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Sidwaya N° 7497 du 10/9/2013

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Agriculture en Afrique : La révolution verte pour mettre fin à la faim
Publié le mercredi 11 septembre 2013   |  Sidwaya


Madame
© Sidwaya par DR
Madame Jane Karuku présidente de l’Alliance pour la révolution verte en Afrique (AGRA)


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L’alliance pour la révolution verte en Afrique(AGRA) a organisé du 4 au 7 septembre à Maputo, un forum sur l’avenir de l’agriculture africaine. Les participants ont au cours de leurs travaux, analysé la situation de l’agriculture africaine, dix ans après la Déclaration de Maputo. Des solutions ont également été proposées pour une véritable révolution verte sur le continent au cours des dix prochaines années.

« La révolution n’est pas une utopie. Avec un peu de volonté politique nous pouvons mettre fin à la faim et à la malnutrition en Afrique. Et les résultats obtenus dans certains pays nous réconfortent dans l’idée qu’une ère nouvelle s’annonce pour l’agriculture africaine ». Ainsi s’est exprimé la présidente de l’Alliance pour la révolution verte en Afrique (AGRA), madame Jane Karuku, au cours de la cérémonie d’ouverture du forum sur l’agriculture africaine. Un forum qui a regroupé plus de 200 participants venus du continent et d’ailleurs dont des responsables des institutions agricoles d’Afrique, des représentants d’organisations paysannes, des institutions bancaires ainsi que l’ensemble des acteurs de la chaîne de production. Le Burkina Faso était représenté par le directeur de cabinet de l’Agriculture, Salifou Taïta et le directeur général de la production végétale, Bouma Thio.
Selon les différents intervenants, il y a des motifs de satisfaction en ce qui concerne l’avenir de l’Agriculture en Afrique. Car des efforts considérables ont été observés dans certains pays comme le Niger, le Burkina Faso, le Mozambique, etc. Le Niger par exemple a pu atteindre le premier objectif des OMD qui est de réduire de moitié la faim, deux ans avant l’échéance de 2015. Même si l’on reconnaît que dix ans après la Déclaration de Maputo, seulement 8 pays sur les 32 ayant signé le CAADAP, ont pu consacrer au moins 10% de leur budget à l’Agriculture, le sentiment d’optimisme semble être le plus partagé. Selon la présidente de l’AGRA, Jane Karuku, les pays ont pris la mesure de l’urgence de la situation. Il reste à faire des efforts pour une meilleure coordination des actions et surtout un financement soutenu et durable des filières agricoles. En effet, les participants ont tous reconnu que la révolution verte ne peut se concrétiser en Afrique sans un effort concerté afin de sécuriser le financement de la production agricole.
Le besoin global de financement pour l’agriculture en Afrique est de 450 milliards de dollars US. Il ressort que seulement 10% des petits agriculteurs africains ont accès aux financements. D’où la nécessité selon Irungu Houghton, coordonnateur du Forum africain de la révolution verte (AGRF), d’encourager des partenariats public-privé et des modèles d’entreprise innovateurs pour booster le développement de l’agriculture africaine.
« Dans certains endroits sur le continent africain, nous assistons à des partenariats réussis entre les secteurs public et privé et les petits agriculteurs. Mais ces partenariats sont encore trop rares. Nous ne serons pas en mesure de transformer l’agriculture africaine, et réduire l’insécurité alimentaire et la pauvreté, si les petits exploitants n’ont pas le financement nécessaire pour augmenter leurs rendements agricoles et développer leurs activités", a déclaré DR Irungu Houghton.
Le coordonnateur de l’Association nationale des petits agriculteurs du Malawi, Dyborn Chibonga a quant à lui, souligné que même si certains gouvernements africains ont fait des progrès dans la mise à disposition des intrants aux producteurs, cela reste très insuffisant.
En dépit du fait que l’agriculture représente jusqu’à 40% du PIB dans certains pays africains, seulement 0,25% des prêts bancaires sont orientés vers les petits exploitants agricoles. « Chaque année, les petits exploitants agricoles sont obligés de prendre des prêts à intérêt élevé afin d’acheter des intrants agricoles pour la saison suivante .Pris dans un cercle vicieux, il s’avère alors difficile pour les petits exploitants d’augmenter leur productivité » Toujours selon ce dernier, les coûts des engrais vendus en Afrique sont les plus chers au monde. En effet, alors que le prix moyen des engrais livrés aux exploitations agricoles aux Etats-Unis coûte 226 $ EU la tonne, il se tient à 414 $ EU la tonne en Zambie.
Au cours du forum, les participants ont dégagé un certain nombre d’actions prioritaires sur lesquelles les gouvernements devraient se pencher. Il s’agit notamment de profiter du boum minier constaté dans certains pays en veillant à ce qu’une partie des revenus issus des industries extractives soit investie dans le développement de l’agriculture. Les états devront travailler également à renforcer les capacités des organisations paysannes, les institutions financières et les agences de l’agro-industrie et les encourager à travailler ensemble.
Le forum de l’alliance pour la révolution en Afrique entend encourager les gouvernements à prendre des mesures fiscales incitatives et à accorder des choix d’achats préférentiels pour les entreprises s’approvisionnant auprès des petits agriculteurs. Il va surtout travailler au cours des prochaines années à la mise en place de modèles de financements innovants pour réduire les risques de la dette.

Fatouma Sophie Ouattara

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