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Contentieux préélectoraux à la CENI : Vraie fausse bataille de sigles
Publié le samedi 13 octobre 2012   |  Journal du Jeudi


Commission
© Autre presse
Commission électorale nationale indépendante (CENI)
La Commission électorale nationale indépendante (CENI),est chargée de l’organisation des élections au Burkina Faso .


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Dans quelques semaines, les Burkinabè se rendront aux urnes pour élire leurs députés et leurs conseillers municipaux. Mais avant, place aux premiers arbitrages sur les dossiers déposés par les différents partis, mais également sur les méthodes employées par les différents acteurs pour se départager. Entre la loi et le «consensus», qu’est-ce qui doit primer? A la Commission électorale nationale indépendante (CENI), fût-elle dirigée par un avocat, ex-bâtonnier de surcroît, c’est la seconde option qui semble avoir été choisie pour avancer dans le débat électoral. Une approche dictée par la conjoncture politique, fait-on savoir en public, mais qui ne plaît pas à tout le monde au sein de la classe politique où l’on menace tout simplement de recourir aux tribunaux pour faire respecter la légalité et dire le droit.
C’est le point de vue défendu par l’opposant Ablassé Ouédraogo de «Le Faso Autrement»; pour lui, la Ceni a délibérément violé le Code électoral, en mettant en place des mécanismes parallèles de gestion des candidatures. Un point de vue entièrement approuvé par l’universitaire Luc Marius Ibriga, qui n’hésite pas, lui aussi, à tirer à boulets rouges sur la Ceni.
Pour ce dernier qui a lui-même tenté un passage en force au nom des candidatures indépendantes (refusées), les dispositions légales en la matière sont suffisamment claires pour ne pas souffrir d’équivoque. Il ajoute qu’aucune autre forme d’entente entre les formations politiques et les autorités ne peut se faire au détriment de ce que le législateur a décidé.
Dans ce cas, dit-il, pourquoi la Ceni s’est-elle alors abritée derrière les dispositions de la loi pour refuser ne serait-ce que de réceptionner les dossiers des candidats “non alignés”? Ou encore comment expliquer le refus de relancer une nouvelle séance de rattrapage pour le recensement biométrique sur la base des mêmes textes de loi sans y voir une sorte de deux poids deux mesures?
Bref, la Ceni n’a pas la tâche aisée en ce moment. Surtout que son président s’est découvert des talents de facilitateur entre des listes dissidentes de partis politiques. Une initiative qui, à l’évidence, ne relève pas de ses compétences, si l’on s’en tient au partage des rôles en matière électorale.
Au sein de la société civile également, les points de vue sont globalement partagés au sujet des sorties et des prises de position de Me Kéré. A certains endroits, l’on estime qu’il devrait plutôt se concentrer sur des objectifs qui relèvent directement de son champ de compétence, afin de s’assurer que les élections à venir seront organisées dans les meilleures conditions d’équité et de transparence.
Dans un contexte général marqué par la faiblesse du débat public national, les partis ont préféré, dans leur ensemble, se mettre opportunément en retrait en attendant patiemment le moment de la campagne électorale. Ils peuvent bien se plaindre des déficits de légalité ou de légitimité constatés dans les opérations menées in situ, mais qu’ont-ils fait pour aider la Commission électorale à rester dans les limites autorisées?
Et comme pour bien faire les choses, tous les 74 partis politiques ayant présenté leurs dossiers pour les législatives du 2 décembre 2012, y compris ceux des frondeurs, viennent d’être officiellement admis à aller à la pêche aux voix, à une ou deux exceptions près...
C’est donc dire qu’au-delà des contradictions et des joutes oratoires, chacun des protagonistes joue parfois à se faire peur ou à se donner bonne conscience. Bien au contraire, tous espèrent secrètement tirer leur épingle du jeu. Et, pourquoi pas, être en tête à l’arrivée, le jour de la proclamation des résultats définitifs.
C’est sans doute la raison pour laquelle l’on retrouve parmi les 886 listes en compétition un échantillon assez représentatif de toutes les forces politiques en présence sur la carte électorale du Burkina.
Depuis la gauche la plus extrême jusqu’aux libéraux les plus convaincus en passant par le centre, elles sont toutes présentes, prêtes à prendre le départ pour une aventure qui pourrait leur offrir la consécration populaire. Ce qui montre bien l’intérêt qu’elles ont pour un scrutin qui aura été rarement ouvert à ce point.

A. Traoré

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