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Eboulement de Beregadougou : L’expertise locale restaure la plateforme ferroviaire

Publié le vendredi 7 aout 2020  |  Bolloré
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© Autre presse par DR
Axe ferroviaire
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Voyage au cœur d’un chantier de remise en état d’un ouvrage d’art. SITARAIL fait face aux caprices de la nature et, parfois, à l’incivisme de certains de ses riverains.

La route menant au pont ferroviaire, en voie de finition, est bien connue des villageois rencontrés ! Il suffit de demander votre route et ils vous l’indiqueront sans hésitation, avec précision ! L’incident survenu sur la plateforme ferroviaire, dans la matinée du 20 juillet
dernier, n’a laissé personne indifférent dans les environs. « Nous avons eu peur que les eaux n’emportent toutes les maisons avoisinantes » a confié une vendeuse de fruits habitant non loin de la zone d’incident.

En effet, une forte pluie, tombée sur une bonne partie du pays, a
causé de nombreux dégâts dans les régions Sud, Centre et Centre-Est du Burkina Faso. Un pont routier, endommagé aux environs de Tenkodogo, et des bâtisses décoiffées ou effondrées dans plusieurs localités illustrent bien ce « diktat » de la nature. Le chemin de fer n’a pas été épargné par cette pluie diluvienne, qui a causé le tassement d’un pont voûte au PK 706+900, vers Bérégadougou, dans les environs de Banfora, emportant le remblai sur une cinquantaine de mètres.

Sur le terrain, on constate la proximité de rizières, dont les eaux avaient submergé la plateforme ferroviaire. Une situation qui n’est pas sans rappeler celle d’Anyama, en Côte d’Ivoire où, après de fortes pluies, de nombreuses habitations jouxtant la voie ferrée avaient été emportées par les eaux de ruissellement, le 18 juin dernier, contribuant ainsi à aggraver la situation. Cet incident avait provoqué des pertes en vies humaines et la dégradation du remblai ferroviaire dans cette zone.

Dès les premières heures de cet incident de Bérégadougou, SITARAIL avait fait arrêter tous les trains entre Banfora et Bobo Dioulasso et diligenté des travaux de remise en état de la plateforme ferroviaire dégradée. A l’issue des consultations d’entreprises, c’est la société GLOBEX qui a été retenue. Elle a travaillé en étroite collaboration avec les équipes de SITARAIL déployées sur le terrain. Pour faciliter l’accès au chantier, une piste de 500 m a été créée.

Le Directeur des Installations fixes (DIF), Corneille Toé, a expliqué que « la Direction générale de SITARAIL a mobilisé sur le champ d’importants moyens logistiques, à savoir des wagons tombereaux et trémies pour l’approvisionnement du chantier en sous-produits et ballast et pour le transport de 40 buses de 1,5 m de diamètre chacune. De même, il a fallu trouver des camions pour l’acheminement de près de 4500 m3 de graveleux latéritique nécessaire à la reconstitution du remblai dégradé et une grue de levage pour la manutention des buses à mettre en œuvre.

Après avoir détruit l’ouvrage endommagé, SITARAIL et la société prestataire ont engagé, sous la pluie, les travaux de réfection de la plateforme qui ont mobilisé près d’une cinquantaine d’ingénieurs, de techniciens et d’agents de la voie. Le ballet incessant des camions chargés de graveleux latéritique, de même que la manutention des buses, avait suscité la curiosité des riverains.

La Direction générale de SITARAIL s’était fixé un délai de huit jours pour terminer ces travaux et reprendre la circulation normale des trains, mais l’ampleur de la tâche avait plutôt suscité
beaucoup de doutes. Cependant, le timing promis a été respecté et le 27 juillet, les circulations ferroviaires étaient effectivement rétablies sur l’ensemble du réseau. Au regard de cet incident, qui n’est pas le premier du genre, l’on peut se poser des questions sur la régularité de l’entretien des infrastructures ferroviaires. Les techniciens, rencontrés sur place, ont assuré que la situation des 1675 ponts, dalots et ouvrages d’art qui existent sur cette ligne est bien connue. Leur entretien figure dans le calendrier-programme de SITARAIL. Ces ouvrages font l’objet d’inspections régulières et d’entretien, d’Abidjan à
Ouagadougou. Les sociétés de patrimoine ferroviaire au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire sont tenues informées de ce calendrier-programme.

« Le déchainement de la nature est parfois imprévisible et peut donner lieu à des catastrophes spectaculaires comme on en voit un peu partout dans le monde, et même dans les pays développés. Pour ce qui concerne la ligne ferroviaire Abidjan – Ouagadougou, force est de reconnaître que l’occupation anarchique des emprises constitue un facteur aggravant », a affirmé M. Corneille Toé. De même, ils mettent en cause les actes de certains riverains qui obstruent les buses, dalots et des voies de ruissellement d’eaux pluviales, parfois avec des matériaux définitifs. « Il n’est pas rare non plus de constater que des
canalisations d’évacuation des eaux usées sont clandestinement connectées aux ouvrages de drainage et d’évacuation du chemin de fer, alors que ces ouvrages n’ont été conçus, ni dimensionnés à cette fin », a regretté le DIF de SITARAIL.

Autant de faits qui constituent de véritables sujets de préoccupation pour la Direction générale de SITARAIL. Selon M. Issouf Zerbo, Chef Département ouvrages d’art à Ouagadougou, « cette ligne ferroviaire fait l’objet de surveillance quotidienne, non seulement, par les équipes de SITARAIL, mais également par une armée de gardes-ligne commis à cet effet ; c’est dire à quel point le bon état de la voie mobilise toute l’attention de SITARAIL. Mais, il arrive parfois que la gravité des intempéries soit plus importante que prévue ».

Après le rétablissement de la voie et à l’issue de tests concluants, la circulation des trains de marchandises a pu reprendre et se poursuivre normalement sur l’ensemble du réseau, depuis le 27 juillet dernier. Les équipes de SITARAIL, rencontrées sur le terrain, s’attèlent à effectuer les travaux définitifs qui permettront de sécuriser et d’assainir durablement la plateforme ferroviaire dans cette zone. Les clients de SITARAIL peuvent pousser un ouf de soulagement. Il faut souligner que SITARAIL avait mis en place une solution rail-route pour les conteneurs, à l’import et à export, entre Bobo Dioulasso et Banfora, mais le rétablissement de la voie ferroviaire demeure la solution idéale pour la clientèle.

Jonas Apollinaire Kaboré
Correspondant
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