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Discours intégral du Premier ministre burkinabè Christophe Dabiré sur la situation de la nation le 19 Mai 2020

Publié le mercredi 20 mai 2020  |  laborpress.net
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© Autre presse par DR
Discours intégral du Premier ministre burkinabè Christophe Dabiré sur la situation de la nation le 19 Mai 2020
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Monsieur le Président,

Honorables Députés,

Mesdames et Messieurs,

Ce matin, je me présente devant vous comme l’exige la Constitution du Burkina Faso, dans le but d’exposer, à votre auguste Assemblée, la Situation de la Nation. Aujourd’hui, ce devoir de redevabilité, se déroule dans un contexte marqué par les affres de l’actualité brûlante de la crise liée à la pandémie du COVID-19 dont les premiers cas ont été révélés, le 09 mars 2020, au Burkina Faso.

Dans l’histoire, notre pays a connu des crises sanitaires. Toutefois, le COVID-19 est sans précédent ailleurs comme au Burkina Faso, où il endeuille des familles et handicape nos compatriotes, profondément perturbés, dans leurs habitudes socio-économiques.

Prenant la mesure de la gravité de cette pandémie, Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian KABORE, Président du Faso, a fait deux adresses à la nation : la première, le 20 mars 2020, pour édicter des mesures restrictives de libertés, dans le but de freiner la propagation du coronavirus et rompre ainsi la chaine de transmission communautaire ; la seconde, le 02 avril 2020, pour annoncer des mesures d’accompagnement à même de soulager nos concitoyens durement touchés par les effets pervers de cette crise soudaine et rapidement répandue .

C’est le lieu pour moi de saluer la mobilisation générale de la population, son adhésion aux mesures difficiles prises par le Président du Faso. Par ailleurs, j’apprécie à sa juste valeur, la chaîne de solidarité qui s’est créée à cette occasion, dans un élan de sursaut national et dans un esprit de coopération internationale.

Je remercie l’Assemblée Nationale, son Président et chaque député pris individuellement, pour toutes les initiatives visant non seulement à accompagner les efforts du Gouvernement, mais surtout à être aux côtés des populations de leurs circonscriptions électorales de base.

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les Députés,

Comme je le disais tantôt, la lutte contre le coronavirus a, une fois de plus, démontré les capacités de résilience de notre peuple à affronter l’adversité, que dis-je, les adversités auxquelles il fait face depuis 2016.

L’année 2019 a été incontestablement difficile pour tous les Burkinabè et cette réalité, personne dans cet hémicycle ne la découvre. Avec courage, notre pays a fait face à des épreuves souvent graves telles que les attaques terroristes de plus en plus complexes et les conflits communautaires.

En ce qui concerne les attaques terroristes, les décisions politiques et militaires prises, ont permis à nos Forces de défense et de sécurité, d’adopter de nouvelles stratégies face aux groupes armés terroristes.

Vous vous souviendrez des nombreuses opérations militaires organisées en 2019, parfois avec les partenaires engagés avec nous dans cette lutte contre le terrorisme, qui ont permis de démanteler de nombreux groupes, en neutralisant certains de leurs combattants.

La montée en puissance de notre armée nationale a été rendue possible grâce aux efforts d’équipement, de formation et de réorganisation. Ces efforts ont été grandement facilités par l’expertise et le soutien logistique de la coopération internationale.

Nos forces de défense et de sécurité, convaincues de la nécessité et de l’urgence de défendre la patrie et de relever le défi de la protection des populations désarmées face aux groupes armés terroristes, se battent avec détermination contre ces individus sans foi ni loi.

Toutefois, l’évolution de la situation sécuritaire en 2019 a conduit le Gouvernement à solliciter de votre auguste Assemblée, l’autorisation de mobiliser des volontaires pour la défense de la patrie.

C’est le lieu pour moi de rendre hommage à nos forces de défense et de sécurité et à ces volontaires, engagés dans cette lutte. Je salue la mémoire de tous ceux qui ont été victimes de ces actes d’une barbarie inqualifiable.

