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L’Observateur Paalga N° 8460 du 18/9/2013

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Fronde à la mairie de Kindi : La population exige une riposte des autorités
Publié le mercredi 18 septembre 2013   |  L’Observateur Paalga




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Le lundi 16 septembre 2013, des individus sont allés fermer la mairie de Kindi et en ont remis les clés au préfet de la localité. En réaction, une délégation des différents villages de Kindi, avec à sa tête des conseillers municipaux, s'est rendue au haut-commissariat du Boulkiemdé pour crier leur ras-le-bol y relatif et exiger une réaction des autorités. Conduite par le 2e adjoint au maire, Jean Bouaké Kaboré, la délégation a exigé que les fautifs soient sanctionnés et qu’on instaure un climat sécuritaire avant la réouverture de la mairie.

Il a fallu du doigté et un ton conciliant à Mohamed Dah, secrétaire général de la province du Boulkiemdé, pour calmer la colère des membres de la délégation, tant l’énervement était à son comble et la tension palpable au sein du groupe. Dans leurs interventions, ils se dirent excédés par ceux-là qui se sont permis cet acte qu’ils jugent condamnable à plus d’un titre. ‘’Ces personnes ont été instrumentalisées par le Chef et les conseillers de l’ADF/RDA’’, tint à préciser le 2e adjoint au maire. Retraçant le fil des événements du lundi, il a dit qu’on l’a joint au téléphone pour lui dire que des frondeurs ont encerclé la mairie, procédé à la fermeture des bureaux et sont allés en remettre les clés au préfet. ‘’Quand je suis allé à la préfecture, sur réclamation du préfet, j’ai remis les autres clés que je détenais, sur la base d’une décharge. En tout, 19 clés ont été remises au préfet’’, a confié Jean Bouaké Kaboré. Selon lui, le même jour dans la soirée, le préfet a voulu qu’il aille rouvrir la mairie, chose qu’il refusa tant que la sécurité n'y serait pas assurée. Il a expliqué que les provocations des frondeurs ne dataient pas d’aujourd’hui. Une délégation avait déjà rencontré le haut-commissaire le 02 septembre, et celui-ci avait promis de prendre des dispositions, mais rien n’avait été fait. ‘’C’est ce silence qui a encouragé les frondeurs à aller encore plus loin en fermant la mairie’’, a estimé Jean Bouaké Kaboré. Il a affirmé qu’ils se sont abstenus de réagir, mais que, si la loi était impuissante, ils prendraient leurs responsabilités. ‘’Quand nous avons rencontré les autorités provinciales, nous leur avons dit qu’il n’y a pas la paix à Kindi. On nous avait donné une semaine pour réagir. Cette inaction a motivé les partisans du chef. Nous n’avons pas voulu les affronter, sinon ils ne sont ni plus nombreux ni plus forts que nous’’, renchérit Soulaymane Koanda. Pour Yamba Sylvain Nassa, conseiller municipal, ‘’tant que les auteurs et leurs soutiens ne seront pas appréhendés, la crise va perdurer, et ils vont récidiver. Nous n’allons plus nous laisser faire, même si le sang va couler’’. François Ouédraogo, conseiller municipal également, trouve que si la mairie est rouverte sans une sécurité conséquente, il y aura affrontement entre les deux parties. Pour lui, les 16 conseillers partisans du maire ne peuvent pas continuer à subir les caprices et les attaques des 04 conseillers partisans du chef de Kindi. Leur groupe a préféré privilégier la légalité et la concertation, mais cela n’est pas de la faiblesse selon lui. ‘’Si ça continue, nous allons finir par y faire face’’, prévint-il. Tous relèvent que cette situation bloque le fonctionnement de la mairie et pénalise les usagers, à l’instar des élèves qui étaient venus le lundi pour légaliser ou établir des documents. La délégation exige que la mairie soit rouverte en présence du maire.

La fermeture de la mairie est une atteinte à la loi

A la fin des différentes interventions, le SG de la province, Mohamed Dah, a prôné le calme et la sérénité. Il a dit que le fait de fermer la mairie était une atteinte à la loi et à la légalité. Il a indiqué que c’est un forfait auquel les auteurs vont devoir répondre. ‘’La mairie est une institution et n’est pas la propriété d’une seule personne. Nous allons leur prouver qu’ils n’ont aucune force pour fermer une mairie. Dès ce soir (hier 16 septembre, NDLR), nous avons reçu des instructions pour rouvrir la mairie. On va le faire et on attend celui-là qui va s’arroger le droit de revenir la fermer. Ceux qui ont posé cet acte ont commis un forfait et on va leur appliquer la loi’’, a déclaré Mohamed Dah. Il a assuré aux conseillers et au personnel qu’ils allaient réintégrer leurs bureaux et qu’ils n’ont pas à avoir peur. ‘’S’ils vous touchent, ils toucheront à l’Etat. Ne répondez pas à la provocation et abstenez-vous de vous rendre justice. Nous prenons les choses en main’’, a promis le SG de la province du Boulkiemdé, qui a reçu la délégation au nom du haut-commissaire en déplacement.

Au moment où nous tracions ces lignes, nous ne savions pas encore si la réouverture avait été possible, mais nous y reviendrons. Souhaitons seulement qu’au-delà de cette remise en service de la mairie de Kindi, des mesures fortes soient prises pour éteindre le feu qui consume la quiétude dans cette commune que son maire, Thomas Baguemzanré, voulait pourtant émergente. Les actes posés sont loin d’aller dans ce sens. Cela, du fait d’une rivalité qui oppose l’édile au chef de Kindi depuis des années. Tout dernièrement, des manifestants (instrumentalisés par le chef selon certains), avaient marché sur la mairie et pratiqué une danse funeste afin d’exiger que le fils du maire restitue un terrain qu’il avait pourtant acquis pour mener des expérimentations agricoles de restauration de terres arides. Pour calmer les choses et nonobstant ces documents lui en conférant la propriété, le fils avait accepté de remettre le terrain en question. Apparemment, cela n’a pas suffi au chef et à ses ouailles qui disent ne plus vouloir du maire, car il ne serait pas de Kindi-centre et qu’un ‘’villageois’’, selon leurs termes, ne peut les diriger (le maire est de Nassoulou, NDLR).

Cyrille Zoma

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