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L’Observateur Paalga N° 8449 du 3/9/2013

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Attaque de Kosyam : Beaucoup de non-dits
Publié le mercredi 4 septembre 2013   |  L’Observateur Paalga


Palais
© Autre presse par DR
Palais présidentielles burkinabé


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Le vendredi 30 août dernier, le palais présidentiel de Kosyam a été attaqué par un ex-élément du régiment de sécurité présidentielle, Romuald Tuina, selon le communiqué officiel du parquet. Son objectif selon le substitut du procureur du Faso, Blaise Bazié, était d'assassiner le président du Faso. Depuis, cette affaire fait couler beaucoup d'encre et de salive, chacun ayant sa lecture des événements. A ce propos, nous avons tendu nos dictaphones à l'homme de la rue qui reste perplexe sur la version officielle de l'affaire, laquelle comporterait beaucoup de zones d'ombre et de non-dits. Lisez plutôt.

Clément Yaméogo, technicien en télécommunication : "Attendons de voir les conclusions de l’enquête"

"Comme beaucoup de personnes, c’est à travers les ondes d’une radio internationale que j’ai appris cette nouvelle avec beaucoup d’étonnement. Il y a une enquête en cours, attendons de voir ses conclusions. Attaquer tout seul la présidence, c’est quand même surprenant. En même temps ce n’est pas impossible, tout dépend de ce que cet ancien militaire du régiment de sécurité présidentielle avait dans la tête puisqu'il connaît très bien la maison. Quant au communiqué officiel, je n’ai pas de commentaire à faire jusqu'à la conclusion de l’enquête. Je n’ai pas de raison de douter de sa véracité même s'il comporte quelques zones d’ombre".

François Bado, étudiant en lettres modernes : "Rambo au palais de Kosyam"

"On a beau vanter les compétences militaires de Romuald Tuina, je ne crois pas qu’il soit aussi téméraire pour aller jouer au Rambo au palais présidentiel d’autant plus qu’il connaît la maison et certainement la capacité de riposte et l’arsenal dont dispose le Régiment de sécurité présidentielle. Même s'il avait auparavant fait ses preuves en braquant spectaculairement une banque de la place, Kosyam n’est pas une boutique encore moins une auberge espagnole où on entre et sort comme on veut. A travers le communiqué officiel, on tente de nous faire avaler des couleuvres ; je crois qu’il y a des non-dits, et il devait bénéficier d’une complicité interne. Je ne me fais pas d’illusion quant aux résultats de l’enquête parce qu’ils ne seront pas fondamentalement différents du communiqué officiel. Mais je reste convaincu qu’un soldat aussi expérimenté que compétent comme Romuald Tuina n’attaquera pas une caserne en solo et avec une simple kalachnikov".

Anatole Andognaba, commerçant : "Version officielle ou mise en scène ?"

"En tout cas cette attaque, si elle s’est passée comme l'a indiqué le communiqué officiel, est des plus surréalistes. On se croirait dans un film d’action d'Arnold Schwarzenegger. Si bien que la version officielle servie, outre les zones d’ombre qu’elles comportent, ne fait qu'ajouter à la confusion parce qu'elle ne précise pas vraiment les conditions dans lesquelles le soldat a été tué ni le lieu et par ailleurs on n’indique pas si, du côté du Régiment de sécurité présidentielle, il y a eu des morts ou des blessés. Je ne connais pas un soldat aussi fou pour se lancer seul dans une aventure aussi périlleuse que suicidaire, bien que connaissant tous les coins et recoins du palais il n’avait aucune chance d’atteindre sa cible. Ce communiqué ressemble fort bien à une mise en scène, d’ailleurs on n’est pas loin de Hollywood avec la version officielle servie".



Ahmed Diallo, agent commercial : "La Maison-Blanche après Kosyam"

"Je ne crois pas un seul instant à la version officielle, ce communiqué me fait croire comme beaucoup d’autres personnes que Tuina était recherché parce qu’il détenait des informations compromettantes pour certaines personnes. Sinon pourquoi on entourerait le communiqué d’un flou artistique? Les gens sont désormais fondés à faire toutes sortes de spéculations autour de cette affaire. A-t-il été neutralisé à l’intérieur du palais ? Autour ou bien dans le quartier Gounghin ? Je pense que le parquet ne peut pas omettre cette information qui, dans ces circonstances, revêt une importance capitale. La moindre des choses, c’était quand même de préciser le lieu où il a été finalement abattu même si on ignore jusque-là ses motivations pour attenter à la vie du chef de l’Etat. Si ce super man n’avait pas péri dans son aventure telle que décrite dans le communiqué, sa prochaine cible serait peut-être la Maison-Blanche".


Un charpentier : "Un mort n'a pas de bouche pour répondre"

"Pour moi, que cette affaire soit montée au pas, le fait qu'il a un passé obscur le discrédite. Donc paix à son âme, mais il faut être correct vis-à-vis de la loi, de l'opinion publique, là en cas de problème, on sait comment te défendre. Que ça soit vrai ou faux, un mort n'a pas de bouche pour répondre".



Issiaka Yaméogo, fonctionnaire : "Il a mérité sa mort"

"C'est un délinquant. Après avoir dévalisé une banque en plein jour, comment se fait-il qu'il porte une tenue et qu'en plus il ait le culot d'attaquer la présidence? Qui l'a envoyé? Ou bien il y est allé pour se suicider? Vu son passé, il a mérité sa mort."




