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Le Quotidien N° 856 du 2/9/2013

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Remaniement au SENEGAL: au nom de l’obligation de résultats
Publié le mardi 3 septembre 2013   |  Le Quotidien




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Macky Sall est un homme pressé. Il ne perd pas de temps à réagir, quand la situation l’impose. Il n’a donc pas craint de dissoudre un gouvernement mis en place il y a un an, pour repartir sur de nouvelles bases. Le Sénégal est en effet confronté à de nombreux défis sociaux et économiques auxquels il faut apporter des réponses. Après un an d’exercice du pouvoir, et jugeant sans doute que son gouvernement ne va pas au rythme qu’il souhaite, il a préféré changer de fusil d’épaule. Et le nouveau maître d’œuvre de sa politique de développement n’est autre que Aminata Touré, précédemment ministre de la Justice. Une femme Premier ministre, cela ne court pas les rues sous nos cieux. C’est donc un symbole fort. Mais au-delà du symbolisme, il faut voir en cette nomination la célébration de la compétence et de la connaissance des dossiers. Aminata Touré a la tête bien pleine, est réputée pour sa rigueur et sa probité, et est toute dévouée au président de la République .Ce sont sans doute ces qualités qui ont le plus peser en faveur de son choix. Car Macky Sall sait qu’il n’a pas droit à l’erreur. Il ne doit pas décevoir ses concitoyens, à l’instar de son prédécesseur, Abdoulaye Wade. Cela nécessite donc de prendre souvent des décisions douloureuses, comme la dissolution d’un gouvernement, pour impulser sa vision politique. En un an, il a certes fait de grandes réalisations, mais la tâche est tellement gigantesque qu’il faut accélérer le rythme de progression, si le président en exercice veut se présenter la tête haute à l’heure du bilan.
Parlant de bilan, les Sénégalais auront du reste l’occasion de dire au président s’ils sont satisfaits ou pas de ses premiers pas. Ce test de popularité pour le parti au pouvoir aura lieu lors des élections locales. Et c’est en cela que réside l’autre mission du nouveau Premier ministre : mener le parti présidentiel à la victoire. Une tâche donc hautement politique, à laquelle est du reste rompue Aminata Touré, pour avoir fait partie de la direction de campagne du président Macky Sall en 2012. Pour éviter de mauvaises surprises, le président préfère donc mettre à la barre une personnalité maitrisant les arcanes du parti et le terrain politique. Car le Sénégal est une démocratie et comme tel, le fait d’être au pouvoir ne garantit pas systématiquement la victoire aux élections. Le fils de l’ex-président, Karim Wade, l’a a appris à ses dépens, quand il a brigué la mairie de Dakar. Tout ministre de la terre et du ciel qu’il était, il fut battu à plate couture. Macky Sall et son parti n’ont certainement pas oublié ces déboires électoraux de Karim Wade.
C’est en cette capacité du peuple à décider de son destin, que réside le charme de la démocratie. Au Sénégal, être au pouvoir ne vous donne pas forcément un quitus pour passer haut la main aux élections.Tout dirigeant a une obligation de résultats. L’histoire récente du pays, à commencer par la dernière élection présidentielle, le démontre à souhait. Malgré la débauche de moyens et les manœuvres politiciennes, Abdoulaye Wade a été battu au second tour de la présidentielle de 2012. C’est donc un appel à tous ceux qui accèdent à la magistrature suprême, à ne pas dormir sur leurs lauriers. La sanction du peuple peut être fatale.
On comprend donc pourquoi le président Macky Sall a décidé de prendre le taureau par les cornes, afin de satisfaire aux aspirations des Sénégalais. En nommant une femme de dossiers et une proche à la Primature, il veut se donner les moyens d’atteindre deux objectifs intimement liés : accélérer les réalisations socioéconomiques et gagner les élections locales. Le parti présidentiel ne peut avoir la confiance des électeurs que s’il présente un bilan à mi-parcours acceptable. Si ailleurs, dans d’autres pays africains, les résultats aux élections ne sont pas proportionnels au travail sur le terrain, ce n’est pas le cas pour le Sénégal. Dans ce pays, qui a fait ses preuves en matière de démocratie, la paresse ne paye pas en politique. Car, on ne peut pas frauder pour se faire élire. Autant donc se mettre à l’ouvrage, encore et encore, pour espérer obtenir la confiance et les suffrages d’une population politiquement aguerrie. C’est ce à quoi s’attèle Macky Sall .

La Rédaction

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