Dans ce combat difficile que mènent nos Forces de défense et de sécurité contre cet ennemi invisible, elles ont par moments fait l’objet de critiques. Je peux vous rassurer qu’elles interviennent en ayant à l’esprit, le respect des droits humains et la sécurité des personnes qui ont trouvé refuge au Burkina Faso. En tout état de cause, chaque fois qu’il y a des présomptions d’exactions, d’incidents graves ou de manquements, des procédures administratives et judiciaires sont diligentées pour faire la lumière sur la situation.

D’ailleurs, le rapport présenté par notre pays l’année dernière, devant le Comité des Nations Unies de lutte contre la torture, a convaincu les membres dudit Comité sur l’importance des efforts que nous avons fournis en matière de protection des droits humains. Cela a valu au Burkina Faso d’être élu comme membre du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU. De même, les progrès accomplis en matière de gestion des réfugiés ont favorisé l’acceptation de notre candidature comme membre statutaire au Comité Exécutif du Programme du Haut-commissariat des nations Unies pour les réfugiés.

Au-delà de l’exceptionnelle mobilisation de nos FDS et des populations organisées contre le terrorisme, la résilience de notre peuple s’est manifestée également à travers ses capacités à endiguer les conflits communautaires dont l’éclosion aurait pu compromettre durablement les fondements de notre nation.

Mesdames et Messieurs les Députés,

Face aux évènements tragiques qui ont entrainé des déplacements de populations, qui d’entre nous n’a pas apprécié l’expression spontanée de la solidarité des Burkinabè et de nos partenaires, pour aider nos compatriotes qui ont dû quitter de force leurs domiciles ?

Dans le cadre de la mise en œuvre du Plan de réponse humanitaire élaboré à l’effet de prendre en charge les besoins de première nécessité de ces personnes déplacées internes, les interventions du Gouvernement sont évaluées à plus de 3,9 milliards de FCFA en 2019.

Je voudrais saluer ici les Partenaires techniques et financiers et les Organisations non gouvernementales qui nous accompagnent dans l’exécution de ce plan. Je tiens enfin à encourager la mobilisation citoyenne aux cotés de nos compatriotes éprouvés.

Pour résoudre de façon durable les crises qui sapent notre vivre-ensemble et les perspectives de développement de notre pays, le Gouvernement a apporté depuis 2017, une réponse à leurs causes économiques et sociales, à travers la mise en œuvre de programmes spécifiques.

Il s’agit du Programme d’Urgence pour le Sahel au Burkina Faso, élargi depuis 2018 à toutes les régions à défis sécuritaires. Au cours de l’année écoulée, nous avons financé la réalisation de 224 projets d’investissement à hauteur de 134,5 milliards de FCFA, dont certains sont toujours en exécution.

Il s’agit également du Programme d’appui au développement des économies locales dont l’exécution de la première phase en 2019 a permis d’engager la réalisation de plus de 3 000 infrastructures économiques et le financement de 617 promoteurs de microprojets.

Honorables Députés,

Comme en 2018, le front social a été agité en 2019 et ce, malgré les multiples appels à la trêve sociale lancés par le Président du Faso. Dans son message à la Nation du 31 décembre 2019, il a instruit le Gouvernement de reprendre et d’achever le dossier de la réforme du système de rémunérations dans une optique d’équité et de justice. En attendant la conclusion des travaux engagés, j’invite tous les acteurs à s’investir pour l’apaisement du climat social afin d’aboutir à des résultats durablement satisfaisants pour tous.

Le Gouvernement agit dans ce sens, en étant conscient de la nécessité d’apurer d’abord le passif des engagements pris et d’apporter ensuite des réponses aux préoccupations nouvelles des travailleurs.

Monsieur le Président,

Honorables Députés,

Malgré le contexte difficile dans lequel se met en œuvre le Plan national de développement économique et social, un des volets qui atteste indéniablement la forte résilience du Burkina Faso est la stabilité de l’activité économique. En 2019, le taux de croissance économique est ressorti à 5,7%. Ce taux, en léger recul par rapport à 2018, reste l’un des plus élevés de la sous-région. Il traduit la compétitivité de notre économie, et justifie à souhait, la confiance que les partenaires et le secteur privé continuent de placer en notre pays.

En effet, dans son rapport sur l’état du secteur privé en 2019, la Chambre de Commerce et d’Industrie du Burkina Faso note que le nombre d’entreprises créées au niveau national a connu une hausse de 5%. De même, l’afflux des investissements directs étrangers s’est inscrit en légère hausse par rapport à son niveau de l’année précédente.

