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Le Quotidien N° 867 du 14/9/2013

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Rapport 2012 du ren-lac sur la corruption - L’image ternie des ministres
Publié le samedi 14 septembre 2013   |  Le Quotidien


Corruption
© Autre presse par DR
Corruption au Burkina : le REN-LAC publie son rapport 2012
Jeudi 12 septembre 2013. Ouagadougou. Le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a officiellement lancé son rapport 2012 sur l`état de la corruption au Burkina Faso


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C’est un véritable pavé dans la mare de la corruption au Burkina. Le rapport 2012 du Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a épinglé les membres du gouvernement comme étant les plus corrompus dans la hiérarchie administrative. L’organisation en est arrivée à cette conclusion sur la base d’une enquête par sondage. Il s’agit donc d’une perception que des Burkinabè interrogés ont sur les membres du gouvernement et non des faits avérés et vérifiés. Nuance. N’empêche, les conséquences en termes d’image et de crédibilité de nos ministres sont désastreuses. Que les membres de l’Exécutif soient perçus par les citoyens comme les plus corrompus, cela est très grave. En qui faut-il avoir confiance si même le sommet de l’Etat est suspecté (à tort ou à raison) de barboter dans les eaux glauques de la concussion? C’est toute la politique de lutte contre la corruption qui s’en trouve affectée car, personne ne croira plus aux discours officiels tendant à fustiger le phénomène et à montrer qu’on le combat. Cette perception de l’opinion montre donc que la corruption, finalement, est un serpent de mer difficile à éradiquer, tant ses ramifications sont nombreuses et multiformes. Ce rapport doit donc sonner comme une alerte pour les pouvoirs publics. Il est urgent d’éclairer les Burkinabè sur ce qu’il en est réellement : les ministres touchent-ils au fruit défendu (pots- de- vin) ou sont-ils blancs comme neige ? Un ministre de la République doit être irréprochable. Et si des soupçons de malversations pèsent sur lui, son sort est tout tracé : démissionner pour se défendre. La démocratie l’exige et c’est ce qui se passe les grands pays que nous aimons prendre en exemple. Mais si tous les ministres n’ont rien à se reprocher, ce rapport du REN-LAC sonne comme une mauvaise perception de leur gestion des affaires de l’Etat. En tout état de cause, quelque chose a lieu d’être fait pour rassurer les Burkinabè sur la probité de leurs dirigeants.
Car pour le moment, le trésor d’efforts fournis par le gouvernement pour prouver sa bonne foi dans la lutte contre la corruption ne convainc pas grand-monde. La toile institutionnelle mise en place pour traquer les fonctionnaires vénaux semble inefficace. Seuls quelques « malchanceux », qui ont eu le malheur de voir leurs pratiques mises à nu par la presse, sont inquiétés. Le reste du gros lot continue à s’adonner à la course à l’enrichissement illicite, faisant de la corruption un sport national. Le racket au sein des ministères, où chacun veut sa part du gâteau, est même plus grave que sur le bord de la route avec les agents des forces de l’ordre. Tous voleurs ! Tel pourrait être le nouveau créneau de l’Administration publique. Mais, c’est bien sûr une image caricaturale, car il y a encore des fonctionnaires dotés du sens du devoir. Ce sont les brebis galeuses qui salissent la réputation de tout le monde. On les voit mener un train de vie sans commune mesure avec leurs revenus, mais personne pour s’interroger sur l’origine de cet enrichissement sans traçabilité. C’est la règle mafieuse de l’omerta. Le dépit du REN-LAC -comme de bon nombre de Burkinabè- face à cette situation d’impuissance est de ce fait justifié, quand il écrit dans son dernier rapport : « Les gouvernants déclarent à profusion leur engagement à lutter contre la corruption. Cependant, les actes concrets sont toujours attendus ». Le danger est grand pour le pays de sombrer dans un système généralisé de corruption, si effectivement rien n’est fait. Car, les fonctionnaires encore vertueux pourraient au mieux se décourager et au pire se mettre eux aussi dans la danse. Il est donc impératif que chaque agent de l’Etat, à commencer par les plus hauts responsables, essaye d’améliorer sa conduite dans l’exercice de ses fonctions. Mais, si le système lui-même est gangrené, comme le laisse voir le rapport du REN-LAC, qui viendra nettoyer les écuries d’Augias ?.

La Rédaction

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