Ambroise Nignan : "Je crois à la version officielle"

"Vraiment j'ai appris ça aussi comme les autres mais je ne vais pas faire de commentaires. Je ne suis pas très imprégné. J'ai appris ça comme les gens.

Mais c'est possible qu'il ait été tué dans la course-poursuite puisqu'il avait déjà fait un braquage à Ouagarinter. Mais c'est d'autant possible que c'est un ancien militaire. Je me dis que c'est la vérité et je crois à cette version officielle".



Ouédraogo Assietou : "Ce type est un débile"

"Dire que j'apprécie la version du gouvernement serait exagéré parce que moi, je viens juste de l'apprendre. Je n'avais pas l'information. Il y a mon oncle aussi qui m'a appelé hier soir de la Côte d'Ivoire pour m'informer et m'a demandé si mon petit frère qui est militaire allait bien. Il m'a dit qu'on dirait que ça chauffe à Ouaga. Ce type est un débile. Je ne pense pas qu'on puisse s'approcher du président comme ça.




Guibila Boureima : "C'est un montage"

"A moins que ça soit un malade mental, quelqu'un qui a toutes ses facultés mentales n'ose pas aller s'attaquer à un camp à lui seul avec une seule arme. En tout cas, je ne sais pas quel type d'arme il avait Et puis les militaires qui étaient postés au niveau de la sentinelle ont tiré et l'ont raté puisqu'ils ont dit qu'il y avait eu une course-poursuite. Selon moi, c'est un montage : ils ont tué le monsieur et monté l'histoire".



Mme Boro : "Qu'on dise la vérité"

"Qu'on dise la vérité seulement. En tout cas, il n'y a pas de vérité dans ce qui a été dit. Ce n'est pas la vérité et l'histoire n'est pas claire. Ils n'ont qu'à prouver les faits. Il y a des complices derrière. Quelqu'un ne peut pas arriver à ce niveau tout seul".




M. Diallo : "La justice est quelque part un peu responsable"

"Comment Tuina, un élément aussi dangereux, a pu s'évader de la MACO ? C'est une question qui jusque-là n'a pas de réponse. Ce monsieur était à surveiller comme le lait sur du feu et il est arrivé à passer tranquillement entre les mailles du filet et avoir l'outrecuidance de venir attaquer le palais de Kosyam quelques mois après.

La justice s'est contentée de dire qu'il s'est évadé sans jamais dire par quel tour de passe il est arrivé à réaliser un tel exploit".

Ousmane Ramdé : "On est dans le noir"

"On ne comprend plus rien ; nous qui sommes riverains, nous avons entendu un bruit qui ressemblait à celui d'un grand canon. On nous a dit qu'il s'agissait du groupe électrogène qui avait sauté et que les différents coups, c'étaient les ampoules qui éclataient. On a entendu six coups qui n'ont rien à voir avec la version donnée. Après on nous a dit que c'est un agresseur qui a été finalement abattu dans les environs de Yimdi sur la route de Bobo. On est davantage dans le noir avec le communiqué du procureur. Les fous qu'on voit dans la rue, même eux n'arrivent pas à Kosyam. C'est dire qu'on ne croit pas à la version officielle ; on attend toujours la lumière".

Ben Idriss Zoungrana : "Ça pouvait se passer n'importe où"

"Je ne pense pas totalement comme les autres qui s'étonnent beaucoup et se demandent comment un individu a pu se rendre à Kosyam dans l'intention de nuire. Rappelez-vous qu'un couple a réussi à s'introduire à la Maison-Blanche malgré les mesures de sécurité très rigoureuses. C'est pas parce qu'un lieu est extrêmement gardé qu'il n'existe pas de failles.

C'est quelqu'un qui connaissait certainement les habitudes de la maison. Ce qui s'est passé peut se passer n'importe où sous n'importe quel régime. C'est un acte hautement condamnable. C'est quand même le premier des Burkinabè, il faut proscrire la violence à tout prix".

Jules Traoré : "Cette version est juste pour des raisons d'enquêtes"

"Bien que le doute subsiste, on ne peut que s'en tenir à la version officielle. Il aurait voulu s'attaquer à un cortège présidentiel qu'on l'aurait mieux compris. Aller seul à la présidence pour prétendre faire quoi que ce soit, c'est à n'y rien comprendre. Ce qui est sûr, ils ne peuvent pas nous servir pour le moment la vraie version pour des raisons d'enquêtes. Attendons donc de voir".

Moussa Sawadogo : "On lui doit"

"On lui doit de l'argent pour avoir combattu en Côte d'Ivoire; les circonstances de sa mort, elles, restent à élucider parce que la version servie est surréaliste. Cela dit Tuina, s'il a effectivement agi ainsi, a commis un acte suicidaire. Je pense qu'à l'avenir, il faut éviter d'envoyer nos soldats dans des missions en dehors de celles onusiennes. Le gangtérisme ne peut que faire des mécontents".

Propos reccueillis par

Abdou Karim Sawadogo

Jean Stéphane Ouédraogo

Ebou Mireille Bayala

& Kadidiata Rabo (stagiaire)

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