La confiance accordée par le privé et les partenaires au développement en notre économie est aussi la résultante de sa saine gestion. Grâce à la maîtrise des dépenses publiques et la bonne tenue des recettes fiscales, en hausse de 17,3% par rapport à 2018, nous avons remis sous contrôle le déficit budgétaire qui a été pour la première fois, depuis 2016, contenu à 3% du PIB. C’est la conséquence des mesures adoptées pour contenir les dépenses improductives.

Les résultats atteints en 2019 en matière de mobilisation des ressources extérieures sont également un motif de satisfaction. Les montants des décaissements au titre des appuis budgétaires ont atteint 192 milliards de FCFA, représentant 93,4% des prévisions.

Quant aux appuis projets, leur taux de décaissement a été de 97%, pour un montant d’un peu plus de 292 milliards de FCFA. C’est la preuve de l’efficacité de notre diplomatie financière.

Les changements que nous avons introduits dans notre politique de promotion de l’investissement et la poursuite des réformes relatives à la modernisation de l’administration dans l’optique de l’adapter à l’évolution du temps ont eu pour effet, de rendre attractive notre Economie et d’en améliorer la gouvernance.

Ainsi, pour rendre meilleur le fonctionnement de l’appareil judiciaire, votre auguste Assemblée a adopté en mai 2019, la loi réorganisant le système judiciaire avec pour innovations majeures, la création des tribunaux de paix à la place des tribunaux départementaux et des tribunaux d’arrondissement à compétences contentieuses étendues.

Vous avez également, en adoptant les lois relatives au Code de procédure pénale et au Code pénal, renforcé ces instruments pour permettre une répression efficace de certaines infractions.

Mesdames et Messieurs les Députés,

Notre volonté de modernisation de l’administration s’est traduite par la dématérialisation de certaines procédures. Ainsi, nous avons poursuivi en 2019, la consolidation du guichet virtuel de l’administration lancée en 2018. A ce jour, 500 procédures administratives des Ministères et Institutions sont accessibles en ligne. De plus, la plateforme e–concours a permis l’inscription en ligne des candidats de tous les concours professionnels organisés par l’Etat, ainsi que l’inscription des candidats à 87 concours directs, contre seulement 50 en 2018.

En matière de gouvernance économique et financière, nous avons poursuivi la mise en place des instruments de planification et de financement. A ce titre, je me contenterai de vous rappeler :

le dénombrement de la population effectué dans le cadre du 5ème Recensement général de la population et de l’habitation ;
l’ouverture des agences de la Banque agricole du Faso à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, en vue du financement de l’agriculture ;
la sélection de 30 nouvelles startups portant le nombre cumulé de startups financées de 2017 à 2019 à 82, pour un montant cumulé de financement de 2,75 milliards FCFA.
Monsieur le Président,

Honorables Députés,

L’un des piliers de la politique menée par le Gouvernement, se rapporte à la transformation de notre économie afin de la rendre plus compétitive. En la matière, nous avons maintenu les efforts de réalisation des infrastructures nécessaires à l’amorce de la transformation structurelle de l’économie, tout en continuant l’accompagnement du développement des secteurs de production et d’expansion des services marchands.

Ainsi, au titre des infrastructures de soutien à la transformation de l’économie, le Gouvernement a porté à 771 km, la longueur totale des routes bitumées ou ayant reçu un entretien de 2016 à 2019. 960 autres km sont en travaux. Pour 2020, l’objectif est d’engager la réalisation de 614 km.

Au cours de la même période, sur 2 323 km de pistes rurales, dont les travaux ont été engagés, 1928 km sont achevés.

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Mesdames et Messieurs les Députés,

Le Gouvernement a également renforcé les investissements dans le secteur de l’énergie. Cela a permis de porter la puissance électrique installée à 410 Mégawatts en 2019 contre 359,5 Mégawatts en 2018. L’accroissement de la production nationale renforcé par les interconnexions avec la République de Côte d’Ivoire et la République du Ghana a permis de porter l’offre d’énergie à plus de 620 Mégawatts et d’amoindrir par conséquent les délestages et les coupures intempestives d’électricité en 2019. En termes de couverture, ce sont au total 67 nouvelles localités qui ont été électrifiées en 2019, grâce aux différents projets d’électrification. Les projets de centrales électriques en cours, une fois achevés, devraient permettre d’atteindre plus de 1000 Mégawatts.

