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Le Quotidien N° 874 du 23/9/2013

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Attaque terroriste au Kenya: Ça n’arrive pas qu’aux autres !
Publié le mardi 24 septembre 2013   |  Le Quotidien




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L’attaque terroriste meurtrière contre un centre commercial de Nairobi met à nu les carences sécuritaires du Kenya. C’est la principale conclusion que l’on peut tirer du drame vécu par le pays suite à l’attaque d’un commando de Shebabs au cœur de la capitale. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir été prévenu. A plusieurs reprises, les Shebabs ont menacé le pays de représailles pour son intervention en Somalie. En outre, l’ hyper marché objet de l’attentat était identifié par les spécialistes comme une cible terroriste potentielle. Enfin, le Kenya a été par le passé la cible d’attaques terroristes qui ont fait d’énormes pertes en vies humaines. Autant d’éléments qui auraient dû donc permettre au gouvernement Kényan, à défaut de prévenir cette attaque commando suivie d’une prise d’otages, au moins de la traiter rapidement. Mais rien n’y a été fait. Les Shebabs ont frappé. Comble du malheur, non contentes d’avoir été incapables de déjouer l’attentat en étouffant le projet dans l’œuf, les autorités kényanes se montrent tout aussi incompétentes dans sa gestion. Pendant trois jours, une dizaine de terroristes, reclus dans le centre commercial, ont tenu tête à l’armée nationale. Celle-ci a dû d’ailleurs faire recours à une expertise extérieure, notamment israélienne, pour espérer venir à bout des terroristes. A l’évidence, malgré la convergence de divers facteurs faisant de lui une cible potentielle des shebabs, le Kenya n’était pas préparé à une agression terroriste. Et cela ne fait que l’affaire des shebabs qui se sont offerts ainsi plusieurs jours de publicité sur le dos des cadavres et des blessés de leur attaque. Opération réussie donc- c’est malheureux de le dire- à tous points de vue, victoire même momentanément du terrorisme, face au monde libre et démocratique.

Parce que ça n’arrive pas qu’aux autres, les pays africains, notamment ceux du Sahel, doivent tirer les leçons du drame kényan. Pour diverses raisons, les forces de défense et de sécurité ne sont pas opérationnelles. Soit parce que les dirigeants les ont réduites en de simples machines à réprimer les populations, soit parce qu’elles sont dépouillées de tous les moyens au profit exclusif de la garde rapprochée du président. Dans de nombreux pays, l’armée se réduit à la garde présidentielle, en raison des vieux réflexes de coups d’Etat. Le reste de la troupe est constitué de va -nu –pieds tirant perpétuellement le diable par la queue. Et lorsque de surcroît l’armée est utilisée pour mater le peuple et non pour le sécuriser et le protéger, crise de confiance ne peut que s’accentuer. Or sans la collaboration des populations, aucune lutte ne peut aboutir en matière de sécurité. En tous les cas, on n’a pas affaire à des armées formées pour protéger les citoyens et défendre l’intégrité du territoire. Cela se voit tous les jours sur le continent, quand un péril se présente. L’armée malienne a battu en retraite devant l’avancée des islamistes, tandis que le régime de Bozizé en Centrafrique s’est effondré face aux rebelles de la Séléka. Dans ces deux pays, des forces étrangères ont été appelées à la rescousse pour conjurer le mauvais sort. Et quand le danger prend la forme insidieuse, insaisissable et asymétrique du terrorisme, alors c’est la catastrophe.

C’est connu, les terroristes ont la revanche tenace. Il est de ce fait impératif pour les pays du Sahel, en attendant de trouver la solution aux causes profondes du terrorisme, d’œuvrer, à l’échelle nationale et sous- régionale, pour enrayer tout risque d’attaque terroriste, étant entendu que l’intervention au Nord Mali est restée en travers de la gorge des djihadistes. Ils ont déjà fait parler la terreur au Niger et il faut empêcher qu’ils agissent à nouveau dans un quelconque pays du Sahel. Le Kenya est frappé pour son engagement en somalie, les pays ayant intervenu au Mali savent désormais à quoi s’en tenir. La mission, c’est de continuer à traquer le terrorisme jusque dans ses derniers retranchements, mais aussi à protéger ses arrières. Mais le fléau terroriste ne peut, à terme, être vaincu que dans une synergie d’actions à l’échelle continentale. Le drame kényan montre à souhait qu’aucun pays n’est à l’abri de ses effets néfastes .

La Rédaction

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