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L’Observateur Paalga N° 8453 du 9/9/2013

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Retour d’Affi N’Guessan au FPI: Il hérite d’un parti laminé, mais fort d’esprit
Publié le mardi 10 septembre 2013   |  L’Observateur Paalga




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Ce 7 septembre 2013 au siège du FPI, sis au Plateau, (Atogban) à Abidjan II, Pascal Affi N'Guessan, un peu amaigri, mais affichant un large sourire pavoise au milieu des militants, qui crient à tue tête "Prési ! Prési.". C'est le grand retour sur la scène politique de ce fidèle parmi les fidèles de Laurent Gbagbo qui, libéré le 5 août dernier, reprend naturellement la présidence du FPI des mains de Miaka Oureta, lequel en a assuré l'intérim pendant les 2 ans qu'a duré l'emprisonnement d'Affi N'Guessan. Il reprend sa chose, et l'occasion fut belle pour donner la vision du parti sous son magistère, ou plutôt sous l'ombre du maître Laurent Gbagbo, toujours si près et si loin lors des jamborees frontistes.

Affi N'Guessan n'a pas dérogé à cette règle non écrite : "Gbagbo reviendra... je dois ce que je suis aujourd'hui en politique à Laurent Gbagbo".... Puis l'antienne de l'exigence de sa libération a été encore une fois entonnée par l'ex-prisonnier, "au nom de la réconciliation et de la paix". Tout comme pour la paix des cœurs, il faut élargir Simone Gbagbo, Blé Goudé, Dogbo Blé...". L'assujettissement de la réconciliation à la libération du célèbre prisonnier de Shevenighen relève d'une surenchère politique, car il y a peu de chance qu'elle soit entendue, le sort de l'ex-président ivoirien ne dépendant désormais plus des autorités abidjanaises. Mais convenons que ça fait politiquement correct de s'inquiéter du sort du grand camarade Gbagbo, et de réclamer son élargissement.

L'évocation de la mémoire des disparus tels Paul Bohoun Bouabré, "le père du Budget sécurisé", de Désiré Tagro... était aussi opportune.

Ce retour du patron du FPI serait aussi incomplet s'il ne dressait pas un réquisitoire contre le pouvoir en place, ce qui est de bonne guerre.

Morceaux choisis : "Ouattara a rendu le pays méconnaissable en deux ans... comment pardonner à Ouattara et à Soro...".

Pourtant si le FPI, son patron en tête, ont mille raisons de flécher Alassane Ouattara, le plus dur pour Affi N'Guessan est ailleurs : reconstruire un parti décapité, qui se cherche depuis la chute de son fondateur en avril 2011.

En effet, deux ans après l'effondrement du régime Gbagbo, le FPI est en lambeaux. Ses dirigeants et cadres sont soit en prison, soit en exil, ou tout simplement sont devenus aphones.

Engoncés dans leur certitude de parti victorieux de la dernière présidentielle et dans leur attitude belliqueuse et va-t-en-guerre, les chefs du FPI n'ont pas su, dans l'après-scrutin, réaliser la mue salvatrice lorsqu'on perd le pouvoir : celle consistant à devenir une opposition responsable et organisée.

A leur décharge, le premier d'entre eux d'alors, Laurent Gbagbo, s'est muré dans un entêtement suicidaire à l'issue de l'élection, cependant qu'il aurait pu emprunter la voie de la sagesse et reconnaître la victoire à la régulière de Ouattara et revendiquer désormais la... le... rôle d'opposant. Tout le monde en est convaincu : un Laurent Gbagbo devenu opposant d'Alassane Ouattara, c'était la vie politique ivoirienne qui gagnait. Surtout, la probabilité pour que le leader du FPI retrouve un jour le palais de Cocody par les urnes était grande. Hélas on ne fait pas l'hitoire avec des si !

En attendant, non seulement le FPI est étêté, mais pire, le parti a pratiqué la politique de la chaise vide, chose inopérante à tout point de vue. Aujourd'hui absent de l'hémicycle et des conseils municipaux, le FPI n'a pas d'autre choix que d'avoir la présidentielle en ligne de mire. Pour cela, une réorganisation du parti de fond en comble s'avère une nécessité absolue.

Derrière ses airs débonnaires, Affi N'Guessan est un homme de défi, déterminé selon ceux qui le connaissent. Une anedocte, invérifiable du reste, veut qu'au lendemain de son retour de Marcoussis en janvier 2003, il ait reçu une gifle de l'ex-première dame d'alors, Simone Gbagbo, qui l'accusait d'être aller se livrer aux rebelles en France.

A ceux qui lui demandaient de quitter le FPI il aurait répondu : "Le Parti n'appartient pas à un individu, il est à tous, nous serons là au moment des victoires, comme en temps de défaite". Tout l'homme est résumé dans ces propos. Un frontiste intraitable, au caractère bien trempé. En ces heures sombres, le FPI en a besoin.

La Rédaction

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