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Clement P. Sawadogo, coordonnateur de l’APMP

Publié le vendredi 21 fevrier 2020  |  Le Pays
Conférence
© aOuaga.com par Séni Dabo
Conférence de presse du ministre en charge de la Fonction publique
Lundi 24 octobre 2016. Ouagadougou. Le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, Clément Sawadogo, a animé une conférence de presse sur la session 2016 des concours directs et professionnels de la Fonction publique, le reversement des agents publics dans la nouvelle loi 081, le dialogue social, etc.
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« Nous sommes un pouvoir qui n’a pas fait dans la paresse, la mal gouvernance...»

L’Alliance des partis de la majorité présidentielle (APMP) s’organise pour apporter une certaine réplique au Chef de file de l’opposition politique. Dans le cadre de ses activités, elle était à Bobo-Dioulasso du 15 au 16 février 2020. Dans cet entretien, nous parlons de cette alliance avec son coordonnateur, Clément P. Sawadogo, 2e vice-président du MPP.

« Le Pays » : L’APMP était à Bobo-Dioulasso. Quel était l’objet de cette sortie?

Clément P. Sawadogo : L’APMP a effectivement organisé une sortie politique à Bobo-Dioulasso, pour un clin d’œil à cette région et donner un message fort sur sa vision et son appréciation des questions de l’actualité politique nationale. C’est dans le cadre de sa stratégie de déconcentrer ses activités. Nous avons effectué une première sortie de ce genre dans la ville de Kaya, afin de marquer notre solidarité avec les déplacés et la deuxième sortie est celle de Bobo-Dioulasso. Les Hauts-Bassins sont une région stratégique de notre pays. En fait, l’APMP organise ses activités en commun pour renforcer le niveau de solidarité entre nos partis. Plus nous travaillons ensemble, mieux nous nous sentons en famille, plus nous pouvons tisser des liens et des actions de concert. Nous savons que nous sommes à un carrefour particulier de la vie politique de notre pays avec une année charnière qui est celle de 2020. Et c’est une année électorale dans laquelle, naturellement, la question d’alliances va être extrêmement déterminante. Nous avons tous intérêt à renforcer notre alliance dans le cadre de l’APMP, afin d’évoluer de manière solidaire vers les échéances de fin d’année. Voilà qui justifie ce genre d’activités de manière décentralisée. Certainement que les semaines et les mois à venir, nous en organiserons d’autres.

Quels enseignements tirez-vous de cette sortie ?

La mobilisation était parfaite. Nous avons tenu deux activités. La première était une conférence de presse au siège du MPP. Et tous les présidents de partis étaient là. On a relevé la présence de quelques militants également invités. Dans l’après-midi du samedi, nous avons tenu cette grande mobilisation au Palais de la culture Mgr Anselme Titianma Sanon de Bobo- Dioulasso. Ce palais a refusé du monde. Il était plein à craquer. Nous nous réjouissons de cette grande mobilisation à laquelle tous les partis présents à Bobo ont contribué. On peut dire que c’est la première grande activité de ce genre en terme de mobilisation au sein de l’APMP depuis que nous avons tissé la nouvelle convention qui date d’à peu près 4 ans, notamment après l’accession au pouvoir du président Roch Marc Christian Kaboré. Et c’est la première grande activité de mobilisation de concert. En tout cas, elle a tenu toutes ses promesses et nous sommes encouragés à aller de l’avant.

Comment fonctionne concrètement l’APMP ?

C’est exactement cela. Toute notre organisation repose sur une convention signée par les différents partis politiques. Nous comptons une soixantaine de partis reconnus officiellement, qui participent à cette alliance. C’est une adhésion libre. Nous nous réunissons régulièrement pour organiser nos activités, orienter nos réflexions et nos actions. Il faut dire, pour l’essentiel, que le but visé par l’APMP est de soutenir le programme du président Roch Marc Christian Kaboré. C’est d’œuvrer à la concrétisation de tous les engagements contenus dans le programme présidentiel qui est le trait d’union entre nous. Si nous sortons de ce cadre, l’APMP n’a plus de contenu. Et chaque fois qu’il y a une question importante dans la vie de la Nation, qui implique des décisions du gouvernement ou une évolution politique importante, nous nous retrouvons pour examiner la question et dégager la ligne de conduite qui sied et nous exprimer en conséquence à travers des conférences de presse ou des sorties médiatiques. C’est essentiellement cela : avoir des positions communes, les affirmer comme il faut et les réaffirmer avec force, défendre ensemble les acquis du programme présidentiel. Nous nous mobilisons aussi pour barrer la route à tous ceux qui veulent nous empêcher d’aller de l’avant. C’est ça aussi la lutte politique ; elle ne sera jamais autrement pour pouvoir réaliser son programme. C’est ce que nous faisons ensemble pour pouvoir soutenir le président du Faso et son gouvernement.

