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Tout sur l’enseignant colonial au Burkina, selon Dr Maxime Compaoré
Publié le samedi 13 octobre 2012   |  L’Hebdomadaire




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Ouagadougou - Le Dr Maxime Compaoré a estimé que l’enseignement colon français de 1895 en 1945 en Haute Volta (actuel Burkina Faso) était sélectif et élitiste, visant également à assimiler les indigènes aux français de la métropole, jeudi à Ouagadougou.

Selon le Dr Maxime Compaoré, maître de recherche au Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST), « l’enseignement de la langue et la culture françaises devrait permettre aux peuples colonisés de s’affranchir de la barbarie, de l’ignorance et aussi d’accéder à la civilisation ».

Intervenant à une conférence consacrée à l’enseignement colonial en Haute Volta de 1895 à 1960, le chercheur a rappelé que les premières écoles ont été crées par les militaires pour enseigner les rudiments de la langue française aux indigènes.
Les militaires ont été rejoints plus tard par les missionnaires, les marchands et l’administration coloniale.

« Les parents et les chefs traditionnels participaient, sous la contrainte, au recrutement et fournissaient des vivres aux cantines scolaires », a-t-il poursuivi.
Les premières écoles, a fait savoir M. Compaoré, ont vu le jour en 1898 à Bobo et à Boromo, en 1899 à Ouagadougou.

Le décret de 1903 a organisé l’enseignement public en 3 niveaux : l’enseignement primaire élémentaire, l’enseignement primaire supérieur et le cours normal.

Toutefois, ce décret n’a pas pris en compte les initiatives des acteurs privés. Il a fallu attendre la réglementation du 14 février 1922 pour que cela soit fait, a ajouté le conférencier.

Pour le chercheur, suivant l’évolution du temps et en fonction de la localité, le colon a construit des écoles de villages, des cercles scolaires et des écoles régionales.

En 1919, la Haute Volta comptait, 4 écoles régionales à Ouagadougou, à Bobo Dioulasso, à Dédougou et Dori, a-t-il poursuivi.

Selon l’historien, à partir de 1945, les objectifs de l’enseignement colonial ont changé.

Il s’agissait maintenant d’instruire les jeunes indigènes afin qu’ils participent à la gestion et au développement de leur territoire. Aussi des missionnaires protestants se sont ajoutés aux acteurs de l’enseignement.

C’est ainsi que le colon a décidé d’organiser l’enseignement public en Afrique occidentale française (AOF) sur les mêmes bases que celui de la métropole, a indiqué le conférencier.

De son avis, la conférence de Brazzaville et la fin de la deuxième guerre mondiale justifient en partie ce changement de politique.

A en croire Dr Maxime Compaoré, l’enseignement a connu dès lors une évolution plus rapide.

Ainsi, en 1948, la Haute Volta comptait 63 écoles publiques et 22 écoles privées alors qu’en 1960, le territoire possédait 224 écoles publiques et 130 écoles privées.

Et le conférencier d’avancer quelques dates. Des cours normaux publics sont crées en 1945 à Koudougou, en 1948 à Ouahigouya, en 1955 à Ouagadougou, le cours normal catholique de Toussiana en 1944.

En 1947, les écoles primaires supérieures sont transformées en collèges modernes courts et longs.

Ainsi naquirent 3 établissements à Ouagadougou, à Bobo Dioulasso et Batié. Les collèges La Salle et Protestant virent le jour en 1953. Les collèges Lavigerie et Kologh Naaba furent crées respectivement en 1952 et 1955.

De l’avis du conférencier, l’enseignement colonial en Haute Volta durant la période 1919-1960 a eu des « hauts et des bas ».

Tantôt à cause du peu d’intérêt que les administrateurs locaux manifestaient à l’endroit de l’école, tantôt les rapports conflictuels qu’ont eus l’Etat et l’Eglise au sein de la métropole se sont déportés dans les colonies.

A ces facteurs, s’ajoute la suppression de la colonie entre 1932-1947.

Maxime Compaoré a estimé que cet aperçu historique peut aider les décideurs d’aujourd’hui dans leur « politique d’éducation pour tous ».

A la fin de l’exposé, les participants composé de personnes ressources et d’élèves ont apporté diverses contributions et posé des questions de précision et de compréhension.

Dans le cadre de ses activités, le Centre national des archives organise régulièrement des conférences afin de sensibiliser le public sur l’importance des archives.

La dernière conférence animée par le Pr Magloire Somé en mai dernier, a porté sur l’avènement du christianisme en Haute Volta.

Selon l’Association internationale de développement (IDA), le Burkina Faso comptait en 2007 plus de 550 mille élèves inscrits au primaire.

TAA/AMK

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