Burkina Faso : Ministres frais, dossiers brûlants #aOuaga

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Burkina Faso : Ministres frais, dossiers brûlants

Publié le jeudi 5 septembre 2013 | L’Observateur Paalga

© aOuaga.com par A.O
Opérationnalisation du Sénat : le rapport d`étape circonstancié remis au chef de l`Etat
Vendredi 30 août 2013. Ouagadougou. Le Comité de suivi et d`évaluation de la mise en oeuvre des réformes politiques consensuelles a remis au chef de l`Etat le rapport d`étape circonstancié sur le processus d`opérationnalisation du Sénat

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Comme à l'accoutumée, début septembre marque la reprise du service au niveau du gouvernement. Hier 4 septembre 2013, après un mois de farniente, nos ministres ont retrouvé le chemin de Kosyam pour l'hebdomadaire conseil autour du maître des lieux.

Question à un remaniement : quel devoir de vacances Blaise a-t-il collé aux ministres ? Sans doute, une dissertation du genre : quelles solutions au front politico-social en ébullition depuis plusieurs mois ?

Vu les pas lestes des ministres gravissant hier les escaliers pour rejoindre la salle du conseil au 1er étage, on peut imaginer qu'ils sont revenus requinqués même si l'on devine que certains n'ont pratiquement pas eu de repos.

La rentrée s'annonce donc chaude pour ces derniers, lesquels pataugent dans des dossiers qui font monter l'encéphalogramme du microcosme politique.

Ainsi en est-il du ministre des Réformes politiques, le docteur Bongnessan Arsène Yé, qui va devoir se retrousser les manches, car le "dossier Sénat" qu'on lui a confié est loin d'avoir connu son épilogue.

Après la missive présidentielle du 12 août dernier demandant un bilan circonstancié de la mise en branle de cette institution querellée, et surtout après la réception par le commanditaire le 30 août courant d'un rapport du comité de suivi y relatif, les regards sont de nouveaux braqués sur le deus ex-machina du Palais de Kosyam.

Quelles directives va-t-il donner à son vieux compagnon de Bagassi pour trancher enfin le nœud gordien Sénat ? Ce faire-faire qui va échoir à Bongnessan ne sera pas une promenade de santé, eu égard au ressentiment que cristallise cette deuxième Chambre.

Autre patate chaude de la rentrée : l'université. Les étudiants et le gouvernement se sont quittés début août sur fond de tambouille. La fermeture des cités universitaires avec les conséquences qui en ont découlé comme les séquestrations de responsables administratifs, les autodafés et les embastillements d'étudiants (même s'ils ont été libérés) sont autant de contentieux que le titulaire du département, Moussa Ouattara, devra apurer fissa, s'il veut une rentrée universitaire dégagée de toute atmosphère anxiogène.

"Koro Ouatt." devra également appliquer rapidement les décisions issues des états généraux de l'éducation, tenus en juin passé. Pour tout dire, l'équation à plusieurs inconnues que constitue de nos jours l'université devra être impérativement résolue avec l'esprit cartésien du mathématicien qu'il est.

Le tandem Lucien Noël Bembamba-Arthur Kafando, respectivement grand argentier et ministre du Commerce, devra se pencher plus sur le phénomène de la vie chère, problématique matricielle que vivent de façon drue leurs compatriotes. Les prix des denrées de première nécessité grimpent alors que les salaires stagnent.

Une valse des étiquettes à la baisse et une hausse des salaires ne seront pas pour déplaire aux travailleurs. Le Burkina Faso "émergent" est incompatible avec l'absence de classe moyenne, réalité criarde au Faso. Une dizaine, voire une vingtaine de milliardaires ne peuvent nullement faire décoller le pays, la plupart n'exerçant d'ailleurs que dans l'import-export, incapable de dégager des richesses et de créer des emplois.

La question énergétique demeure pendante. Les explications du département concerné s'apparentent à des marronniers et ne convainquent point. Il faut résoudre le problème des délestages, qui plombent une économie déjà mal en point.

Enfin, sportivement, le colonel Yac est sur le qui-vive, car si jusqu'à présent, le Onze national a eu la baraka, le duel du 7 septembre entre les Etalons et les Panthères du Gabon n'est pas sans risque.

En un mot comme en mille, on sait que Blaise, son Premier ministre et tout le gouvernement n'ont pas de baguette magique, mais en tant que gouvernants, ils ne peuvent se défausser. Au contraire, ils doivent dépêtrer les populations de la misère crasse dans laquelle elles marinent depuis Malthusalem.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

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