères maliens. Des Burkinabè qui pensent que le délai de grâce accordé au régime est révolu, se sont depuis laissé emporter par ce qui parait la critique facile, le débat qui n’apporte pas grand-chose dans la lutte contre l’hydre terroriste. Chacun voyant le soleil à sa porte et se prévalant d’avoir ce remède miraculeux qui va sortir le pays du bourbier à la seule condition qu’ils soient dans la cour des grands, là où les décisions sont prises. Le drame c’est qu’au lieu de le mettre à la disposition de la communauté nationale, ils préfèrent le laisser en bonne place et jubiler de ce qui parait être les échecs des forces de défense. Alors comment trouver ce fil d’Ariane qui amènera chacun à se sentir plus concerné et battre un peu la coulpe pour le mieux de la Nation en péril ?

Par Assetou BADOH badohassetou@yahoo.fr

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