Dans le domaine des Technologies de l’Information et de la Communication, il vous souviendra que vous avez adopté le 23 avril 2019, la loi qui modifie celle du 27 novembre 2008 portant réglementation générale des réseaux et services de communications électroniques au Burkina Faso. Cette loi permet à l’autorité de régulation de prendre des mesures contraignant les opérateurs de téléphonie à améliorer la qualité des services offerts aux populations. De même, notre pays s’est doté d’un Schéma directeur d’aménagement numérique pour la planification à moyen et long termes du déploiement des infrastructures numériques à haut débit. Ainsi, le linéaire de fibre optique implantée dans le cadre des projets PRECAO, BackBone et du G-Cloud s’établit à 1 502 km.

Outre le développement des infrastructures de soutien à l’économie, le Gouvernement s’est investi à accroître la productivité et la résilience des secteurs de production.

Ainsi, dans le secteur agricole, malgré un contexte marqué par l’inaccessibilité de certaines zones agricoles et pastorales, et en dépit des aléas naturels, la production céréalière de la campagne agricole 2019/2020 s’est stabilisée à 4,94 millions de tonnes.

Elle est en hausse de 9,9% par rapport à la moyenne des 5 années précédentes. Cela a permis de dégager comme l’année précédente un excédent céréalier brut.

De même, au cours de l’année écoulée, des progrès ont été enregistrés dans le sens de la concrétisation de certains des projets structurants du secteur agricole que sont, l’unité de production d’engrais minéraux à base de phosphate et l’unité de montage de tracteurs et de motoculteurs qui pourraient voir leur aboutissement dès cette année 2020.

La Centrale d’achat des intrants et matériels agricoles (CAIMA), qui a fait l’objet d’une recommandation forte lors la Journée nationale du paysan à Gaoua, est en voie d’opérationnalisation de même que le Fonds de développement agricole.

Au niveau des Ressources animales, le Gouvernement a inscrit son action dans deux directions à savoir : l’accroissement de la productivité et la valorisation de la production.

Ainsi, nous avons réalisé des parcs de vaccination, des puits pastoraux et j’ai personnellement lancé les travaux de l’abattoir moderne de Ouahigouya en décembre 2019.

En ce qui concerne l’Environnement, le Gouvernement a élaboré et adopté la Stratégie nationale d’économie verte (2019-2023) et la Stratégie nationale 2019-2027 de création des éco-villages qui constituent des instruments importants de promotion de l’économie verte, de l’adaptation et de l’atténuation du changement climatique.

Mesdames et Messieurs les Députés,

Accroitre durablement la production dans le secteur primaire, suppose d’organiser son écoulement, mais surtout de la transformer afin d’allonger la durée de vie des produits issus de ce secteur et d’en accroître la valeur.

C’est pourquoi, le Gouvernement a consenti d’importants efforts pour promouvoir la qualité, normaliser et labéliser les produits. A ce titre, nous avons lancé des projets pour la labélisation de quatre produits de notre terroir parmi lesquels le Faso Dan Fani dont le processus a abouti.

Par ailleurs, il a œuvré à opérationnaliser de nouveaux projets industriels dont la construction de l’usine d’égrenage de coton bio à Koudougou, inaugurée le 30 janvier 2020 par le président du Faso, Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian KABORE.

Il a enfin apporté des appuis à l’écoulement des produits des unités industrielles nationales en difficulté.

Le secteur minier,a connu l’entrée en activité de trois nouvelles mines industrielles portant la production d’or à 50 tonnes en 2019.

Cette performance aurait certainement été meilleure si le secteur n’avait pas connu des difficultés liées aux attaques terroristes et aux mouvements d’humeur de certaines populations riveraines.

Fait partie des progrès tangibles enregistrés dans le secteur, l’opérationnalisation du Fonds Minier de Développement Local.

Dans le domaine des Transports, le Gouvernement poursuit la modernisation et la professionnalisation de l’industrie des transports routiers par l’émission des titres sécurisés (cartes grises, permis de conduire) et l’amélioration de la mobilité urbaine avec le renforcement du parc des bus et l’accroissement des lignes.

