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"La COVID-19 a mis fin à la mondialisation telle que nous la connaissons", selon une économiste de l’OCDE

Publié le jeudi 26 aout 2021  |  Xinhua
Diagnostic
© Autre presse par DR
Diagnostic du COVID-19/ Trois laboratoires fonctionnels à Ouagadougou
Ouagadougou. 21 Avril 2020, Le Centre hospitalier Yalgado Ouédraogo, le Laboratoire national de santé publique et le Centre de recherche biomoléculaire Pietro Annigoni (CERBA), sont les trois structures qui font les diagnostics du COVID-19 de façon alternée dans la semaine à Ouaga.
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"La COVID-19 a mis fin à la mondialisation telle que nous la connaissons", a déclaré l'économiste en chef de l'OCDE, Laurence Boone, dans une interview accordée au quotidien économique français Les Echos publiée mercredi.

"Les entreprises sont en train d'apporter de grands changements à leurs processus de production. Elles se réorganisent, diversifient leurs sous-traitants et relocalisent certaines productions pour éviter les goulets d'étranglement qui les paralysent aujourd'hui", a-t-elle souligné.

L'un des principaux enjeux à terme est la transition énergétique qui va provoquer "un nouvel épisode de réallocation des personnes et des ressources financières. On l'observe déjà dans plusieurs pays, dont l'Allemagne. La fermeture des mines de charbon y oblige des dizaines de milliers de personnes à changer d'emploi. Plus de 40 milliards d'euros sont engagés pour mener à bien cette transition d'ici à 2038", a indiqué Mme Boone.

Interrogée au sujet de la situation économique française, l'économiste identifie trois grandes faiblesses structurelles. Tout d'abord, "un accès très inégalitaire au marché du travail et à la progression sociale (...) la crise a accentué l'écart entre enfants de familles aisées et non aisées" tandis que le système actuel français "concentre les moyens sur les salariés diplômés, qui disposent déjà d'une bonne situation de l'emploi. La France aurait intérêt à renforcer les formations non-académiques et les passerelles entre formations", estime Mme Boone.

La deuxième faiblesse structurelle de la France, selon elle, est l'accès au marché du travail pour les jeunes et les plus de 55 ans. "Ils sont bien moins intégrés dans l'emploi que chez les autres pays de l'OCDE. Les Français quittent le monde du travail cinq ans plus tôt que la moyenne de l'OCDE pour passer en moyenne 25 ans à la retraite. Ce n'est pas tenable", a-t-elle expliqué.

Enfin, La France a également "beaucoup de mal à évaluer l'efficacité de ses dépenses publiques". "Les pays qui avaient une bonne gestion des finances publiques reviendront au niveau de dette modéré d'avant la crise. Ceux qui dérivent depuis des décennies n'arriveront pas à inverser la donne sans changement profond", a prévenu Mme Boone, précisant que "le problème n'est pas la dette COVID en soi, mais plutôt la gestion des finances publiques en général."

Interrogée au sujet des réformes exigées par la Commission européenne en échange des fonds de relance alloués aux pays membres pour surmonter la crise, l'économiste de l'OCDE s'est montrée plutôt optimiste. "Ce principe de 'dette contre réforme' était nécessaire pour obtenir un compromis et convaincre les pays du nord d'accepter le principe d'une dette commune. Les pays semblent pleinement jouer le jeu. L'Italie, par exemple, a annoncé trois réformes qui correspondent exactement à ce que l'OCDE recommandait : une réforme de la justice, du système fiscal et une digitalisation des services publics."

"L'OCDE travaille à l'instauration d'un impôt minimal mondial. Certains pays estiment qu'il n'y a aucune raison légitime de les priver de leur compétitivité fiscale (...) La concurrence entre Etats doit porter plus sur la qualité des infrastructures, de l'environnement réglementaire ou de l'éducation, que sur la fiscalité. Cet impôt mondial minimal envoie un message aux électeurs de tous les pays qui est extrêmement fort : la mondialisation permet une meilleure coordination des Etats", a-t-elle conclu.
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