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Basic Soul : « Je mentirai en disant que j’ai été le premier à avoir fait du rap au Burkina »
Publié le jeudi 26 septembre 2013   |  Burkina24




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Des artistes ont fait danser pendant un certain temps les mélomanes burkinabé. Certains de ces artistes ont disparu de la scène musicale. Que sont-ils devenus ? C’est pour répondre à cette question, que Burkina 24, après Acrimogène Choc, a rencontré l’un d’entre eux, Basic Soul.

Burkina24 (B24) : On ne vous voit plus beaucoup sur la scène musicale. Est-ce que vous avez raccroché avec le rap et le hip-hop ?

Basic Soul (BS) : Dire qu’on ne me voit plus sur la scène musicale est une impression. J’ai produit en tout 6 albums, 1997, 2000, 2003, 2005, 2007 et 2012. J’ai produit un dernier album après une pause de 5 ans.

L’album s’appelait « Burkina 2.o« . Malheureusement, comme pour mes albums précédents, il n’a pas bénéficié d’une bonne promotion. Je ne vis plus de la musique et les ressources que j’arrive à engranger, me permettent de faire de la musique à mon propre compte et à soutenir des jeunes.

B24 : En dehors de la musique, quelles sont vos activités principales ?

BS : Je touche à tout pratiquement. Comme activité principale, je suis chargé de communication dans une institution associative qui s’occupe des questions de santé, des questions d’appui et d’aide aux personnes vulnérables et en même temps, je suis vidéaste. C’est-à-dire que je suis producteur de document vidéo que ça soit un documentaire, un reportage et surtout des clips vidéo.

Ce sont ces deux activités qui m’éloignent un peu de la sphère musicale, mais comme je l’ai dit, je suis toujours dans la musique en conseillant, en assistant des artistes en les aidants à produire des œuvres.

B24 : Quel beau souvenir gardez-vous de vos débuts ?

BS : Mon plus beau souvenir c’est le début. On a passé des années dans l’underland, c’est-à-dire dans l’ombre. On n’était pas connu par le public. On était un certain groupe de jeunes dans les années 1995 et 1996. Chaque dimanche, on avait une messe dite ‘’une messe de rap’’ sur une radio qui à l’époque s’appelait, ‘’Abga’’.

C’était une émission produite et réalisée par Mister P. Les dimanches, on venait rapper en direct. Et ça nous faisait vraiment plaisir d’avoir un espace pour montrer au public ce qu’on vaut et pour apporter cette image d’une musique différente qui n’était pas connue. Le rap est une musique dans laquelle on pouvait s’exprimer.

On pouvait dire des choses dans lesquelles on pouvait s’engager. Le moment qui m’a le plus touché, c’est quand j’ai eu la chance de réaliser mon premier album et mon tout premier spectacle. Les frères de l’underland étaient là et on a fait une photo. En regardant cette photo en 2013, on se rend compte que beaucoup d’entre nous a évolué chacun de son côté.

B24 : Est-ce exact que vous êtes le précurseur du rap ou du hip-hop au Burkina Faso ? Qui à votre connaissance était dans ce genre avant vous ?

BS : Je sais que j’ai été le premier à mettre sur le marché une œuvre musicale et discographique du style rap, hip-hop. Ça ne veut pas dire que j’ai été le premier à faire du rap.

J’ai peut-être eu la chance d’être le premier à produire une œuvre qui a été commercialisée, mise sur le marché, qui a eu un succès, et qui a ainsi lancé les bases du mouvement hip-hop. Je mentirai en disant que j’ai été le premier à avoir fait du rap au Burkina. Je n’ai pas la réponse à cette question.

Au début, on était un certain groupe, où certains ont émergé par la suite. Je parle de Smarty, OBSY aussi qui était dans cette même sphère underland. Le déclic à mon niveau pour faire du rap de manière professionnelle est venu de Mc Solar. J’ai toujours admiré sa manière soignée d’écrire ses textes.

Je pense qu’en matière d’artiste et de rap, l’essentiel doit résider dans l’écriture, dans le texte et dans le message qu’on essaie de passer au public. En 1996, j’ai personnellement rencontré Mc Solar, lors de son passage à Ouaga, dans le cadre d’une tournée africaine. Il faut le dire, je n’ai pas copié Mc Solar, j’ai juste fait une adaptation en fonction des réalités du Burkina.

B24 : Le hip-hop n’est-il pas en train de disparaitre à votre avis ?

BS : L’art, les tendances artistiques et culturelles peuvent connaitre des sommets puis revenir à un niveau plus modeste ou même parfois disparaître. Dans l’histoire de l’art, il y a des expressions culturelles de ce genre qui ont disparu et font l’objet de recherche pour les faire connaitre à nous les contemporains.

Dans la musique, c’est pareil. Souvenons-nous du reggae, il y a trente ans Bob Marley, Peter Tosch et autres, c’était réellement une musique du temps, engagé, volontaire et qui apportait un message. Il a servi à développer la conscience de millions et de millions d’Africains. Aujourd’hui, on voit qu’elle n’est plus tellement présente. C’est la même chose pour le rap.

Ce n’est pas une musique locale et elle n’est pas ancrée dans nos mœurs. Le rap existe toujours, mais elle a perdu un peu de son audience. Dans la plus part de mes albums, j’ai toujours eu un titre engagé.

B24 : Vous êtes très actif depuis un certain temps sur Facebook. Est-ce une forme d’engagement ?

BS : J’ai toujours été engagé et vu que je ne suis pas quelqu’un d’extraverti ou qui aboie dans ses chansons pour dénoncer, j’utilise la manière subtile.

C’est la meilleure façon de toucher la conscience des gens. Je n’ai jamais dérogé à cet engagement.

Sandrine Ashley GOUBA

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