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Sidwaya N° 7490 du 30/8/2013

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Manger sans danger
Publié le vendredi 30 aout 2013   |  Sidwaya




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Les Burkinabè mangent bien et parfois "trop bien" pour être en bonne santé. Il y a ceux qui mangent tout ce qu’ils rencontrent sur leur passage, sans distinction de goût ni de menu et présentent tous les symptômes de la malbouffe ( ) : taille fine, malingre à la démarche bancale et latérale, œuf colonial protubérant, joues affaissées, regard hagard et bizarroïde, le pauvre a généralement sa place dans le peloton des invétérés ‘‘siffleurs’’ ( ) de liqueurs frelatées des gargotes de la capitale. Là, la bière est locale et le moral se sirote à même la calebasse, l’effet est total, dans une ambiance de basse-cour et dans un dialogue de sourds, comme dans un carnaval. Là, la viande du ‘‘ministre de la défense’’ ( ) s’arrache à la volée, la soupe de ‘‘lapin blanc’’ ( ) rivalise d’avec celle du ‘‘turbo’’ ( ). Bref, sur ce site, on pisse au pied du banc, on crache dans la poussière, on inhale le fumet du bouillon qui s’exhale. On lève le coude et on boude la république dans un équilibre éthylique, en battant les paupières entre deux rots, avant d’insulter le voisin qui délire. Après avoir poiroté dans la ‘‘station de pompage’’ ( ), le téméraire démarre en spirale, défie la nuit, pour tenter de rejoindre son biotope, sous la clameur des chiens aux abois, à une allure zigzaguée, en vociférant dans le noir l’hymne national. Ce n’est pas normal, mais le mal est fait. Il y a ceux-là qui bouffent bien et du bon, mais qui sont des bombes ambulantes à la taille étonnante. Du beurre au sucre en passant par la chair pimentée et aromatisée, ils mangent gras, boivent frais et bougent peu. Leur corps les gêne ; ils jeûnent pour paraître jeune, sous régime, ils font de la gym pour brûler la graisse qui les stresse, mais parfois la paresse les rattrape. Ils reprennent du poids et peine à remonter la pente, pour décloisonner les fentes et devenir une charpente élégante et pimpante. Dans un monde de plus en plus miniaturisant, où les canons de beauté sont taillés sur mesure et aiguisés à la lime, il y a de quoi se décharner pour mériter la fierté et l’admiration des faiseurs de mode. Mais à quel prix ? Au prix de notre santé. Cette santé que nous entretenons avec des bourratifs de luxe, au contenu chétif et parfois négatif. On n’a pas besoin de manger cher pour être fier. Mangeons bien, mangeons sain. Notre santé se trouve dans nos plats de tous les jours et autour de nous, entre saleté et promiscuité, entre hygiène et équilibre, bref, entre quantité et qualité.
Rien ne sert donc de se goinfrer de délices pour se retrouver au bord du précipice. Rien ne sert de s’empiffrer de soupe de sabots arrosée d’alcool. Il faut manger sans danger. Et c’est en mangeant simplement et rationnellement que nos cœurs battront sans tension, que nos reins évacueront sans calculs, et que nous respirerons à poumons ouverts, sans jamais nous arrêter de vivre.

Clément ZONGO
clmentzongo@yahoo.fr

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