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Polémique autour de la nomination de policiers dans les représentations diplomatiques Les explications du ministre Alpha Barry

Publié le lundi 17 fevrier 2020  |  Le Pays
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© aOuaga.com par A. O.
Don de livres du ministre des affaires étrangères Alpha Barry à l’académie de police de Pabré 
Lundi 10 juin 2019. Pabré. Le ministre des affaires étrangères Alpha Barry offre des livres à l’académie de police de Pabré 
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Suite à la polémique qui enfle sur la nomination de policiers dans les représentations diplomatiques, le ministre Alpha Barry a tenu à apporter des précisions. Pour lui, ce n’est ni plus ni moins que pour des raisons de sécurité. C’est du moins ce qui ressort du communiqué de presse ci-dessous parvenu à notre rédaction. Lisez plutôt !

« C’est une affaire dont on ne devrait pas parler publiquement. Parce qu’il s’agit de sécurité (de Burkinabè notamment) et de sûreté de l’Etat. Malheureusement, l’affaire a été portée sur la place publique par le Syndicat des agents du ministère des Affaires étrangères (SAMAE). Ainsi, ce dossier qui devait demeurer confidentiel ou à tout le moins interne, est devenu un sujet de débat public. Cette fois-ci, ce n’est même pas par une fuite organisée ou malencontreuse, mais par une conférence de presse, par une déclaration urbi et orbi, c’est-à-dire à la ville et au monde.

C’est tout simplement regrettable ! J’ai reçu, vendredi, le bureau du SAMAE pour lui faire part de mon sentiment et échanger sur la question. Tout étant désormais jeté sur la place publique avec un débat très animé sur les réseaux sociaux, je me sens donc obligé de m’expliquer sur cette affaire.

De quoi s’agit-il ? Depuis deux ans, je reçois de nos ambassades et consulats, des alertes et des requêtes pour la sécurisation de leurs locaux. C’est ainsi que j’ai présenté, en Conseil des ministres courant 2018, un dossier pour me permettre de prendre des mesures, pour deux de nos représentations dans un pays voisin, pour qui il était urgent d’agir au regard des informations reçues.

Le Conseil a non seulement approuvé le dossier, mais il a surtout estimé que pour ce genre de mesures, on n’a pas besoin d’une décision de sa part pour les prendre. C’est alors que j’ai confié, depuis 2018, le dossier à un de mes conseillers techniques, l’Ambassadeur Der Kogda. J’en ai tenu informé le bureau du SAMAE. Et jusqu’à lundi dernier, 10 février 2020, je n’ai jamais reçu une opposition de la part du syndicat contre ce projet. La mission confiée au conseiller technique consistait à faire le point des besoins exprimés par nos différentes représentations et une évaluation de la menace sécuritaire qui pèse sur notre pays et sur la région et le risque pour nos représentations diplomatiques. Cette évaluation a conclu sur la nécessité de renforcer la sécurité dans nos 15 ambassades et consulats généraux en Afrique de l’Ouest et au Tchad. Objectif: protéger ces hauts lieux de représentation nationale, où flotte notre drapeau et protéger ceux qui y travaillent y compris nos diplomates. Voilà, c’est tout ! C’est vraiment de cela qu’il s’agit.

Le reste n’est que rumeurs, imaginations, spéculations et extrapolations. La mise à disposition d’agents de police n’est qu’un des premiers volets des mesures envisagées. Je suis le chef d’une administration où on me pose des problèmes de sécurité. A ma place, que feriez-vous si ce n’est de prendre vos responsabilités ? Dois-je attendre que l’irréparable se produise avant de courir après des solutions? Pour moi, c’est non. Donc, il me fallait prendre mes responsabilités sur cette question, surtout dans le contexte où il est désormais clair que notre pays est particulièrement visé par les terroristes. Surtout aussi que nous avons été témoins de l’attaque contre l’Ambassade de France à Ouagadougou. Que se serait-il passé ce 2 mars 2018 si les portes d’entrée de l’Ambassade de France n’étaient pas blindées ? Que se serait-il passé ce jour-là si à l’intérieur de cette chancellerie, il n’y avait pas d’éléments français armés pour réagir à temps et contenir la situation avant l’arrivée des forces burkinabè? Partout où il est question de sécurité de Burkinabè dans une de nos Représentations diplomatiques, je me dois d’agir en toute responsabilité, avec les moyens qui sont les nôtres.

De même, toute enclave à l’extérieur où flotte le drapeau national, c’est un devoir pour moi de préserver son intégrité. Je ne voudrais pas manquer à ce devoir qui est le mien, ni manquer de prendre ces responsabilités qui sont les miennes. Dans une ambassade ou dans un consulat, il y a des fonctions précises dévolues exclusivement aux diplomates. Et ce n’est pas à un policier que je viendrai à confier ces fonctions diplomatiques. J’en appelle donc à la sagesse et à la responsabilité de tous dans l’approche de cette question. Et qu’en toute responsabilité, nous puissions évoquer nos questions sensibles à l’interne avant de les déverser à la face du monde. Porter ce débat sur la place publique n’honore ni notre pays, le Burkina, ni sa diplomatie encore moins les agents qui agissent ainsi et non plus tous ceux qui approuvent ces méthodes. C’est pourquoi je témoigne ici ma reconnaissance à toutes les personnes et à tous mes collaborateurs de la centrale et de l’étranger, qui ont compris le bien-fondé du projet en cours et qui, depuis quelques jours, m’apportent constamment leur soutien.

Merci à tous ! »
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