« Si vous regardez dans les pays d’ancienne tradition démocratique, les premiers mandats sont assez compliqués »

Comment l’APMP s’organise-t-elle autour du candidat de la majorité, Roch Marc Christian Kbaoré?

Je voudrais encore dire qu’à ce jour, il n’y a pas encore eu l’investiture officielle du candidat. Quand nous parlons ainsi, nous nous référons aux statuts et règlement intérieur de chaque parti qui prescrivent l’obligation que le parti réunisse ses instances pour se prononcer pour un candidat. Cependant, quand on fait l’analyse politique, la totalité de nos partis soutiendront le candidat Roch Marc Christian Kaboré. Parce que nous avons tous, une bonne appréciation des acquis du président au cours de ce mandat. Or, la bonne règle dit qu’on ne change pas une équipe qui gagne. Nous n’avons aucun intérêt à prendre des risques pour disperser nos énergies, nos efforts par des candidatures multiples tout en sachant que dans le camp d’en face, on parle d’évoluer de manière unie et solidaire. Ce n’est pas en ce moment que nous devons nous éparpiller ; ce serait gaspiller nos chances, surtout en ce qui concerne la présidentielle. En ce qui concerne les législatives, chacun évolue avec sa liste de candidats. Là aussi, il n’est pas exclu qu’il y ait une dynamique interne au sein des partis de la majorité pour qu’un certain nombre fusionne leur liste pour avoir des listes communes. Ça aussi , c’est dans l’ordre normal des choses et je pense que beaucoup se concertent également dans ce sens. En tout état de cause, il est question d’unité, de cohésion, d’aménager tous les ingrédients nécessaires pour rééditer notre victoire qui sera celle de notre candidat et qui pourra s’exprimer par une large majorité à l’Assemblée nationale pour soutenir les actions du gouvernement dans les années à venir.

Quel regard portez-vous sur la gouvernance du président Kaboré ?

En général, tout premier mandat d’un président est un mandat difficile. C’est valable chez nous comme ailleurs. Si vous regardez dans les pays d’ancienne tradition démocratique, les premiers mandats sont assez compliqués. Parce que le chef d’Etat élu est souvent obligé de marcher sur des œufs, d’être très prudent pour ne pas commettre des erreurs qui hypothèquent sa réélection. Or, tout président normal voudrait être réélu pour un second mandat. En plus de ce constat qui est d’ordre général, le mandat du président Kaboré a été particulièrement empreint de deux grosses difficultés. La menace terroriste d’une part et l’ébullition incessante du front social d’autre part. Ces deux paramètres nous ont surpris quand même il faut le dire. C’est vrai, on savait que le Burkina Faso pouvait à tout moment subir des attaques terroristes à partir du moment où ses voisins immédiats étaient agressés régulièrement. Mais nos FDS étaient dans un état d’impréparation pour face à cette menace qui est, comme on le dit souvent, une guerre asymétrique. Alors comment fallait-il faire face ? Cela a été très difficile. Dieu merci, aujourd’hui, il y a eu une nette évolution. On note beaucoup de progrès dans la réorganisation de l’armée et des autres FDS, dans l’équipement et la formation des structures et surtout dans l’expérience acquise sur le terrain. Tout cela a aiguisé leurs forces de frappe. Du côté du front social, ne voilà-t-il pas que dès que nous sommes arrivés au pouvoir en début 2016, nous nous sommes retrouvés tout de suite avec la question de la loi 081 qui avait été adoptée par l’Assemblée sous la Transition ? Cette loi accordait aux fonctionnaires un nouveau statut général avec des incidences très fortes, plusieurs dizaines de milliards de F CFA qu’il fallait trouver pour la mettre en œuvre. Nous avons été également confrontés à une recrudescence de grèves, de manifestations syndicales tous azimuts d’une envergure jamais égalée, outre les raisons qui peuvent expliquer ceci ou cela. Mais, en tout cas, telle a été la dure réalité. En tenant compte de ces facteurs, je puis quand même dire que le mandat du président Kaboré a été un mandat de combativité et de résilience. Aujourd’hui, nous sommes à l’aise pour dire que le Plan national de développement économique et social a pu être exécuté conséquemment (60% de réalisation). Si nous avons pu parvenir à ces résultats, c’est parce que nous avons, un tant soit peu, atténué les facteurs de blocage (terrorisme et front social). Bien sûr, nous tirons des leçons pour l’avenir. On fait le constat que nous avons pu maintenir le cap, avec un taux de croissance de 6% alors que ce taux oscillait entre 4 et 5% dans les années qui ont précédé notre arrivée aux affaires publiques. Que l’on puisse maintenir ce cap, malgré les contraintes acerbes, je peux dire que l’on doit se réjouir et reconnaître que nous sommes un pouvoir qui n’a pas chômé. Nous sommes un pouvoir qui n’a pas fait dans la paresse, la mal gouvernance, la mauvaise gestion. Sinon, on n’aurait pas pu atteindre ces résultats avec ces contraintes.

