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Attaques terroristes tous azimuts au mali et au burkina

Publié le jeudi 3 octobre 2019  |  Le Pays
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© Autre presse par DR
Attaques terroristes à l`Est du Burkina
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La situation sécuritaire dans la bande sahélo-saharienne, ne cesse d’évoluer de Charybde en Scylla et ce, malgré les grands messes internationales dont les dernières connues en date sont les sommets du G5 Sahel et de la CEDEAO de Ouagadougou.

Au Mali, la dernière éruption de la folie meurtrière des terroristes qui ont recouvert toute la région de leur linceul tout de sang maculé, était les attaques de Mondoro où ont péri au moins deux civils et de Boulikessi, à la frontière avec le Burkina Faso, où 25 militaires maliens ont été tués et où le sort de soixante autres soldats restait encore incertain aux dernières nouvelles.

Ce récital quasi quotidien de la mort au nez et à la barbe de toutes les forces militaires en opération au Mali, en l’occurrence les Forces armées nationales du Mali (FAMA) avec toute la cohorte des experts militaires internationaux qui les encadrent, c’est-à-dire la force en attente du G5 Sahel, la force française Barkhane, les troupes de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA), revêt tous les contours d’une humiliation infligée par les forces du mal, non seulement aux gouvernants maliens, mais aussi à toute la communauté internationale.

Les discours de l’indépendance de l’Azawad ou de la reconstitution de l’empire Peulh du Macina sont loin d’être morts

En tout cas, ces actes de défiance des terroristes viennent apporter du grain à moudre aux organisations de la société civile qui réclament le départ des troupes étrangères du Mali occupé militairement par des puissances extérieures sans que l’on n’en voie la plus-value en termes de sécurité pour les populations. Du reste, la recrudescence des attaques, malgré la présence étrangère, prouve à l’envi, contrairement à ce que ressassent les chefs d’Etat de la région sahélienne, que la solution à l’insécurité ne saurait venir de l’extérieur.

Cela dit, l’attaque du bataillon militaire de Boulikessi mis en rapport avec celle de Koutougou au Burkina Faso, devrait faire comprendre aux dirigeants des deux pays et au-delà, à tous leurs homologues de la région sahélienne, que l’ambition manifeste des groupes armés est de détruire tous les postes militaires frontaliers soit pour faire de la zone, des espaces ouverts pour les trafics de tous genres, soit pour en recomposer la carte politique.

Les discours de l’indépendance de l’Azawad ou de la reconstitution de l’empire Peulh du Macina, sont donc loin d’être morts. Il est donc grandement temps que les raouts des têtes couronnées où sont déclinés les catalogues de bonnes intentions, cèdent la place à de véritables actions coordonnées entre Etats sur le terrain, avant que l’on ne se réveille tous un matin, en sujets d’une nébuleuse théocratique où s’appliquent des législations moyenâgeuses aux antipodes des droits de l’Homme.

Alors que le Mali sis dans l’épicentre du terrorisme, n’en finit pas avec les secousses et leurs répliques, le Burkina Faso voisin se laisse aussi happer lentement mais sûrement par le trou noir. Après Djibo que beaucoup de Burkinabè condamnent à devenir le «Kidal du Burkina Faso», l’insécurité s’est établie aux portes de Kongoussi qui reçoit depuis quelques jours, des milliers de réfugiés, fuyant la terreur qui a occasionné en quelques jours, des dizaines de morts.

La prise de conscience populaire ne doit pas dédouaner les dirigeants de leur devoir de protection vis-à-vis des populations

Selon certaines sources, en moins de 72 heures, la ville aurait accueilli entre 17 000 et 19 000 déplacés suite aux dernières attaques meurtrières dans les communes de Zimtenga et de Bourzanga. Aux difficultés d’accueil de ces hommes, femmes et enfants qui abandonnent, derrière eux, maisons, bétail et promesses de récoltes, il faut déjà ajouter les graves crises alimentaires et sanitaires qui pointent à l’horizon, sans occulter les terribles impacts sur les localités de refuge dont, entre autres, la fermeture des écoles devenues des camps d’accueil. Face à la situation, même si bien des Burkinabè vivent toujours dans l’espoir que le Président du Faso et son gouvernement trouvent la panacée, les populations victimes semblent prendre la mesure réelle du danger.

En effet, il se susurre qu’elles se préparent à opposer une résistance populaire avec ou sans l’aide des Forces de défense et de sécurité (FDS), aux groupes armés, avec l’espoir de reconquérir les terres ancestrales qu’elles ont été contraintes d’abandonner. Même si cette résistance populaire fait courir au pays le risque d’une guerre généralisée avec ses inévitables débordements, ce sont là des leçons d’engagement et de patriotisme que ces paysans donnent à l’ensemble du peuple burkinabè. Leur exemple devrait inspirer chaque Burkinabè qui, faute de pouvoir s’engager dans des combats directs sur le terrain, doit au moins se départir des comportements qui tendent à favoriser la tâche aux bandes armées. Sont au nombre de ces comportements, les discours haineux et divisionnistes, la stigmatisation, la non dénonciation des individus et actes suspects, etc.

Cela dit, la prise de conscience populaire ne doit pas dédouaner les dirigeants de leur devoir de protection vis-à-vis des populations. Ce devoir passe par l’élaboration de politiques sécuritaires cohérentes, qui ne sauraient se limiter à la seule réponse militaire qui montre aujourd’hui toutes ses limites. Tout laisse croire en effet aujourd’hui que bien de ceux qui ont pris les armes contre le Burkina Faso, sont des nôtres et ont pris cette option parce que, entre autres, l’Etat, à plusieurs égards, a manqué à ses devoirs minimaux envers eux. Il est donc plus que temps que le pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré dont le discours a varié au fil du temps sur l’identité de ceux qui nous attaquent, accusant tantôt l’ancien régime, tantôt les Occidentaux ou même les pays voisins, se départisse de sa paranoïa et de son immobilisme pour poser un diagnostic clair de la situation. Car, c’est connu, pour obtenir les bonnes réponses, il faut se poser les bonnes questions.

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Le Pays N° 5171 du 8/8/2012

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