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Transformation de la peau de bœufs : une activité lucrative à encadrer

Publié le jeudi 23 septembre 2021  |  Sidwaya
Transformation
© Sidwaya
Transformation de la peau de bœufs
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Dans les villes de Bobo-Dioulasso et de Banfora, certains hommes et femmes s’illustrent dans la transformation et la commercialisation de la peau de bœuf. Cette activité exercée non sans difficultés, est devenue la principale source de revenus pour ces acteurs. Immersion dans l’univers du business de la peau de bœuf qui nourrit des centaines de familles dans la cité du Paysan noir et la ville de Sya.

Dimanche 29 août 2021. Il est presque 12 heures. Un groupe de personnes, majoritairement des femmes, assis sous un hangar entre de grands feux de bois à l’entrée d’une cour d’habitation au secteur 3 de Banfora, larmoyant par moment sous l’effet de la grande fumée, s’attellent à griller la peau de bœuf. « Cela fait une quarantaine d’années que ces femmes et hommes s’adonnent à cette activité de transformation de peaux de bœufs », lâche Ibrahim Traoré, notre guide, le regard tourné vers ceux-là qui ont fait de ce travail, leur gagne-pain depuis des lustres.

A quelques encablures du premier site, Yaya Traoré, petit-fils de celle-là qui a été la pionnière dans l’exportation de la peau de bœuf du Burkina Faso vers la Côte d’Ivoire, selon les confidences de notre guide, se donne à la même activité avec l’aide d’une dame qu’il a embauchée. Sur le troisième site, aussi important que le premier, mais un peu excentré du quartier, Ibrahim Traoré laisse entendre que des déplacées internes de la cité du Paysan noir y venaient épauler les tenanciers des lieux moyennant un salaire journalier. « Mais elles n’ont pas pu tenir pendant longtemps parce que le travail était dur pour elles », confie un jeune d’une vingtaine d’années ayant requis l’anonymat et se refusant à tout autre commentaire en l’absence du maître des lieux. Au secteur 8 de Banfora, quartier Dianabamba, Djata Ouattara, veuve, s’investit depuis une dizaine d’années dans l’activité pour subvenir aux besoins de sa famille. « Nous mouillons la peau sèche pendant au moins une nuit. Ensuite, nous la passons à feu doux après l’avoir découpée en petits morceaux. L’étape suivante consiste à passer ces petits morceaux sur des braises en prenant le soin de bien les étaler à l’aide des morceaux de bois », détaille Mariam Tou. Elle poursuit que les poils sont par la suite grattés et les morceaux lavés et conditionnés dans des sacs de 100 kilogrammes avant d’être exportés en Côte d’Ivoire.

L’intégration de la peau par contrainte

La sexagénaire Yolé Sory, l’une des pionnières de la transformation de la peau de bœuf à Banfora dit avoir hérité cette activité de sa belle-mère dans les années 1980. « Au début, c’était uniquement les pattes et les têtes que nous travaillions pour la consommation en famille avant de passer à la commercialisation avec les passagers de la gare ferroviaire », conte-t-elle les débuts de cette activité qui a pris de l’ampleur au fil des années. La sexagénaire poursuit que leur fournisseur a refusé, à un moment donné, de leur livrer les pattes et les têtes des bêtes sans la peau ; ce qui les a contraints à joindre la peau aux pattes et aux têtes. Des pattes et des têtes, Yolé Sory et sa belle-mère ont donc joint, par la force des choses, l’activité de la peau. Les promotrices de la transformation de la peau dans la cité du Paysan noir ne savaient pas quoi en faire jusqu’à ce qu’une sœur de sa belle-mère, qui faisait le commerce de fruits et légumes entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, leur propose d’essayer ce trafic, selon dame Sory. « Au début, on prenait la peau parce que le fournisseur l’exigeait, mais on la jetait après.

Un jour, la sœur de ma belle-mère, ayant constaté que l’on jetait la peau, nous a proposé de la tanner et lui remettre pour l’exportation en Côte d’Ivoire. Ce que nous avons accepté. La première livraison d’un sac a été en putréfaction parce qu’il n’y avait pas de preneur.

Mais sous l’insistance et la persévérance de la sœur, nous n’avons pas baissé les bras jusqu’à ce qu’on ait des clients », explique la sexagénaire, soulignant que les débuts n’ont pas du tout été faciles. C’est en 2005 que Larissa Ouédraogo, au secteur 33 de Bobo-Dioulasso, a débuté l’activité de transformation de la peau de bœuf. D’une peau par jour, qu’elle avait du mal à écouler, dame Ouédraogo et sa centaine d’employés en grillent désormais des centaines quotidiennement, dans un espace vide en face de son domicile.
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