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Présence militaire étrangère au Burkina et au sahel: «Elle constitue un obstacle au développement réel ainsi qu’à l’autonomisation de nos forces armées»

Publié le mercredi 16 octobre 2019  |  FasoZine
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© Autre presse par DR
Ceci est le message central livré par les organisateurs de la 4e édition des Journées anti-impérialistes tenues du 10 au 12 octobre dernier dans la capitale burkinabè
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Ceci est le message central livré par les organisateurs de la 4e édition des Journées anti-impérialistes tenues du 10 au 12 octobre dernier dans la capitale burkinabè. Les organisateurs via plusieurs activités ont dénoncé la présence militaire étrangère sur le continent surtout qu’elle constitue « un réel obstacle » dans le développement de nos armées nationales.

Message central du meeting Anti-impérialiste.

Camarades militant(e)s,

Démocrates, patriotes, progressistes et révolutionnaires du Burkina, d’Afrique et d’ailleurs,

Combattants de la liberté,

Populations des villes et campagnes,

Jeunesse patriotique et révolutionnaire du Burkina,

Depuis le 10 octobre 2019, se tient ici même à Ouagadougou la 4ème édition des journées anti-impérialistes. Le thème retenu pour cette édition est : « Impérialisme et terrorisme en Afrique : causes et perspectives pour les peuples en lutte pour leur libération nationale et sociale ».

Camarades militantes et militants,

Démocrates, patriotes et révolutionnaires du Burkina et d’ailleurs,

Il s’agit là d’un thème d’actualité dans notre pays et dans la sous-région principalement dans les pays du Sahel. En effet, depuis plusieurs années notre sous-région connaît la multiplication des attaques terroristes contre les populations civiles et contre les forces de défense et de sécurité. Ces attaques ont occasionné des milliers de morts et de blessés, fait d’énormes dégâts matériels, mis nos économies nationales à genoux et fragilisé le tissu social dans nos pays respectifs.

Cette situation commande aux peuples africains en général et au peuple burkinabè en particulier un véritable sursaut patriotique salvateur. Notre manifestation de ce jour s’inscrit dans ce cadre. Elle vise à dénoncer le terrorisme ainsi que la présence de bases militaires étrangères en Afrique. Il s’agit donc d’une manifestation citoyenne et pacifique autour de préoccupations essentielles de l’heure. Malheureusement, et ce pour la deuxième fois consécutive en l’espace d’un mois, le maire MPP de Ouagadougou, Armand BEOUINDE s’est arrogé le « droit » de juger « inopportune » et d’interdire notre marche de ce jour sous un prétexte fallacieux tenant à « la situation sécuritaire » de notre pays. Ainsi donc, le maire de Ouagadougou se donne désormais le pouvoir de décider de la tenue ou non d’une manifestation !!!

De quel droit camarades ? De quel droit ?

Pour ceux qui en doutaient encore, le pouvoir MPP commence à montrer son vrai visage : celui d’un pouvoir anti-démocratique, véritable prédateur des libertés publiques et nostalgique des périodes de restriction des libertés démocratiques. Pendant qu’il s’arroge le droit d’interdire nos manifestations, le même MPP bat allègrement campagne à Ouagadougou et dans diverses autres localités du Burkina en vue des prochaines élections présidentielles et législatives en 2020. Qu’à cela ne tienne, en lieu et place de la marche-meeting, nous avons décidé de tenir un meeting à la bourse du travail.

Mais nous gardons clairement à l’esprit qu’aucune liberté ne s’octroie. Toute liberté se conquiert. Qu’Armand BEOUINDE se le tienne donc pour dit.

Camarades militantes et militants,

Depuis plusieurs années, le Burkina Faso et la sous-région vivent une situation sécuritaire marquée par le développement du terrorisme. Plus un jour ne passe sans que l’on ne signale des attaques contre des positions des FDS ou contre des populations civiles. Cette situation nous interpelle et appelle de nous une mobilisation et une détermination sans failles. Elle nécessite également de notre part une claire compréhension des enjeux véritables du moment. En effet, le terrorisme est devenu aujourd’hui le prétexte idéal pour l’installation de bases militaires étrangères dans nos pays. Ainsi, les armées françaises, américaines, canadiennes, allemandes, et autres ont pris pied dans la sous-région pour, disent-elles, combattre le terrorisme. Malgré cette présence massive des plus grandes armées du monde, les groupes terroristes continuent à sévir et montent même en puissance.

N’est-ce pas curieux camarades ?

En réalité, cette situation n’est pas surprenante. Le terrorisme, tel que nous le vivons aujourd’hui, est un pur produit des politiques impérialistes. Les groupes terroristes qui pullulent dans notre sous-région sont nés des guerres impérialistes menées en Afghanistan (en 2001), en Irak (en 2003), en Libye (en 2011) et de la déstabilisation du Mali par le MNLA soutenu par la France. Toutes ces guerres sont l’œuvre des mêmes puissances impérialistes (USA, France, etc.) attirées par les ressources des pays attaqués. Nous disons camarades qu’il faut se méfier de ces pyromanes nocturnes qui, dès le lever du jour, se transforment subitement en pompiers.

Par ailleurs, ces mêmes puissances utilisent le terrorisme pour atteindre leur objectif qui est de contrôler les immenses richesses de la région. Leur seul et unique but est de protéger leurs intérêts stratégiques et de consolider et/ou d’améliorer leurs positions de domination dans la zone sahélienne.

