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Gouvernance au burkina : Le pouvoir du MPP cultive l’amicalisme et le népotisme », selon le CFOP

Publié le jeudi 16 mai 2019  |  Le Pays
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Le Chef de file de l’opposition politique (CFOP) a tenu, hier 14 mai 2019, sa traditionnelle conférence de presse hebdomadaire. Etaient au menu de ce face-à-face avec la presse, la relance du dialogue politique, les attaques contre les différentes communautés religieuses, l’expulsion du directeur général de La Poste Burkina par les agents et le déclassement d’une partie de la forêt de Kua à Bobo-Dioulasso.

Le 8 mai dernier, le directeur général de La Poste Burkina, Nabi Issa Coulibaly, a été expulsé de son bureau par des employés de la société. Une attitude que n’apprécie guère l’opposition politique qui a condamné l’acte au cours de sa conférence de presse d’hier 14 mai. Tout en refusant de rentrer dans la polémique sur les explications des différentes parties, l’opposition politique a affirmé ne point « cautionner un acte, quel qu’il soit, qui procède de l’incivisme ou de la violence ». « L’opposition politique condamne toute attitude qui aurait pour conséquence d’empêcher un citoyen d’accéder à son lieu de travail… De tels comportements, quelles que puissent en être les justifications, sont aux antipodes des valeurs qui doivent régir le vivre et le travailler-ensemble dans notre pays », a fustigé le président de l’Espoir, Jean Hubert Bazié. Pour lui, le pays est régi par des lois, lesquelles indiquent les voies et procédures pour résoudre les conflits nés des relations de travail. Après avoir égrené des cas du genre dans d’autres institutions, l’opposition a accusé le gouvernement d’être le « premier coupable de ce cercle de violence ». « C’est le gouvernement qui doit faire preuve de fermeté, et surtout d’exemplarité. Le gouvernement est lui-même à l’origine de ces situations, parce qu’il a politisé à outrance les postes de direction. Le pouvoir du MPP cultive l’amicalisme et le népotisme et excelle dans le parachutage de copains et de parents qui n’ont pas toujours le profil professionnel requis à la tête des institutions et des sociétés d’Etat jugées « juteuses ». C’est cette manière de gouverner qui alimente parfois les frustrations et les révoltes », a estimé le président de l’Espoir.
Comme il fallait s’y attendre, l’assassinat de six fidèles catholiques dont un prêtre, le 12 mai dernier en pleine messe à Dablo, a été évoqué. Pour l’opposition politique, ces tueries qui viennent s’ajouter à la liste des assassinats de nombreux chefs coutumiers et leaders musulmans, visent à créer des affrontements entre les différentes couches socioreligieuses. C’est pourquoi le CFOP « appelle à la vigilance, au maintien et au renforcement de la tolérance ainsi que du vivre-ensemble ». « Nous devons travailler à sauvegarder la République et ses valeurs », a ajouté M. Bazié.

La forêt classée de Kua, un trésor en plus d’être une pharmacie naturelle

Par ailleurs, il a rappelé l’urgence de rendre justice aux victimes des massacres de Yirgou et d’Arbinda, avant d’inviter le MPP à faire « son mea culpa pour avoir été le tout premier parti burkinabè à battre campagne avec des arguments ethnicistes ». Annoncé pour le 28 avril dernier, le dialogue politique initié par le président du Faso n’a finalement pas eu lieu du fait que l’opposition avait fixé deux préalables quant à sa participation au dialogue. Eh bien, les lignes semblent bouger car à entendre les conférenciers, le président du Faso a, dans une lettre datée du 8 mai, accepté le principe d’un comité préparatoire composé de quatre membres répartis paritairement entre l’opposition et la majorité, et qui sera présidé par le ministre en charge de l’administration territoriale. « Nous verrons à l’œuvre ce qui va sortir comme propositions de ce comité restreint. Ce n’est pas qu’il existe maintenant des garanties… », a relevé Jean Hubert Bazié, selon qui le CFOP a transmis la liste de ses représentants au ministre. Il faut signaler que ce comité aura pour mission de proposer une feuille de route pour le dialogue. Depuis un certain temps, une vive polémique est née suite à l’autorisation du Conseil municipal de Bobo-Dioulasso, de déclasser une partie de la forêt classée de Kua pour la construction d’un Centre hospitalier universitaire (CHU). Tout en soutenant cette construction qui viendra soulager les populations, l’opposition estime tout de même que ce déclassement « est un très mauvais choix ». Selon elle, dans un contexte de changement climatique avec son lot d’effets et de dégradation continue de l’environnement, « le moindre mètre carré de plantes est précieux, et détruire des hectares de forêt est un crime écologique, quelle qu’en soit la motivation ». « Cette forêt, classée depuis 1936, est en elle-même un trésor en plus d’être une pharmacie naturelle », a déclaré M. Bazié qui s’interroge sur les motivations réelles du maire de Bobo et du gouvernement. « Manque-t-il dans toute la cité de Sya, un lieu pour construire l’hôpital ? Que se cache-t-il derrière l’obstination du maire et du gouvernement à construire le CHU dans cette forêt, malgré la forte opposition des citoyens ? », a-t-il questionné, invitant le président du Faso à sonner la fin de la récréation en empêchant la construction de l’hôpital dans cette forêt quasi-séculaire aux ressources vitales.

Colette DRABO
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