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Insécurité au Sahel: le Premier ministre salue la résilience des forces vives

Publié le lundi 26 octobre 2020  |  Sidwaya
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© aOuaga.com par Aristide Ouédraogo
Situation nationale: Le Premier ministre Christophe Dabiré face aux députés
Mardi, 19 mai 2020, à l’hémicycle, le Premier ministre Christophe Marie Joseph Dabiré a exposé la situation de la nation à la représentation nationale
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Le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, a échangé avec les forces vives de la région du Sahel sur leurs préoccupations dans les domaines de la sécurité, de l’économie, de la santé, de l’éducation, etc., le samedi 24 octobre 2020, à Dori, chef-lieu de la région.

Les forces vives de la région du Sahel ont été au rendez-vous à la salle polyvalente de Dori, chef-lieu de la région, à l’exercice de redevabilité du gouvernement, le samedi 24 octobre 2020. A cet effet, elles ont échangé avec le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré. Lors des échanges « francs et directs », le chef du gouvernement a salué la résilience des 968 442 âmes du Sahel malgré les défis sécuritaires et sanitaires à relever avant de recueillir leurs doléances. Pour lui, cette partie du Burkina Faso est dans « l’œil du cyclone » mais cela n’entame en rien le courage et la détermination des populations face à l’adversité. C’est pourquoi, il a dit être fier d’elles tout en rendant hommage aux couches socioprofessionnelles, coutumières et religieuses, aux élus locaux et nationaux et aux Forces de défense et de sécurité (FDS). Selon lui, leur implication dans la défense des valeurs cardinales de paix, de cohésion sociale au Burkina Faso, en général et dans le Sahel, en particulier, est avérée. Il a été reconnaissant aux FDS pour leur adaptation au contexte sécuritaire difficile, aux députés de la région, pour leur contribution à la construction de l’édifice social et à la jeunesse, fer de lance du développement économique. Séance tenante, il a porté à la connaissance des « Sahéliens » le message de solidarité du chef de l’Etat pour leurs efforts dans la lutte contre le terrorisme avec les pertes de parents, l’effritement de la cohésion sociale et les intempéries naturelles. « Le président Roch Marc Christian Kaboré est fier d’être responsable du Burkina Faso. Il vous remercie pour l’accompagnement au cours des cinq dernières années et vous appelle à l’unité nationale pour le développement du Burkina Faso », a transmis M. Dabiré.

Vaincre le terrorisme

Sur le plan sécuritaire, le Premier ministre a invité les filles et fils de la région à une prise de conscience pour vaincre le terrorisme afin qu’il n’altère pas le vivre-ensemble et n’exacerbe pas les stigmatisations. Sur le plan sanitaire, c’est également une « lettre » de mobilisation en vue de « dissoudre » la COVID-19 qui a été adressée par le chef du gouvernement à ses interlocuteurs du jour. Concernant les élections couplées de novembre 2020, il a souhaité qu’elles ne soient pas une période de turbulences mais celle de la construction de l’état de droit. Il a, dans ce sens, rappelé les concertations qui ont déjà eu lieu avec la classe politique. Il a, en sus, déclaré que l’attitude des forces vives du Sahel à garantir des scrutins apaisés tient à cœur le président du Faso. A la faveur de ce « dialogue inclusif », le député-maire de la commune de Dori, Aziz Arba Diallo, a renchéri que le Sahel est, certes meurtri mais résiliente pour réussir son développement. Il a salué la visite du chef du gouvernement dans la région du Sahel, une première, à ses dires, depuis le gouvernement de la Transition en 2015. Toutefois, il en a profité pour interpeller l’exécutif à accélérer, entre autres, des travaux d’infrastructures (route Dori-Gorom en cours, le bitumage Dori-Djibo, route Dori-Sebba en finition…) et l’excavation de la mare de Dori. Aziz Arba Diallo s’est, par ailleurs, convaincu que le Sahel souffre mais reste fort et survivra. Le gouverneur de la région du Sahel, Salfo Kaboré, a, pour sa part, indiqué que cette rencontre avec les habitants agricoles et éleveurs (près de 53% de jeunes) des 26 départements rattachés aux 687 villages du Sahel est une journée mémorable. Il a traduit ses hommages et félicitations pour cette initiative de consolidation de leur combat contre l’insécurité et la crise sanitaire. Le gouverneur de la région a énuméré, en plus de l’insécurité qui entrave les activités aurifères, l’état défectueux des routes intérieures, le faible taux de scolarisation, la déscolarisation au profit de l’orpaillage et la mauvaise qualité de la fourniture en électricité et du réseau téléphonique. A l’entendre, ces contraintes annihilent les efforts de développement et amènent les populations victimes des attaques et agressions terroristes à l’exil dans des centres urbains. Il a témoigné la disponibilité de tous les acteurs de sa région à appuyer le gouvernement. A leur tour, les forces vives du Sahel ont exprimé leurs doléances à l’occasion de cette tribune qui leur a été offerte. Les coutumiers ont loué les actions du gouvernement et les concertations organisées par les autorités régionales pour apporter des messages de paix, d’amour et de solidarité surtout en période électorale. Le représentant des élus locaux, le président du conseil régional du Sahel, Hamidou Dicko, a brandi le Fonds minier de développement local (FMDL) en marche dans le Sahel. Il a aussi sollicité l’exécutif d’intervenir pour faciliter les relations entre les entrepreneurs et les banques dans l’exécution de certains projets.

