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Crise au CDP : des cadres demandent la démission du président Eddie Komboïgo

Publié le vendredi 21 juin 2019  |  Sidwaya
Présidentielle
© L’Express du Faso par Evrard Ouédraogo
Présidentielle 2015 : le CDP investit Eddie Komboïgo pour reconquérir le pouvoir perdu
Samedi 11 juillet 2015. Ouagadougou. Palais des sports de Ouaga 2000. Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, ex-parti au pouvoir) a, au terme d`un congrès extraordinaire d`une journée, investi son président, Eddie Komboïgo, comme candidat pour reconquérir le pouvoir perdu à l`occasion de l`élection présidentielle du 11 octobre prochain
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Des «mécontents» du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) ont organisé, le jeudi 20 juin 2019 à Ouagadougou, une conférence de presse pour demander la démission du président du parti, Eddie Komboïgo.

«Nous pensons que le président Eddie Komboïgo est dans un deal dans le but de déstabiliser le CDP et l’empêcher d’accéder au pouvoir en 2020», c’est la conclusion à laquelle, le député Yahaya Zoungrana est arrivé, concernant la crise actuelle qui secoue l’ex-parti au pouvoir. Se considérant comme des mécontents de la gestion du parti, le député Yahaya Zoungrana et Salam Dermé ont animé une conférence de presse, le jeudi 20 juin 2019 à Ouagadougou, en présence de Zambendé Théodore Sawadogo, Ambroise Tapsoba Gnama Paco Drabo et des chefs coutumiers, pour demander la démission de Eddie Komboïgo. «Caporalisation des structures du parti, instrumentalisation, hold-up, auto-adoubement, offre publique d’achat du parti, passage aux forceps, clientélisme, chantage, trafic d’influence, gestion prévaricatrice, dérives autocratiques», tels sont les mots utilisés pour dépeindre la gestion du président Komboïgo. Pour les animateurs de la conférence de presse, l’actuel patron du CDP doit simplement rendre le tablier, au regard du «chaos» instauré à l’occasion de son élection en mai 2015 et à la suite de la décision de justice suspendant la tenue du congrès extraordinaire du parti. Ils dénoncent ainsi des «dysfonctionnements graves» dans la conduite des affaires du CDP, allant des manquements au non-respect des dispositions du militantisme, à la non relecture du programme du parti, en passant par la non-édition et la non-diffusion des actes finaux du congrès de 2018, entre autres.

Les conférenciers accusent Eddie Komboïgo d’opérer un décrochage d’avec le président d’honneur et fondateur du parti, Blaise Compaoré, et dénoncent aussi, «l’instrumentalisation» des organes et militants pour s’imposer comme candidat du CDP à l’élection présidentielle de 2020. A entendre Yahaya Zoungrana, les frondeurs, ayant constaté ces «dérives autocratiques» au mépris des textes du parti, «se font le devoir de les dénoncer, en engageant les actions qu’ils jugent appropriées pour y mettre un terme». Le recours en annulation du congrès extraordinaire, a-t-il dit, participe de ces actions, alors que le président aurait promis de les sanctionner. «Non seulement, aucun texte du parti n’interdit à un militant de porter sa cause devant un juge, mais pire, selon la gouvernance de Komboïgo, ester en justice est un acte d’indiscipline qui mérite exclusion du parti», a-t-il relevé. Estimant que le président du CDP n’a pas respecté les textes du parti, d’où la décision de justice, les animateurs de la conférence de presse demandent sa démission conformément aux articles 103 et 104 des statuts du parti qui prescrivent, ont-ils cité, la dissolution de l’organe fautif en cas de non-respect des statuts et règlement intérieur.

«… Eddie Kombïgo et ses hommes en sont arrivés à, juridiquement, perdre la légitimité, la légalité de direction. Dignement, ils doivent en tirer les conséquences», a fait savoir M. Zoungrana. Les frondeurs exigent également la mise en place d’une commission consensuelle et inclusive pour le traitement des dysfonctionnements et souhaitent l’implication du président d’honneur, fondateur du parti dans la résolution de la crise et pour un choix consensuel du candidat du parti à la présidentielle de 2020. Interrogé sur leur décision de soutenir la candidature de Kadré Désiré Ouédraogo (KDO), Salam Dermé s’est voulu clair : «le CDP n’a pas encore de candidat, mais il a des cadres dont KDO qui affichent leur candidature».

Et Yahaya Zoungrana de renchérir que KDO a l’étoffe pour la fonction. «Nous estimons que s’il est candidat, il allait réunir la totalité des militants du CDP, en plus des nombreux autres soutiens dont il bénéficie de l’extérieur du parti», a-t-il soutenu. Pour lui, la candidature de KDO n’est pas une candidature indépendante, mais portée par des associations et partis qui pourront se joindre au CDP pour la soutenir. Et de préciser que si Eddie Komboïgo veut être candidat, il doit démissionner de la tête du parti «parce qu’il ne peut pas être juge et parti».

Jean-Marie TOE
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