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Le Quotidien N° 864 du 11/9/2013

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Lutte contre la gabegie au sommet de l’état : Le bon exemple du Malawi
Publié le jeudi 12 septembre 2013   |  Le Quotidien




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C’est une belle leçon de modestie que la présidente du Malawi, Joyce Banda, a donnée aux chefs d’Etat africains. Alors que la plupart de ses pairs se livrent à une course effrénée pour s’acheter l’avion de commandement le plus gros et le plus luxueux, elle a décidé de se délester du sien. Et c’est pour la bonne cause. Le fruit de la vente de l’avion présidentiel servira à un programme alimentaire et agricole et en faveur des plus démunis. Certains y verront de la démagogie, en ce sens que la seule vente de cet avion ne peut régler définitivement la question de la pauvreté au Malawi. Avec la recette de 15 millions de dollars, on ne peut pas effacer toute la misère du pays. Sans compter que des pratiques de gabegie subsistent peut-être encore dans le pays et demandent à être combattues. Les sceptiques de la méthode Banda ont peut-être raison. Car il ne s’agit pas seulement de poser des actes spectaculaires et symboliques pour montrer son engagement en faveur de la gestion rigoureuse de l’Etat. Mais, on peut croire en la sincérité de la présidente du Malawi car elle n’en est pas à sa première. Depuis qu’elle a succédé au défunt président Bingu wa Mutharika, elle n’a eu de cesse de multiplier les actions visant à faire des économies dans les dépenses de l’Etat. Tous les secteurs de la vie du pays sont cernés, y compris la présidence elle-même.
En vendant l’avion présidentiel, Mme Joyce Banda touche à un symbole fort du pouvoir en Afrique, mais qui est en même source de charges énormes pour le budget de l’Etat. Tout président africain se croit nu s’il n’a pas son avion de commandement. Et c’est à coups de milliards qu’il est acquis et entretenu. Ces avions sont souvent aussi la face visible du gaspillage des ressources de l’Etat. Pour un pays pauvre très endetté, l’achat d’un jet présidentiel relève du superflu. Certes, il faut assurer au chef de l’Etat des conditions de voyage dignes de son rang, mais cela ne saurait se faire au détriment de la majorité des populations. Car, pendant que le président utilise d’importantes sommes pour entretenir son coucou, des hôpitaux n’ont pas le minimum pour fonctionner et offrir des soins acceptables aux populations. Bien sûr, le président n’a pas ce problème, puisqu’au moindre bobo, son jet est prépositionné et prêt pour le décollage vers le Val-de-grâce. Mais, quelle fierté un chef d’Etat peut-il avoir à se soigner dans les meilleurs hôpitaux du monde alors que son peuple crève de maladies diverses ? On n’arrive toujours pas à comprendre cette attitude des chefs d’Etat africains. Mais, revenons à ces fameux avions. Pour le cas du Malawi, le défunt président avait été désapprouvé par la Grande Bretagne quand il acquérait l’avion. Le pays de David Cameron avait même réduit son aide au Malawi, estimant qu’il y avait d’autres priorités pour un pays aussi pauvre que d’acheter un avion présidentiel. La nouvelle présidente a reçu le message cinq sur cinq. Son attitude prouve, à bien des égards, le caractère non indispensable de certains attributs du pouvoir comme l’avion présidentiel.

En Afrique, on aime s’entourer de trop de protocoles inutilement coûteux pour les contribuables et les bailleurs de fonds. Les dépenses publiques sont alourdies à cause du train de vie de l’Etat. Certains chefs d’Etat se croient obligés de vivre dans un luxe insultant pour affirmer leur autorité. Cela donne l’impression que ces dirigeants sont arrivés au pouvoir pour vivre en rois et non pour servir l’Etat et la Nation. Politiquement et moralement, cela pose problème. Par ailleurs, du point de vue de la gestion, les dirigeants africains font preuve d’un anachronisme incroyable. En effet, dans un contexte économique difficile où même les pays donateurs sont dans la récession, il est aberrant de continuer à vivre au-dessus de ses moyens, comme le font bon nombre de nos têtes couronnées. Comme la présidente du Malawi, les dirigeants africains, qui ne peuvent offrir des conditions de vie acceptables, doivent avoir la décence de liquider leurs avions de commandement. L’exemple du Malawi interpelle la conscience de tous les dirigeants africains. Il est temps d’arrêter de mettre de l’argent dans le superflu et dans le m’as-tu-vu, pour s’en tenir à l’essentiel à savoir, l’éducation et la santé du peuple .

La Rédaction

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