Dans un rapport d’information daté de juillet 2014 et relatif à l’évolution du dispositif militaire français en Afrique et sur le suivi des opérations en cours, la Commission de la défense nationale et des forces armées de l’Assemblée nationale française indique clairement que la restructuration de la présence militaire française en Afrique « vise à permettre à la France de conserver son influence » sur le continent. Les rédacteurs de ce rapport relèvent que la présence militaire française ne fait pas toujours l’objet d’un consensus en Afrique. C’est pourquoi, la France devrait privilégier une présence légère et discrète.

Tout est dit camarades. Les masques sont tombés et il nous appartient de nous mobiliser et de nous battre pour exiger le départ des bases militaires étrangères de nos pays. Ces bases militaires sont la perpétuation des politiques impérialistes de domination et de soumission de nos peuples. Ces mêmes politiques qui maintiennent nos pays dans la dépendance. C’est pourquoi, après près de 60 années de coopération militaire avec la France, nos armées sont aujourd’hui encore incapables d’assurer la sécurité de nos territoires face à des hordes de bandits. Ainsi, n’importe quel groupuscule disposant de quelques pick-up armés de mitrailleurs réussit à mettre des armées nationales en déroute. Qu’on se le dise tout net, la présence militaire étrangère au Burkina et dans le sahel de façon générale, constitue un obstacle au développement réel ainsi qu’à l’autonomisation de nos forces armées.

De façon plus générale, les menées impérialistes sur le continent anéantissent nos capacités à concevoir et mettre en œuvre des politiques de développement autonomes répondant aux seules aspirations de nos populations et susceptibles de nous sortir du sous-développement actuel.

Ce n’est un secret pour personne, nos pays sont structurellement fragiles. Cette fragilité est due d’une part à l’incapacité de nos classes politiques corrompues et incapables de proposer des alternatives crédibles à leurs peuples mais aussi, d’autre part, à la domination impérialiste dont sont victimes nos Etats. Nos pays se retrouvent aujourd’hui dans un véritable abîme social marqué par la paupérisation croissante d’une bonne partie de nos populations. Des pans entiers de nos territoires nationaux sont délaissés. Les populations qui y vivent n’ont pas accès aux services sociaux de base (eau potable, éducation, santé, logement décent, etc.) et font face à l’extrême pauvreté. Notre jeunesse, désœuvrée et sans perspectives, est exposée à des récupérations y compris par des groupuscules terroristes. Nos armées nationales, quant à elles, sont sciemment maintenues dans la dépendance vis-à-vis des puissances impérialistes. Elles sont désorganisées, démoralisées et sont sans commandement opérationnel fiable ; ce qui les rend incapables de jouer leur rôle régalien de défense de l’intégrité territoriale et de la souveraineté nationale de nos pays.

Pourtant, notre sous-région n’est pas pauvre. Elle dispose d’importantes richesses minières et énergétiques telles que l’uranium, le pétrole, le gaz, l’or, le diamant, la bauxite, le plutonium, le cobalt, le phosphate, le manganèse, etc. Ces richesses-là sont l’objet de convoitises des puissances impérialistes qui utilisent le terrorisme pour atteindre leurs objectifs. Ces puissances occupent militairement nos Etats, y déploient des troupes et du matériel militaire pour sécuriser leur accès à nos richesses naturelles et pour créer des débouchés à leurs produits manufacturés.

Il est donc temps pour les générations actuelles d’Africains de prendre conscience et de s’organiser contre le terrorisme, contre l’impérialisme et pour le progrès économique et social véritable de nos Etats. Nous devons garder à l’esprit que le départ de l’armée française et des autres forces militaires étrangères est une condition indispensable pour la victoire contre le terrorisme dans notre pays et dans toute la région du Sahel.

Pour ce faire, tous les démocrates, patriotes et révolutionnaires doivent inscrire leurs actions et luttes dans la perspective de constituer un mouvement populaire anti-impérialiste et pour le changement révolutionnaire en faveur de nos peuples. Il s’agit là de la seule voie susceptible de garantir les droits de nos peuples à la liberté, à la sécurité et au progrès. Alors poursuivons notre mobilisation dans les quartiers, villages, villes au Burkina et partout ailleurs.

Vive les peuples en lutte pour leur émancipation nationale et sociale !

A bas l’impérialisme !

Bases militaires étrangères, hors d’Afrique !

Armée française, hors du Burkina et d’Afrique !

Je vous remercie

Ouagadougou le 12 octobre 2019

Les structures initiatrices des #JAI_2019:

Organisation Démocratique de la jeunesse du Burkina Faso (ODJ) –Union Générale des Etudiants Burkinabè (UGEB) – Confédération Générale du Travail du Burkina (CGT-B) – Mouvement Burkinabè des Droits de l’Homme et des Peuples (MBDHP) – Manifeste pour la liberté – Association Kebayina des Femmes du Burkina – Syndicat National des Artistes musiciens Burkina (SYNAMUB) – Association Burkinabè d’Assistance et de Secours Populaire (ABASSEP) – Comités de Défense et d’Approfondissement des Acquis de l’Insurrection populaire (CDAIP) – Coalition des Associations pour la Défense du Droit au Logement (CADDL)
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