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L’Observateur Paalga N° 8456 du 12/9/2013

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Nouvelles mesures sociales : A quelque chose, Sénat est bon
Publié le vendredi 13 septembre 2013   |  L’Observateur Paalga


Le
© Présidence par DR
Le président du Faso, Blaise Compaoré, au cours de son allocution à la cérémonie d`ouverture de la rencontre du Conseil africain et malgache pour l`enseignement supérieur (CAMES)


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Au terme de sa séance ordinaire du mercredi 11 septembre 2013, le Conseil des ministres a adopté un ensemble de mesures sociales visant à améliorer les conditions de vie des populations ; une décision annoncée lors du précédent rendez-vous hebdomadaire du gouvernement mais qui surprend néanmoins par l’étendue des couches sociales qui en sont les bénéficiaires.

En réponse à la forte demande sociale, le gouvernement a consenti, entre autres, à relever les indemnités de logement et de suggestion des agents de l’Etat et des EPA ; à revaloriser les salaires dans le public comme dans le privé par le truchement d’un abaissement de l’IUTS ; à recruter 83 720 jeunes (hommes et femmes) pour des travaux à haute intensité de main-d’œuvre ; à construire des infrastructures universitaires tout en relevant les prêts accordés aux étudiants ; à prendre en charge la santé de plusieurs milliers de personnes âgées et handicapées ; à apporter un soutien alimentaire à 500 000 autres personnes sur toute l’étendue du territoire ; et à mettre en place 140 boutiques témoins pour mieux contrôler les prix du riz et du maïs (cf. compte-rendu du Conseil des ministres dans notre édition du jeudi 12 septembre 2013).

Coût prévisionnel de l’opération : plus de 64,5 milliards de francs CFA. Rapporté au budget de fonctionnement du Sénat dans sa version originelle, cela équivaut au budget de deux mandatures. Raison de plus pour passer l’institution par pertes et profits ?

Alors, s’il y a un point du Rapport d’étape circonstancié sur l’opérationnalisation du Sénat dont la mise en œuvre fera l’unanimité au sein de l’opinion publique, c’est bien celui dont ce récent train de mesures est la concrétisation.

En effet, on se rappelle que les membres du comité de suivi du CCRP, réunis sur initiative du chef de l’Etat pour un bilan d’étape dans la mise sur pied de la Chambre basse, ont exhorté leur mandant à «prendre des mesures sociales fortes au profit de l’ensemble de la population, notamment dans le cadre de la lutte contre la vie chère».

Mais cela n’enlève en rien la pertinence desdites mesures.

Ne jetons donc pas l’eau du bain avec le bébé. Saluons plutôt le flair des CCRPistes, qui ont eu la lucidité d’intégrer des préoccupations sociales dans des questions éminemment politiques. Car la crise de 2011, dont le CCRP est l’un des aboutissements, était tout aussi politique que sociale. La preuve : au son du cor de l’opposition contre la mise en œuvre du Sénat répondait le cri de détresse des activistes de la société civile contre cette vie chère qui maintient 43,9% de Burkinabé en dessous du seuil de pauvreté et ronge, tel un cancer, le pouvoir d’achat des travailleurs.

Mais c’est à l’épreuve du terrain que l’on jaugera l’impact réel de toute cette batterie de mesures, notamment celle portant sur le rehaussement des revenus des agents de l’Etat et du privé.

En attendant, tous les économistes sont unanimes, et les travailleurs sont bien payés pour le savoir, les relèvements salariaux n’ont jamais constitué une réponse pertinente à l’effondrement du pouvoir d’achat, la moindre augmentation des rémunérations étant le plus souvent suivie d’une valse vertigineuse des étiquettes. Alors, n’aurait-il pas été plus judicieux de jouer sur les prix en cassant les valeurs des produits de première nécessité comme les vivres, l’essence, le gaz, l’huile et autres denrées alimentaires ? On dira que, dans une économie de marché comme la nôtre, la puissance publique ne doit pas imposer une quelconque baisse des prix. C’est vrai, mais elle peut la favoriser en revoyant, par exemple, le régime fiscal applicable à certaines marchandises. On n’en est pas encore là, mais le gouvernement, conscient des effets inflationnistes de toute hausse des salaires, a décidé de veiller au grain ; d’où le projet de création de 140 boutiques témoins dans la perspective de contrôler les prix du riz et du maïs.

Dans le contexte particulier qui est aujourd’hui le nôtre, il n’est pas superflu de voir en ce New deal de Kosyam un argument social pour apaiser le front politique, chauffé par la guerre du Sénat. Sans doute que cette libéralité répandra sa part d’onguent pour calmer ces spasmes sociopolitiques qui menacent la cohésion nationale. Mais seulement sa part d’onguent ; d’où la nécessité de poursuivre les efforts politiques en vue d’une solution consensuelle sur la Haute Chambre. C’est sans doute dans cette perspective que le chef de l’Etat, Blaise Compaoré, rencontre aujourd’hui et demain les représentants des trois principales composantes religieuses du pays. Une initiative qui doit en appeler d’autres. Comme l’exigence d’élargir la base des concertations à d’autres groupes d’acteurs de la vie nationale. En l’occurrence à l’opposition politique résolument dressée contre toute idée de Sénat.

Alain Saint Robespierre

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