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Le Quotidien N° 860 du 6/9/2013

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Education au Burkina: mieux encourager l’initiative privée
Publié le samedi 7 septembre 2013   |  Le Quotidien




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Le fondateur de l’école Esther II de Ouagadougou a maille à partir avec les autorités municipales. M. Pierre Claver Nikiéma se dit victime d’expropriation d’une partie du terrain de son établissement. En effet, son terrain non loti acquis auprès des propriétaires terriens a été charcuté et s’est réduit comme une peau de chagrin. Au-delà des questions administratives et juridiques qui entourent ce dossier et dont des contours peuvent nous échapper, un fait est cependant têtu : cette affaire est caricaturale de la difficulté qu’ont les promoteurs privés à réaliser des projets à but socio-économique. Même si le fondateur de l’école Esther II n’était pas en règle vis-à-vis de l’administration, n’y avait-il pas une formule pour l’amener à régulariser sa situation et à bénéficier de l’entièreté de son terrain ? Car, contrairement à certains spéculateurs immobiliers, qui usent de stratagèmes divers pour obtenir de vastes lots de terrain, semble avoir fait la preuve de sa bonne foi, en réalisant uniquement des écoles sur ses terrains. Il doit donc être encouragé dans son entreprise citoyenne. Car dans certains quartiers reculés de la capitale, ce sont les écoles privées qui sont les premières à s’installer et à offrir une possibilité d’éducation aux enfants. Les fondateurs ne le font certes pas par charité, mais toujours est-il que le résultat final est là : des enfants arrivent à aller à l’école grâce à eux, étant donné l’incapacité de l’Etat à réaliser des infrastructures scolaires suffisantes.
Au-delà de ce cas particulier, il se pose au Burkina un problème d’accompagnement des personnes engagées sur le front du développement socioéconomique, surtout dans le domaine de l’éducation. Combien sont-ils des promoteurs d’établissements d’enseignement primaire, secondaire ou supérieur à être obligés de louer des immeubles à prix d’or ou de squatter des locaux insalubres ou inadaptés faute de terrain propre ? C’est vrai, on ne peut pas bien sûr trouver des parcelles à tout le monde. Par ailleurs, certaines communes font un certain effort pour offrir des cadres viables aux promoteurs qui ont fait la preuve de leur sérieux. Mais, force est de reconnaitre que, de façon globale, des efforts restent à faire. La volonté politique devrait être encore plus forte. Il faut permettre au privé, dont le rôle n’est plus à démontrer dans l’accroissement de l’offre éducative, de bénéficier de conditions souples d’accès à la terre. Cela devrait offrir la possibilité de réaliser des infrastructures aux normes, pour une éducation de qualité. Mais attention, une telle politique devrait être assortie d’un cahier des charges très strict, comme l’impossibilité d’utiliser le terrain à d’autres fins, sous peine d’être retiré. On a vu en effet que, malheureusement, certains fondateurs n’ont pas toujours fait preuve d’honnêteté. Ils ont purement et simplement détourné l’objet du terrain, en le dépeçant pour le vendre ou pour y construire des magasins. Cette pratique est possible parce que, soit la règlementation n’est pas stricte, auquel cas il faut la durcir, soit il y a des complicités au sein des administrations fiscale, municipale et éducative. En tout état de cause, quelque chose doit être fait pour mettre fin à cette forme de spéculation immobilière. En assainissant le milieu, on donne du coup plus de chance aux personnes de bonne foi, réellement engagées dans les œuvres socioéconomiques, de pouvoir réaliser leurs projets. La terre n’ira qu’aux investisseurs sérieux.
Pour le moment, en tout cas, à l’image de l’affaire école Esther II, le Burkina doit mieux faire. Et s’il est une façon de favoriser davantage l’investissement privé dans les secteurs sociaux et culturels, c’est en étant à l’écoute des promoteurs, à travers une politique d’incitation. Il n’y a pas de raison qu’on fasse les yeux doux aux investisseurs miniers par exemple, en ignorant royalement l’œuvre encore plus salvatrice de fondateurs d’établissements d’enseignement. L’option de l’éducation pour tous passe nécessairement par l’octroi de certaines facilités, quitte, en retour, à exiger des fondateurs bénéficiaires de ces avantages, une éducation de qualité irréprochable, à des coûts accessibles.

La Rédaction

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