S’agissant de la Communication, le Gouvernement a achevé la reforme du fonds d’appui à la presse privée qui en plus de la subvention publique octroie des prêts pour l’investissement. Le taux de couverture par la télévision s’est amélioré grâce au déploiement de la TNT et l’installation de nouveaux émetteurs pour la radio nationale.

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les Députés,

Le développement du capital humain fait l’objet d’une attention particulière de la part du gouvernement car il concentre en lui seul, l’essentiel des engagements majeurs du Programme présidentiel.

En matière de Santé, le Gouvernement a poursuivi la mise en œuvre de la gratuité des soins de santé pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans.

Il œuvre à l’étendre progressivement à la contraception moderne, en tant que mesure puissante d’accélération de la capture du dividende démographique.

Nous avons pris la mesure des difficultés rencontrées sur le terrain et travaillons à les corriger dans le sens d’améliorer l’impact de cet instrument qui constitue l’un des principaux leviers de la politique sociale du Président du Faso.

Par ailleurs, le Gouvernement :

a poursuivi le relèvement du niveau des plateaux techniques des centres de santé ;
a réalisé 59 CSPS, normalisé 67 autres, lancé les travaux du CHR de Manga et inauguré le CHR de Ziniaré ;
a entamé la mise en œuvre de la loi sur la fonction publique hospitalière en vue d’améliorer les conditions de travail du personnel de santé ;
a renforcé les effectifs du personnel soignant avec la mise à disposition de 150 médecins spécialistes, 500 médecins généralistes, 50 pharmaciens généralistes et 10 pharmaciens spécialistes.
Conscient que la préservation du bon état de santé des populations requiert également la maîtrise des facteurs de sa dégradation tel que l’accès à l’eau potable, le Gouvernement a réalisé en milieu rural plus de 1280 forages neufs, et 62 systèmes d’Adduction d’eau potable simplifiés. Il a réhabilité 554 forages et 18 systèmes d’Adduction d’eau potable simplifiés.

En milieu urbain, il a construit 506 km de réseau d’adduction d’eau potable et 188 bornes fontaines.

En outre, nous avons subventionné le branchement de plus de 27 000 ménages au réseau d’adduction d’eau de l’ONEA.

Au total, ces efforts ont permis de porter le taux d’accès à l’eau potable de 72,4% en 2016 à 75,4% en 2019 au niveau national.

L’inauguration du barrage de Samandeni le 30 novembre 2019 ouvre de nouvelles perspectives à la maitrise de l’eau de surface et à l’électrification. Dans le même sens, le Gouvernement a procédé au lancement des travaux du barrage de Sanguin, dans la province du Namentenga, en décembre 2019. Cet ouvrage va permettre à terme, l’approvisionnement en eau des villes comme Boulsa, Pouytenga, Koupela et Zorgho.

En matière d’Assainissement, nous avons assisté également plus de 27 000 ménages à se doter de latrines hygiéniques et équipé 4 centres de traitement et de valorisation des déchets plastiques.

Pour l’accès au logement décent, en 2019, 1 041 logements sociaux et économiques ont été construits dans les villes de Banfora, Koudougou, Ouagadougou, Tenkodogo et Ziniaré.

Dans les domaines de l’Education, notre systèmea subi les assauts des terroristes qui ont contraint de nombreux apprenants et enseignants à abandonner leur lieu d’exercice. Malgré la destruction ou la fermeture d’écoles, le Gouvernement a pu organiser pour la seconde fois, sur les sites de Djibo, Fada N’Gourma, Gorom-Gorom, Kaya et Ouahigouya les examens et concours scolaires au profit des candidats n’ayant pas pu participer aux sessions normales.

Le Gouvernement félicite les partenaires sociaux de l’éducation qui ont grandement contribué à l’apaisement du climat, permettant ainsi l’achèvement de l’année scolaire 2018-2019 et la poursuite des politiques éducatives.

Un autre acquis de l’école burkinabè, à fin 2019, a été la réalisation :

de 2 578 salles de classes dont 1 167 sont en cours de finition, en vue de résorber celles sous paillotes, initialement identifiées ;
de 1405 salles de classes en vue notamment de la normalisation des écoles de moins de 6 classes ;
de 5 lycées professionnels dont 1 en finition ;
de 2 lycées techniques ;
de 8 lycées scientifiques dont 2 en finition ;
de 5 Collèges d’enseignement et de formation technique et professionnelle dont 2 au stade de finition.
Au niveau de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, les efforts du Gouvernement ont consisté au recrutement du personnel enseignant, au renforcement des infrastructures et équipements dans les universités et centres universitaires.

