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Sidwaya N° 7271 du 9/10/2012

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Pitié pour les sites touristiques du Houet
Publié le mercredi 10 octobre 2012   |  Sidwaya




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Si l’on s’en tient aux propos de certains participants de la 9e édition du Salon international du tourisme et de l’hôtellerie de Ouagadougou (SITHO) qui s’est tenue du 27 au 30 septembre 2012, l’excursion touristique dénommée « Educ’Tour », organisée dans le cadre de cette manifestation, a été un succès dans son ensemble. Elle a ainsi permis à de nombreux tours opérateurs et à la presse nationale et internationale apprend-on, de découvrir une partie importante du potentiel touristique du Burkina Faso. Parmi les sites visités, on peut citer le Pic du Nahouri, la Cour royale de Tiébélé, le Ranch de gibiers de Nazinga, ou encore les sculptures sur granit de Laongo dans la province de l’Oubritenga. Si ces différents lieux touristiques sont beaucoup prisés, c’est certainement parce qu’ils sont bien entretenus ou valorisés par les populations et les autorités. La province du Houet regorge elle aussi de sites touristiques que les organisateurs du prochain SITHO en 2013 pourraient faire découvrir à leurs invités. Il s’agit entre autres, de la mosquée et du vieux quartier de « Dioulassoba », de la forêt classée du Kou qui abrite la Guinguette, du village perché de Koro, de la source d’eau de Dafra ou encore de la mare aux hippopotames du village de Bala. On peut aussi citer le village artisanal de Pala, les mausolées de la princesse Guimbi Ouattara et de Tiéfo Amoro respectivement à Bobo-Dioulasso et Noumoudara, la tombe du fils de Samory Touré à Noumoudara, la Cathédrale Notre Dame de Lourdes, le centre culturel sénoufo et la gare ferroviaire de Bobo-Dioulasso dont le style architectural ne laisse pas indifférent, sans oublier le musée communal Sogossira Sanou. Mais d’autres sites non moins importants, implantés en plein cœur de la cité de Sya, présentent malheureusement un aspect moins reluisant et n’attirent plus hélas, les touristes. Doit-on rappeler que le jardin public, situé à moins d’une centaine de mètres de la Chambre de commerce, d’industrie et d’artisanat, a fait la fierté de nombreux Bobolais dans les années ayant suivi l’indépendance de notre pays ? Aujourd’hui, ce site délaissé n’est plus que l’ombre de lui-même, comparativement aux années 60. Seuls quelques élèves en quête du savoir, osent y squatter aux mois de mai et de juin, ce lieu envahi par de hautes herbes. Ils prennent alors d’assaut les banquettes en ciment qu’on y trouve encore, et profitent de l’ombre des arbres, pour réviser leurs leçons. Plus donc d’allées fleuries bien entretenues, ni d’espaces de jeux pour enfants. Les bassins artificiels regorgeant des poissons qui rendaient ce site très apprécié des populations, ne sont plus qu’un lointain souvenir. A proximité du jardin public, se trouve un autre site également rangé dans les tiroirs de l’oubli, et qui était semble-t-il, un des lieux touristiques les plus visités de la capitale économique : il s’agit du jardin zoologique qui offrait autrefois aux habitants de Bobo-Dioulasso, la possibilité de venir admirer des animaux sauvages tels que le lion, la panthère, le buffle, le python, l’hyène, la tortue géante, le crocodile, l’autruche, le paon… Il semble que des difficultés financières, liées à l’entretien de ces animaux, aient entraîné la fermeture de cette ménagerie. Il ne reste plus qu’un vieux chimpanzé affectueusement appelé « Lolita », symbole vivant de la décadence de ce parc animalier. Enfin, il ne serait pas de trop de parler de la grande piscine du quartier Kuinima au secteur n°6 de Bobo, qui daterait du temps colonial. Selon des témoignages, cette infrastructure aujourd’hui en ruines, avait été pourtant réhabilitée dans les années 1970 à coups de millions de F CFA, sans jamais avoir été exploitée. Etant donné que le tourisme contribue fortement au développement d’un pays, pourquoi alors tous ces sites à Bobo-Dioulasso sont-ils abandonnés ? Que font le ministère de la Culture et du Tourisme et les autorités communales pour les réhabiliter et les rendre plus attractifs ? Au temps du ministre Mahamoudou Ouédraogo, un projet avait été élaboré pour l’aménagement du jardin zoologique. Qu’en est-il aujourd’hui ? Selon ses responsables, l’Office national du tourisme burkinabè (ONTB) réalise des dépliants et des DVD pour les touristes. Il organise également des formations au profit des guides touristiques et propose des schémas d’aménagement sur les différents sites. Aussi, cette structure chargée de faire la promotion du tourisme au Burkina Faso fournit-elle des informations précieuses aux collectivités locales, au secteur privé et à la société civile, pour la promotion du tourisme. Mais tout cela est-il suffisant pour faire bouger les choses ? Au vu de la réalité sur le terrain à Bobo-Dioulasso et dans les villages environnants, on est tenté de répondre par la négative. Et pourtant, Dieu seul sait combien peut rapporter le secteur touristique en termes de devises et de création d’emplois. Il y a donc lieu de « réveiller » tous ces espaces qui faisaient la beauté de Sya par leur cadre enchanteur, et de mettre en place d’autres stratégies pour faire la promotion du tourisme dans nos différentes régions. N’est-il pas possible de nouer des partenariats avec des ONG exerçant par exemple dans le domaine de l’environnement et la protection de la nature ? N’y a-t-il pas lieu de susciter chez nos populations le besoin, la soif dis-je, de redécouvrir le Burkina dans sa beauté naturelle et d’y prendre goût ? Et pourquoi donc ne pas proposer aux établissements scolaires, d’organiser des sorties sur ces sites, ne serait-ce qu’une fois par an ? Avant d’inviter les expatriés à visiter ces trésors réels, il serait d’abord intéressant de les faire découvrir par les populations locales. Cela donnerait un véritable coup de fouet à ce secteur et du même coup, une bouffée d’oxygène à notre économie. Mais auparavant, il faut redonner vie aux sites abandonnés.

Moustapha SYLLA
moussy_2020@yahoo.fr

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