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Le Quotidien N° 873 du 21/9/2013

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Journée internationale de la paix - L’Afrique, dernière de la classe
Publié le samedi 21 septembre 2013   |  Le Quotidien




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La communauté internationale commémore ce 21 septembre une journée très importante, mais hélas encore peu connue : la Journée internationale de la paix. Plus que toute autre, c’est une date dont tous les pays et les peuples du monde devraient s’approprier, tant la paix est indispensable à tout projet de développement. En signe d’adhésion à cet idéal cher aux Nations-Unies, les armes devraient au moins arrêter de crépiter, le temps de cette journée. Mais, qui écoute les Nations-Unies ? Voilà la grande problématique à laquelle il faut apporter une réponse : les pays membres de l’ONU violent allègrement les textes qu’ils ont eux-mêmes adoptés. Car dans sa Charte, l’Organisation des Nations-Unies insiste sur la nécessité de maintenir la paix dans le monde. Mais, les dirigeants de ce monde n’en ont cure. Résultat : les crises se succèdent sans fin. Mais de tous les continents, l’Afrique demeure encore celui où la paix demeure une chimère. Bien des foyers de tension persistent, en général à l’intérieur des Etats, à la suite notamment de rébellions. Il y a toutefois un dénominateur commun à la plupart des convulsions que connait le continent noir, c’est la lutte pour le pouvoir. En l’absence de systèmes démocratiques bien ancrés donnant la possibilité à des alternances par les urnes, bien des gens se croient dans l’obligation d’user d’autres moyens. Ce fut le cas récemment dans les pays d’Afrique du Nord. L’Afrique subsaharienne demeure aussi une région fortement perturbée. En dehors de quelques pays, avec à leur tête l’Afrique du Sud, la démocratie demeure une aspiration pressante pour les populations. Et comme beaucoup de dirigeants sont réfractaires à toute idée d’élections libres et crédibles, la situation sociopolitique demeure aléatoire. Ces pays vivent donc une paix précaire qui peut rapidement basculer dans des violences meurtrières.
En Afrique de l’Ouest, tout le monde parle de paix, mais il y a peu d’hommes de paix. Chacun voit cette notion sous le prisme de ses intérêts. Pour les pouvoirs en place, la paix signifie une absence totale de manifestations des forces politiques et sociales. En quelque sorte, une société aseptisée, lisse, sans contestations. Pour les opposants par contre, la paix ne peut se concevoir que dans un système démocratique où tous les droits des citoyens, de la société civile et de l’opposition sont respectés. Il y a donc des divergences entre acteurs politiques, par qui généralement surviennent d’ailleurs les troubles à la paix.Au Burkina, le mot « paix » a une résonance particulière cette année. Un débat agite en effet, depuis quelques mois, le pays et peut être source de graves dissensions. Il porte sur l’utilité ou non d’un Sénat. Alors que le pouvoir le trouve nécessaire pour consolider la démocratie et partant la paix sociale, l’opposition voit en cette institution une source potentielle de dérives politiques. Comment peut-on construire et consolider la paix quand on ne s’entend pas sur certains prérequis ? Et voilà donc chaque camp se croyant investi de la vérité et décidé à faire triompher sa vision. Cette fracture béante entre pro et anti-Sénat peut déboucher sur une crise autrement plus grave. La paix sociale qu’on commémore ce 21 septembre est donc plus que jamais en pointillé au Burkina. Mais on feint de l’ignorer, jusqu’au jour où l’inévitable arrive. Les émeutes de 2011 semblent de ce fait très lointaines pour certains, pressés de tourner cette sombre page, et de montrer qu’au Burkina, tout va bien. C’est commettre une grave erreur que de vite enterrer les ressentiments qui ont conduits aux tristes évènements de 2011. Au contraire, tout adepte de la paix devrait se dire que rien n’est jamais acquis. La culture de la paix doit être en chaque Burkinabè. D’où, d’ailleurs, la justesse du thème de la Journée internationale de la paix 2013 : « L’éducation pour la paix.».

La Rédaction

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