Le démarrage des enseignements dans les nouveaux Centres universitaires de Banfora et de Ziniaré est effectif, et l’autonomisation de ceux de Dori, Gaoua, Kaya et Tenkodogo est très avancée. Ces acquis traduisent notre volonté de désengorger les principales universités et de rapprocher les étudiants de leur sphère familiale.

Pour la professionnalisation de l’enseignement supérieur, nous avons continué le processus d’opérationnalisation de l’Ecole polytechnique de Ouagadougou avec la création de nouvelles filières de formation et la conduite des études de faisabilité pour l’ouverture des filières du génie industriel, du génie mécanique, du génie textile et du génie informatique et des télécommunications.

La Recherche et l’Innovation n’ont pas été en reste dans l’action gouvernementale. La particularité en 2019 a été le renforcement du financement des projets individuels de recherche par le Fonds national de recherche et d’innovation pour le développement, et l’élaboration des premiers programmes fédérateurs de recherche.

Monsieur le Président,

Honorables Députés,

La promotion de l’insertion socioprofessionnelle des jeunes et des femmes a constitué également un pan important de la politique menée par le Gouvernement en 2019.

A ce titre au nombre des acquis, je me contenterai d’évoquer :

la création de l’Agence nationale de formation professionnelle ;
l’équipement des CFP de Bobo-Dioulasso, de Ouagadougou et de Ziniaré.
Le Gouvernement a renforcé le dispositif de formation professionnelle par la création de centres de formation professionnels et par la mise en place de nouveaux instruments de financement et d’appui à la formation professionnelle (YouthConnect Burkina, Fonds Khalifa…).

L’organisation réussie du Forum national des Jeunes à Bobo-Dioulasso en septembre 2019 constitue une avancée significative dans la mobilisation de cette frange importante de la population pour contribuer au developpement du Burkina Faso. Il en est de même du Forum national de l’économie informelle qui a eu lieu en juillet 2019 à Ouagadougou.

Ces fora ont permis aux jeunes et aux acteurs du secteur informel d’avoir un dialogue direct avec le Président du Faso sur leurs préoccupations.

Le Gouvernement a, en outre, doté plus de 400 associations et groupements féminins en matériels ou en unités de production. Il a apporté des financements à des projets portés par des femmes et des jeunes à travers différents fonds.

Enfin, sans être exhaustif, au cours de l’année écoulée, le Gouvernement a :

assisté plus de 68 600 ménages vulnérables par des transferts directs de revenus ;
fourni des vivres et du matériel de survie à plus de 60 700 personnes vulnérables et apporté des appuis spécifiques à plus de 67 000 enfants vulnérables.
Honorables Députés,

2019 a été aussi marquée par le rayonnement international du Burkina Faso sur les plans culturel et sportif.

Le secteur de la culture et du tourisme a bien résisté à la situation sécuritaire difficile. Cette résilience a permis au Gouvernement d’œuvrer à inscrire le site de la métallurgie ancienne du fer sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO et surtout d’organiser avec un franc succès, la 25ème édition du FESPACO qui a coïncidé avec le cinquantenaire de cette importante manifestation.

Au niveau du tourisme, la résilience se mesure à l’aune des 161 demandes de licences d’affaires que le Gouvernement a accordées à des opérateurs privés pour un montant prévisionnel d’investissements de plus de 45 milliards de FCFA.

En matière de sport, le Gouvernement a poursuivi, l’effort de développement des infrastructures sportives et de loisirs, le renforcement des capacités des acteurs sportifs, la détection des talents et la création de conditions pour favoriser l’émergence de l’entrepreneuriat sportif.

Je salue les performances des athlètes qui ont porté très haut les couleurs nationales, en permettant au Burkina Faso de briller sur le toit de l’Afrique et du monde dans des disciplines comme : l’épreuve log press 180 kg pour le maximum de répétitions, l’heptathlon, le triple saut, le cyclisme et les arts martiaux.