Réorienter le Programme d’urgence pour le Sahel

Les élus nationaux ont, eux, souhaité le renforcement de la sécurité, la poursuite des réalisations d’infrastructures, la restauration des autorités administratives et politiques et l’autonomisation du Programme d’urgence pour le Sahel au Burkina Faso (PUS-BF). Ils ont également demandé la réhabilitation du chemin de fer Ouagadougou-Kaya-Dori et la délocalisation de l’Ecole nationale de santé animale dans la province du Soum, l’une des quatre provinces du Sahel dont les trois autres sont : le Seno, l’Oudalan et le Yagha. Les municipalités du Sahel tout en se réjouissant de l’opérationnalisation du FMDL (investissement d’environ 100 milliards F CFA/an), ont émis le vœu de voir la prise en charge effective des orphelins des victimes du terrorisme et le soutien aux FDS. La coordinatrice régionale des femmes, Safia Compaoré/Ouédraogo, a recommandé que le gouvernement et ses Partenaires techniques et financiers (PTF) accordent un intérêt particulier aux « sahéliennes ». Il s’agit de la réhabilitation des maisons de la femme du Yagha et du Soum, la construction d’hébergement, des magasins de stockage des produits agricoles, de la formation des femmes aux activités rémunératrices, de la promotion des droits socioéconomiques des femmes, etc. Les jeunes, à travers leur porte-voix, Ali Bokoum, ont exhorté l’exécutif à lutter contre le chômage, l’analphabétisme et à favoriser l’octroi de bourses au Sahel vivant une situation particulière d’insécurité. « Des enseignants ont fui la localité mais nous nous félicitons par ailleurs de l’effectivité des cours à l’Université de Dori (UD) », a fait comprendre Ali Bokoum. Le président des Organisations de la société civile (OSC) du Sahel, Oumarou Dicko, après avoir félicité le gouvernement pour cet exercice de redevabilité, a espéré que les doléances exprimées trouveront un écho favorable. Le président de la Chambre régionale d’agriculture (CRA) du Sahel, Sidi Sow, a soumis au chef du gouvernement, la prise en charge des Personnes déplacées internes (PDI), la réalisation d’infrastructures hydrauliques (forages), la subvention des intrants agricoles, etc. Le président de la délégation consulaire de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF) du Sahel, Abdoulaye Hama, a dit compter sur ces échanges pour que les problèmes de délestage, la faible industrialisation et l’inaccessibilité des marchés miniers, entre autres, soient résolus. Quant au porte-parole des personnes vivant avec un handicap, Souleymane Diabaté, il a, en substance, « réclamé » un terrain au profit de ces personnes pour leurs activités socio-sportives. Le Premier ministre a dit prendre note des doléances posées pour poursuivre les investissements dans le but de sécuriser le territoire. « Les nouvelles préoccupations vont être prises en compte dans le nouveau référentiel de développement », a-t-il affirmé. Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Pr Alkassoum Maïga, a, lui, rassuré de l’ouverture d’un espace numérique pour promouvoir la télémédecine, de l’offre de meilleurs profils en matière de santé animale par l’UD et la prise en compte des questions de bourses. A l’issue du dialogue Premier ministre forces-vives du Sahel, de plus de trois heures d’horloge, 80 tonnes de vivres ont été symboliquement remises à la région.

Boukary BONKOUNGOU
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