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Alioune Tine : «Insérer la question du 3e mandat et la régler pour de bon» à la Cédéao

Publié le lundi 14 septembre 2020  |  RFI
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© RFI par Charlotte Idrac
Le Sénégalais Alioune Tine, fondateur du think tank «Afrikajom Center», mercredi 9 septembre 2020 à Dakar.
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Après le coup d’État au Mali, avant des élections présidentielles prévues le mois prochain en Côte d’Ivoire et en Guinée, comment se porte la démocratie en Afrique de l’Ouest ? Le rapport annuel du think tank « Afrikajom Center », basé à Dakar passe au crible 16 pays et analyse « les nouvelles pathologies de la démocratie » dans la région. Ses auteurs recommandent à ces États de « rompre avec la démocratie d’imposture ». Alioune Tine, fondateur d’Afrikajom répond à Charlotte Idrac


RFI : Vous écrivez dans votre rapport aujourd’hui, ce ne sont plus les coups d’État militaires qui font des morts, mais les troisièmes mandats. C’est cette question d’actualité, aujourd’hui, en Côte d’Ivoire notamment et en Guinée, qui vous inquiète le plus ?

Alioune Tine : Absolument. Le coup d’État réparateur au Niger en 2009-2010 n’a fait aucun mort. Au Mali, le coup d’État a fait quatre morts, mais quand le président Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire dit qu’il va participer à l’élection présidentielle pour un troisième mandat, il y a eu immédiatement des manifestations, des violences qui ont fait 26 morts, beaucoup de blessés, et avec beaucoup d’opposants et d’activistes des droits humains qui sont aujourd’hui en prison. Cela rappelle les vieux démons de la Côte d’Ivoire en 2010. Le risque de rechute, il est réel. Nous pensons qu’en Côte d’Ivoire, aujourd’hui, il faut absolument reporter l’élection présidentielle et discuter, débattre du processus électoral qui est contesté. Donc, il me semble qu’aujourd’hui, il faut que les chefs d’État examinent la question du troisième mandat avec, par exemple, Alpha Condé en Guinée Conakry. Depuis le début, quand on a planifié le referendum et les élections législatives et les manifestations, ça a fait plus de 50 morts, des dizaines de personnes qui sont en prison. Je pense que c’est extrêmement grave pour que la Cédéao et la communauté internationale commence à opiner là-dessus, pour créer les conditions d’une sanction pour des présidents qui sont des présidents qui sont des présidents dérégulateurs.
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