« Le congrès ordinaire n’exclut pas la tenue d’un autre congrès, extraordinaire cette fois-ci, qui serait alors consacré exclusivement à l’investiture de notre candidat à la prochaine présidentielle »

Dans les prochains jours, le MPP dont vous êtes le deuxième vice-président, va tenir son 3e congrès ordinaire. Pourquoi un tel congrès maintenant ?

Ce congrès ordinaire qui arrive, se tient en application de notre statut et de notre règlement intérieur. C’est vrai qu’à un moment, nous étions tous focalisés par la préparation de l’investiture de notre candidat, parce que nous sommes en année électorale. Mais la réalité nous a rattrapés. Nos statuts prescrivent de tenir le congrès tous les 3 ans. C’est le congrès qui met en place les organes dirigeants, à savoir le BPN (Bureau politique national), qui, lui-même, met en place le Bureau exécutif national (BEN) en plein congrès. Donc, nous étions tenus de nous conformer à nos textes et de convoquer la session ordinaire qui se tiendra les 6 et 7 mars 2020. Ce sera un congrès ordinaire, pas long, parce qu’il va se concentrer sur l’essentiel qui est d’apprécier le bilan du parti sur les trois dernières années écoulées. Ceci étant, il pourra aussi plancher sur la stratégie du parti pour les prochaines élections. Le congrès ordinaire n’exclut pas la tenue d’un autre congrès, extraordinaire cette fois-ci, qui serait alors consacré exclusivement à l’investiture de notre candidat à la prochaine présidentielle.

La loi sur les volontaires pour la défense de la patrie, a été votée en janvier dernier à l’Assemblée nationale. Pensez-vous que l’opérationnalisation de cette nouvelle force peut vraiment aider nos FDS dans la mission de lutte contre l’insécurité ?

Je pense que cela peut aider et je suis même convaincu que c’était la voie obligée pour nous de pouvoir sortir de la menace terroriste, parce que son caractère asymétrique fait qu’en tous lieux, à tout moment, on peut trouver un ou plusieurs terroristes qui menacent la société. Donc, seule une mobilisation généralisée de la population peut mettre fin à de telles menaces. Les FDS font leur travail. Si elles ne le faisaient pas, nous serions en train de disparaître de la carte. Mais cela ne suffit pas. Il faut explorer également d’autres pistes, associer plusieurs stratagèmes et remèdes pour venir à bout de cette guerre. L’idée de l’appel du président du Faso pour le volontariat, s’appuie sur le principe qu’un peuple mobilisé et combatif, est un peuple victorieux. Et à d’autres étapes de notre histoire, la mobilisation populaire a permis de défendre notre pays et ses institutions. On en veut pour preuve, la Révolution d’août 1983 et l’époque des CDR (Comités de défense de la Révolution), par exemple. Aujourd’hui, ce ne sont plus des CDR que nous voulons mettre en place, parce que le contexte a beaucoup changé, mais l’idée de base est la même. C’est d’amener la population à participer à sa propre défense. Je dois me réjouir que cette loi pour les volontaires, ait pu être adoptée à l’unanimité par les députés présents, ce jour-là, à l’hémicycle. Ce qui veut dire que toute la classe politique, majorité comme opposition, est finalement convaincue que c’est un passage obligé pour nous tous. Il faut se réjouir de cela. C’est un acte politique majeur qui inaugure cette union sacrée que le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a appelée de tous ses vœux. Désormais, nous savons que nous pouvons mobiliser la quasi-totalité de notre peuple pour continuer le combat contre la menace terroriste.

Propos recueillis par Michel NANA
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