Monsieur le Président,

Honorables Députés,

Au terme de cette rétrospective qui constitue la trame de mon discours sur la situation de la nation, le constat est que malgré un contexte national et international difficile, le peuple burkinabè a remporté des victoires significatives sur le plan de la préservation de l’unité nationale et du développement économique et social.

Ces victoires sont incontestablement le résultat du leadership de Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian Kaboré, Président du Faso, qui, à travers une vision éclairée, a toujours su donner une impulsion positive à l’action gouvernementale, dont il m’a fait l’honneur de la responsabilité.

Le leadership du Chef de l’Etat qui a été porteur au niveau national et sur la scène internationale, s’est illustré par une diplomatie active et efficace, orientée notamment vers la recherche de la paix et vers la promotion du développement. Le Président du Faso, actuellement président du CILSS, a occupé en 2019 la présidence du G5-Sahel. Durant son mandat, il a lancé plusieurs initiatives pour la mobilisation des ressources. Il a également œuvré, aux côtés d’autres grands dirigeants du monde, à établir le Partenariat pour la sécurité et la stabilité au Sahel.

Nous nous souvenons encore des visites, dans notre pays, de la Chancelière de la République fédérale d’Allemagne, Madame Angela MERKEL, des présidents des Républiques sœurs de la Côte d’Ivoire, du Mali, de la Mauritanie, du Niger, du Rwanda et du Tchad.

Le Burkina Faso vit. Il demeure une destination à ne pas manquer et qui a, par-dessus tout, montré qu’il sait se remettre rapidement des difficultés et continuer indéniablement à faire des progrès, quel que soit le poids des coups endurés. Les avancées, nous les devons à la très forte capacité d’adaptation de notre peuple qui a su intégrer le péril terroriste dans ses comportements quotidiens. Mais, nous le devons aussi à la diplomatie et à la coopération avec les pays amis, ainsi que les partenaires techniques et financiers qui sont restés à nos côtés pour nous montrer leur profond attachement à notre pays dans les moments les plus difficiles.

Aux prises depuis quatre ans avec le terrorisme, les Burkinabè ont montré, plus que jamais, leur forte capacité à vaincre l’adversité la plus rude et à surmonter leurs divisions internes, en promouvant le dialogue politique et social.

Lors du dialogue politique initié par le Président du Faso, en juillet 2019, la classe politique a agréablement surpris les plus sceptiques par sa maturité et sa capacité à se sublimer pour s’accorder sur les questions d’intérêt national.

Je lance, une fois de plus, un appel à tous les partenaires sociaux à renouer le fil du dialogue dans l’intérêt supérieur de la nation. Si je me réjouis que sous le mandat de Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian KABORE, l’exercice des libertés ait été poussé au maximum, je dois rappeler que pour construire une nation où il fait bon vivre pour tous, chacun doit savoir raison garder.

Les avancées importantes dans la mise en œuvre du PNDES, surtout en matière économique et sociale, montrent bien que le Gouvernement tient ses promesses, quoique l’ordre des priorités ait été modifié face aux défis sécuritaires.

Monsieur le Président,

J’ai le devoir de dire que le bilan que je viens de livrer ne saurait être exhaustif. Il serait d’ailleurs fastidieux pour tous de se livrer à un tel exercice que le règlement de votre auguste Assemblée a contribué à encadrer. C’est pourquoi le Gouvernement a jugé utile de joindre pour votre information détaillée des annexes à ce discours afin de vous donner une lecture utile en vue d’une bonne communication avec les populations.

Tout n’a certes pas été parfait dans notre gouvernance au quotidien.

J’ai conscience que beaucoup de choses restent à être améliorées et c’est ensemble que nous parviendrons à ce qu’il est convenu d’appeler « la perfection ».

Je tiens à réitérer à toute la nation, devant votre auguste Assemblée, comme lors de ma Déclaration de Politique Générale, mon appel à l’union sacrée de tous les Burkinabè, sans distinction aucune. Nous ne devons jamais oublier que c’est parce que les murs d’une maison présentent des fissures que les salamandres s’y engouffrent.

Monsieur le Président,

Honorables Députés,

Je vous remercie de votre attention soutenue qui m’honore et je me tiens à votre disposition pour vos contributions éventuelles à l’amélioration de l’action de mon Gouvernement.

Vive le Burkina Faso !
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